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Calama – 138 500 hab. – Altitude 2 250 mètres (du 14 au 20/03/08)

 

Ce petit village est devenu au fil du temps une importante ville du Chili et surtout une ville très riche. Il faut dire que Calama est le royaume du cuivre et le Roi du Cuivre c’est Codelco (Corporacion Nacional del Cobre de Chile). Aussi, la ville de Calama bat et 1700_chuquicamata.jpgrespire au rythme de Codelco. Les mines ont appartenu à différentes sociétés américaines en totalité jusqu’à 1969, date à laquelle l’Etat Chilien en a acheté 51 %. Depuis 1976, elles sont nationalisées.

 

Les eaux du Rio Salada, déviées en 1951 vers les mines, ont fertilisé la région et permis à Calama de devenir un vaste océan de verdure dans cette zone très désertique. Cela dit, la pollution due à l’exploitation des mines qui se trouvent à moins de 20 Km, donne à la végétation urbaine une assez triste mine. La ville n’est pas franchement belle, mais elle est très animée avec une population très jeune et elle dégage une atmosphère très agréable et joyeuse comme toutes les autres villes de mineurs que nous avons visitées.

 

Les trois mines qui font « vibrer » la ville ce sont les mines de Chuquicamata, Expansion Norte Mina Sur (ENMS) et Radomiro Tomic.

 

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Chuquicamata est la plus grande mine de cuivre du monde à ciel ouvert. Elle est située à une altitude de 2 870 mètres. Ses dimensions sont époustouflantes : 5 km de long, 2,5 Km de large et 1 Km de profondeur. Elle fonctionne à l’échelle industrielle depuis 1915. Cette mine contient à elle seule 13 % des réserves de cuivre du monde. Tous les jours, plus de 600 000 tonnes de matériaux sont extraites de la mine. Nous l’avons vue de loin mais n’avons pas pu la visiter en raison d’éboulements qui s’étaient produits peu avant notre arrivée.

 

Radomiro Tomic, la petite sœur de Chuquicamata, a tout de même une taille respectable : 3 Km de long, 1,5 Km de large et 450 mètres de profondeur. Elle est située à 3 000 mètres d’altitude. Elle est exploitée depuis 1995. Nous l’avons visitée.

 

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La mine ENMS est en fonctionnement depuis 1970. On peut dire qu’elle est pratiquement collée à la mine de Chuquicamata.

 

Ces trois mines consituent la Division Norte de Codelco. La production annuelle de cuivre d’une pureté de 99,99 % de cette Division est de 960 000 tonnes.

 

Quant à Codelco c’est une entreprise 1707_chuquicamata.jpgde classe mondiale, premier producteur de cuivre du monde avec les réserves les plus importantes connues sur la planète. Elle est constituée de quatre Divisions. Ses ventes représentent, pour l’année 2006, un montant de 17 077 millions de dollars US. Son effectif propre est de 18000 personnes et la sous-traitance représente environ 30 000 personnes. Coldeco extrait également d’autres minerais dans ces mines, notamment du molybdène.

 

 Maintenant tous en bus et en avant la musique ou plutôt la visite !

 

Tout commence par une petite vidéo de présentation de l’entreprise avec beaucoup de chiffres et de belles images qui nous font remuer sur nos sièges car nous avons très envie d’aller voir cela de nos propres yeux tant, même à l’image, tout semble gigantesque. (Pour les touristes à venir, tenue de rigueur exigée : pantalon, vêtement à manches longues et chaussures fermées. Prévoir lunettes de soleil, crème solaire et casquette ou autre si l’on craint un peu le soleil sur la tête).

 

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Le bus fait un bon petit parcours sur le site nous faisant découvrir tous les bâtiments qui selon leurs activités ont une couleur appropriée. Et puis, ça y est nous y sommes sur la grande passerelle face au vide de la mine : franchement c’est plus qu’époustouflant. Bien sûr, l’environnement est quelque peu poussiéreux mais finalement moins qu’on pourrait le craindre car tout se joue 450 mètres plus bas.

 

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Pendant les premières secondes d’observation personne ne moufte, si ce n’est des onomatopées, et puis chacun y va de son propre superlatif, et il y en a, et probablement qu’aucun n’a manqué à l’appel. Donc pas question d’en citer un aut1716_chuquicamata.jpgre. Le gouffre est là et  probablement que l’on reste la bouche en cœur un petit moment. Petit à petit, c’est la revue de détail et l’on commence par observer la façon dont les véhicules descendent au fond. La voie d’accès est une spirale en espalier qui, au fil de la descente, réduit d‘autant la surface du fond. Les couleurs des roches, au début, plutôt foncées deviennent d’un beau vert tendre. Tout ce qui bouge d’humain dans le fond ne se voit pas. Les voitures de style pick-up ont des allures de petits jouets. Quant aux énormes camions qui vont et viennent dans les deux sens, chargés des matériaux, ils semblent minuscules. Pourtant ce sont de vrais monstres dont les dimensions impressionnent tout de même : 6 mètres de haut, 7 de large et 12 de long avec des roues de 4 mètres de diamètre ; ils peuvent transporter entre 330 et 360 tonnes de charge. Quand on les a à côté de soi on se dit qu’on n’aimerait pas les croiser sur une route.

 

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Sur tout leur parcours dans la mine, ils roulent à gauche de façon à ce que le chauffeur puisse voir les pick-up qui circulent, sinon, il ne les voit pas et, nous a-t-on dit, il y a déjà eut des pick-up qui sont passés sous les roues de ces gros engins. Et pour encore renforcer leur sécurité, les pick-up déploient un petit drapeau rouge au bout d’une tige de 5 mètres de haut. Cette mine est une véritable fourmilière et elle fonctionne jour et nuit, comme les autres.

 

Sur chacun des sites de Codelco les activités vont de l’extraction au produit fini. Nous avons donc pu voir également quelques autres phases de la fabrication du cuivre particulièrement intéressantes, dans des installations monstrueuses, bien visibles malgré les poussières, mais c’est beaucoup trop compliqué et trop long à raconter, sorry….

 

Le produit fini se présente sous forme de plaques, appelées « cathodes », de 1,20 mètre sur 1 mètre avec une épaisseur de 5 centimètres et un poids de 155 kilos.

 

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Toute l’eau nécessaire au fonctionnement de ces mines provient de la Cordillère des Andes et est amenée sur les sites par des conduites forcées.

 

Nous avons passé 4 heures sur le site de la mine de Radomiro Tomic cela a été un moment très riche d’enseignement et très agréable.

 

Après de nombreuses années d’effort, Codelco est aujourd’hui conforme aux normes ISO 14 000….. et ce n’est pas dommage, même si c’est un peu tard, et ce n’est pas la ville de Chuquicamata qui peut le contredire.

 

Chuquicamata - Altitude 2 850 mètres – ville morte…. (en son temps 20 000 hab.)

 

Chuquicamata en langue Atacamène signifie « La Terre des Indiens Chucos ». Ces Indiens exploitaient déjà ce gisement bien avant l’arrivée des Européens pour fabriquer leurs outils et leurs armes.

 

Ici pour parler de la ville ou de la mine on dit « Chuqui ».

 

Cette jolie petite ville, pratiquement aux portes de la mine, édifiée par ses responsables est aujourd’hui une ville morte. Quel dommage, elle est belle en tout cas pour ce que l’on peut encore y voir. Cette ville ne se laisse pas montrer facilement et surtout elle n’en laisse pas voir beaucoup, juste le micro-centro avec sa jolie place et son église où flotte encore le panneau de joyeux noël et quelques rues autour de cette place. Ce seul espace préservé deviendra une sorte de ville musée. Tous les édifices que l’on peut y voir sont d’architecture néo-coloniale et en parfait état. En effet, cette ville si polluée a dû être évacuée en totalité en 2005 et 2006. Et pour rendre la chose plus cruelle encore, aujourd’hui les matériaux résiduels des mines viennent recouvrir la ville en formant d’immenses terrils.

 

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Cette ville est gardée et les secteurs qui ne peuvent être vus sont barricadés en attendant d’être recouverts par les terrils. C’est terrible ce que l’on peut ressentir dans cette ville où au premier abord on n’a pas le sentiment que c’est une ville désertée, les volets ne sont pas fermés, la ville est pimpante, mais très vite on prend conscience du poids du silence et de l’absence absolue de piéton ou véhicule. Finalement, au bout d’un moment, on a le sentiment d’être soi-même abandonné.

 

Tous les habitants de cette ville ont été relogés par Codelco dans la ville de Calama. Tout un quartier leur est réservé.1745_chuquicamata.jpg Les maisons construites sont toutes absolument à l’identique. Codelco paie 75 % de la valeur de la maison, le reste est à la charge de l’employé. Tous ici semblent vouer un culte particulier à leur entreprise. C’est vrai que les mineurs et autres salariés de cette entreprise ont des salaires beaucoup plus élevés à profession égale que les autres salariés du pays, mais aussi beaucoup d’autres avantages comme, par exemple, les études universitaires de leurs enfants à l’étranger qui sont payées entièrement pendant 5 ou 6 ans. De même, sur le plan santé, ils bénéficient d’énormes avantages et la ville de Calama dispose d’hôpitaux pourvus d’équipements à la pointe du progrès. Mais, par-dessus tout, on le redit, au Chili les mineurs sont très, très bien considérés par la population.

 

Pour le Chili, le cuivre est une mine d’or.

 

Après toute cette zone minière et la poussière du désert un peu d’air pur s’impose et l’apparition du charmant village-oasis de Chiu-Chiu est la bienvenue. Aujourd’hui, ce village compte un peu plus de 300 habitants. C’est vraiment un grand bol de fraîcheur dès qu’on1752_chiu_chiu.jpg y entre. Il s’étale sur un côté du Rio Loa à une altitude de 2 450 mètres. Ce Rio est majestueux dans ce désert et déploie un beau ruban de verdure. Tout au cours de ce voyage dans ce désert d’Atacama, nous avons toujours l’impression quand nous commençons à voir se profiler ces oasis, que nous sommes face à des mirages, tant la chose est surprenante.

 

Aujourd’hui Chiu-Chiu est un calme petit village de cultivateurs pour lesquels l’irrigation n’a aucun secret et leur permet de produire en plein désert carottes, potirons,betteraves, oignons, etc... Autrefois, c’était une ville-étape importante entre les mines de Bolivie et la Côte chilienne. Mais, surtout cela a été un village Atacamène, puis Inca et pour finir, dans les années 1540, Espagnol.

 

Ce petit village est vraiment tout plein de charme avec ses maisons en adobe, sa belle petite place bien verdoyante, mais c’est l’église (Iglesia San Francisco) qui lui donne le plus de charme. Elle est, elle aussi, en adobe, toute blanche, bien 

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massive avec ses murs de plus de 1,30 mètre. Son mur d’enceinte lui confère un petit air de forteresse. Sur tous les côtés quelques tombes anciennes, toutes blanches aussi. La particularité de cette église, une des plus vieille du Chili, elle date de 1675, c’est d’être construite sans l’utilisation d’un seul clou. Toutes les attaches nécessaires sont faites avec des liens de cuir ou d’assemblages de bois. Les plafond et plancher sont réalisés en bois de cactus.

 

À la sortie du village, on peut voir un grand bassin où sont lavées les récoltes. Nous avons assisté à la séance « lavage des légumes » et cela a été un moment bien joyeux !

 

Comme on ne se lasse pas de ces oasis, nous quittons celle-ci pour en rejoindre une plus importante et plus belle dit-on, celle de San Pedro de Atacama.

 

La route, toujours dans le désert, nous offre des paysages d’une blancheur 

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éblouissante et sans relief dans la première partie. Ici ou là, apparaissent de minces plaques rocheuses qui montrent ce que leur inflige le travail du vent et du sable et l’on peut voir que leurs bordures ne posent plus sur le sol. Puis, petit à petit, les couleurs s’intensifient un peu et les massifs de la Cordillère, notamment les volcans, se profilent à l’horizon. Ensuite, c’est un peu l’anarchie partout, comme si le milieu rocheux se mettait en colère, 

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et une fois de plus nous avons droit à un chaos rocheux impressionnant et de plus en plus violent. Ici le massif est déformé par des plissements, là des roches toutes tordues qui n‘en peuvent plus, ou encore des assemblages de roches en forme de bonnets de fées alignés les uns à côté des autres et il y en a. Bref, tout hébétés par tant de beauté, nous finissons par nous retrouver sur une longue descente bordée de chaque côté des abords de la Vallée de la Mort et en point de mire apparaît la belle oasis de San Pedro de Atacama. Quelle Route…

 

 

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San Pedro de Atacama - 5 000 hab. – Altitude 2440 mètres (du 20 au 25/03/08)

 

 

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Sur les bords du rio du même nom, le village-oasis de San Pedro de Atacama est bien joli et tellement vert car le rio est très généreux. Ce rio prend sa source dans les montagnes du nord et, peu après le village, il disparaît dans les profondeurs du salar. Ce village ancien, lui aussi Atacamene, puis Inca et enfin Espagnol en 1536 est considéré comme la capitale archéologique du Chili. Le village est cerné par de hauts massifs et volcans.

 

 

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 Au XVIIIe siècle et jusqu’aux années 1925 San Pedro et sa région étaient un secteur minier important avec cuivre, argent et salpêtre. La ville alors était un grand centre commercial et une ville-étape pour les voyageurs de Bolivie et d’Argentine qui voulaient rejoindre la côte Pacifique. Aujourd’hui, la ville et sa région se consacrent à l’agriculture et au tourisme.

 

 

 

 

Ce village est constitué de ruelles en terre bordées de petites maisons en adobe, collées les unes aux autres. Malgré l’arrosage fréquent des ruelles par les riverains, elles restent tout de même très poussiéreuses. Elles sont principalement occupées 1843_san_pedro_valle_de_la_lune.jpg

par le commerce du tourisme et ce sont en enfilade, agences de voyages, restaurants, boutiques d’artisanats, hôtels, etc… Sa Place Centrale est un véritable havre de paix bien ombragé où il est très agréable de s’arrêter sur ses bancs et d’observer tout ce qui s’y passe et il y en a du monde à se prélasser et à bavarder sur cette petite place. L’Iglesia San Pedro, toute mignonne, toute blanche fait partie des églises les plus anciennes du Chili. Comme les autres églises de cette époque, elle est construite sans clou. Les assemblages sont faits avec des liens en cuir de lama. Le plancher est en bois de cactus. C’est une très jolie église.

 

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La ville compte aussi un musée particulièrement intéressant, avec une riche collection d’objets divers, qui retrace la vie de l’homme dans le désert d’Atacama depuis 11 000 ans.

 

San Pedro de Atacama, c’est beau, c’est bien fait, c’est bien entretenu, mais c’est très -voire trop- touristique et cela fait tout de même un peu décor de cinéma. Le San Pedro des « Locaux » est un peu excentré et est loin d’avoir la même allure et n’a ni le même goût ni les mêmes odeurs. Mais ne crachons pas dans la soupe, San Pédro est très agréable et dégage une atmosphère bien particulière et bien plaisante. Un bémol, la vie y est extrêmement chère.

 

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San Pedro est un véritable camp de base pour les touristes car il y a effectivement beaucoup de choses à voir dans tout son environnement et chaque site peut être visité dans la journée.

 

À partir de cette ville, nous avons fait pratiquement toutes nos balades avec Jim et nous pouvons dire qu’il s’est parfaitement bien conduit sur toutes les pistes que nous avons empruntées et pourtant elles étaient parfois bien difficiles. Tous les trois nous nous sommes bien éclaté !

 

La Vallée de la Lune

 

Toute cette vallée serait le fond d’un ancien lac qui aurait été soulevé par le 

jeu des plaques tectoniques, il y a 22 millions d’années. Bien sûr l’endroit est lunaire. Le Vent bien présent dans l’endroit s’en donne à1899_san_pedro_valle_de_la_lune.jpg cœur joie pour travailler au mieux et de fa1924_san_pedro_valle_de_la_lune.jpgçon inquiétante tout cet environnement. La couleur des roches est plutôt sombre, mais les cristaux de sel éclair-cissent bien des endroits.

 

Ce lieu est un des plus arides du monde. Ici, pas la moindre existence de particules humaine, animale ou végétale. On ne sait même pas s’il y a plu un jour. Le paysage se compose de massifs tourmentés, de dunes de sable gigantesques, de formations rocheuses étranges et de partout dans cet endroit 1899les volcans et massifs de la Cordillère sont visibles. L’endroit est très beau. Nous l’avons visité le matin et nous y sommes retournés au coucher du soleil qui le rend plus inquiétant encore.

 

La Vallée de la Mort

 

Elle est le résultat de phénomènes géologiques datant de 23 millions d‘années. Là encore le travail du temps et du vent nous permettent de voir d’impressionnantes formations de terre, de gypse, d’argile et de sel. De véritables sculptures naturelles et de couleurs variées. L’endroit est plus étrange encore que la Vallée de la Lune.

 

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La Cordillère du Sel

 

Pour nous, c’est l’endroit le plus impressionnant de la région. Il se visite à 

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pied. Tout commence par un petit chemin de terre bien encaissé dans des parois déformées qui au fil de la promenade se rétrécit de plus en plus. Parfois, il faut avancer de profil car les épaules ne passent plus. À d’autres moments, il faut marcher courber car les parois se rejoignent, également quelques petits tunnels à franchir et au final c’est un long tunnel assez bas. Nous n’avons pas pu le faire, si ce n’est un p1886_san_pedro_valle_de_la_lune.jpgetit bout, car nous n’avions pas de lampe.

 

Un autre sentier permettait de finir le circuit et la balade du chemin se termine sur d’énormes dunes de sable. Cet endroit est vraiment impressionnant, les massifs font du bruit et sont bien fendillés de partout. Parfois on a peur que quelque chose nous tombe dessus. Les couleurs sont aussi plutôt sombres, mais les cristaux de sel et le gypse adoucissent l’espace. Là, non plus, pas de signe de vie et nous n’y avons vu personne. Nous avons adoré cet endroit même si nous en sommes revenus au pas de course !

 

La Garganta del Diablo

 

1804Encore un beau chemin, parfois bien encaissé, mais différents des autres car, 

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ici il y a le Rio San Pedro et alors la végétation est là. Ici aussi les roches sont foncées et le sel n’est pas présent. Les formations rocheuses sont moins tourmentées qu’ailleurs et l’eau et la végétation confèrent de la sérénité à cet endroit ce qui n’est pas vraiment le cas dans les autres. Nous sommes ressortis de ce chemin très frustrés car nous n’avons pas pu franchir1810_san_pedro_quitor.jpg la rivière, trop pleine et trop rapide, et donc nous n’avons fait qu’entr’aper-cevoir la Garganta del Diablo….

 

 

La région de San Pedro est aussi riche de vestiges indiens notamment le village de Quitor construit au XIIe siècle ainsi que celui de Tulor qui date de 2800 avant JC. On accède à ce dernier en traversant de jolis paysages verdoyant avec le désert tout près, et l’on peut voir de place en place de petites exploitations agricoles et les moutons dans les champs sont bien laineux. Le Village de Tulor est le plus ancien. On y voit des soubassements de maisons, de forme circulaire. Près des ruines, ont été érigées deux maisons comme on pensait qu’elles étaient à l’époque. Un petit musée complète le site.

 

 

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Les Geysers Del Tatio

 

Nous choisissons de visiter ce site avec un tour operator car nous craignons pour la « santé » de Jules tant sa route d’accès est qualifiée de très mauvaise avec rivières et longue distance de tôle ondulée.

 

Ces gentils organisateurs viennent nous chercher au camping à 4 h 30 du matin car les geysers ne se manifestent qu’entre 6 et 9 heures du matin, dur dur. Après 

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deux heures de route, nous arrivons sur le site des geysers. Il fait encore nuit, mais les fumeroles commencent à se montrer. Cet endroit se situe à 4320 mètres d’altitude, il y fait froid, moins 5°. Malgré l’obscurité, nous pouvons voir le bel environnement composé de 5 volcans dont deux actifs et le grand « champs de geysers ». Il y en a ici 80 et tous de minute en minute se mettent à cracher de plus en plus de fumeroles qui s’élancent vers le ciel en formant des spirales. De toutes les failles du sol s’échappent également de belles colonnes de fumeroles. Les petits cratères aux belles couleurs soufrées sont bouillonnants 

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et jaillissent à une hauteur d’environ un mètre pour la plupart mais certains  jaillissent jusqu’à 6 mètres. L’eau de ces cratères est à 85°. Plus le temps passe et plus il y a de fumeroles et nous nous retrouvons tout enveloppés de vapeur, cela semble assez irréaliste. Puis, quand le soleil se lève et inonde le site de ses rayons c’est un pur enchantement, le sol miroite, les fumeroles perdent de l’épaisseur et envahissent tout l’espace et les gens deviennent des ombres presque sans forme. C’est vraiment magnifique. Cela ne dure pas, une fois que le soleil est bien installé et que sa chaleur se diffuse, on ne voit plus les fumeroles, mais on voit mieux toutes les jolies couleurs des petits cratères aux eaux bouillonnantes.

 

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Le Salar d’Atacama

 

Il est grand, il est beau et il pique !

 

Ancien grand lac salé de 100 km. de long sur 80 de large, au pied 2029_san_pedro_de_atacama_le_salar.jpgdes hauts volcans Licancabur 2028_san_pedro_de_atacama_le_salar.jpg(5 916 mètres) et Lascar (5 590 mètres) et à une altitude de 2 305 mètres, c’est la plus grande réserve de sel du Chili. Il est approvisionné par les eaux du Rio San Pedro et de rios des montagnes. Ces eaux chargées de sels divers (lithium, potassium), forment en s’évaporant une croûte de sel, laquelle est cimentée par les poussières amenées par le vent du désert.

 

 

Ce « ciment » donne au salar une couleur beige rosée avec tout de même quelques petites plaques 2045_san_pedro_de_atacama_le_salar.jpgblanches. Et c’est vrai, il pique. 2045 En effet, ce salar n’est pas lisse et blanc comme tous les autres que nous avons vus. Il est constitué de gros cailloux de sel hérissés de pics pouvant aller jusqu’à 70 centimètres de hauteur. Marcher dessus relève de l‘exploit même avec de grosses chaussures car aucun caillou n’a la même hauteur, donc pas d’appui stable possible. Quand on est dans ce salar, rien n’arrête le regard et, dit-on, la portée de la vue ici est de 70 km. ? Dans ce salar, « l’apparition », le mot semble juste, des lagunes est un pur enchantement. De loin, on commence par voir quelque chose qui brille et plus on approche et plus on prend conscience de la lagune et, d’un peu plus près, on commence à apercevoir les oiseaux mais surtout les beaux flamants roses. Quand on est tout près et que la lagune devient miroir pour nuages et oiseaux, c’est une féerie. Difficile de quitter les lieux.

 

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Le salar est un des plus grands gisement de lithium du monde avec 40 % des réserves mondiales. Il est exploité dans sa partie sud.

 

Les Lagunas Miscanti et Miniques

 

Pas facile de rejoindre ces deux lagunas. La piste qui y même est dans un magnifique décor, mais hélas elle est du genre « tôle ondulée » très marqué et Jules n’aime pas du tout ce genre de route. Mais, bon quand faut y aller, faut y aller !

 

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Tout commence par une petite route en bon état qui grimpe bien et quand nous arrivons au charmant petit village de Socaire (295 hab.), nous sommes à une altitude de 3 218 mètres. La particularité de ce village, autre oasis du désert, ce sont ses cultures en terrasses pratiquées depuis plus de 1000 ans. Autrefois, c’était un village minier et le minerai, c’était de l’or ! Aujourd’hui c’est un village endormi.

 

 Peu après le village, nous nous attaquons à la « foutue » piste. C’est vrai, le décor est magnifique, c’est vrai aussi que nous sommes très secoués sur cette tôle ondulée. De chaque côté de cette piste c’est un beau milieu rocheux bien travaillé par le temps et toutes les roches ont l’air avachies, fatiguées, soulevées sur leurs 

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extrémités et toutes sont alvéolées de trous parfois importants. Des herbes, devenues blondes de sécheresse, font penser de loin à des champs de fleurs jaunes. Et puis nous les voyons depuis un moment mais en les approchant de plus près nous les trouvons magnifiques, ce sont les volcans Miscanti (5 622 mètres) et Miniques (5 910 mètres) et ici ce n’est pas encore une hauteur assez importante pour qu’il y est de la neige au début de l’automne. Une peu plus loin, ce sont les lagunas que nous approchons et quand nous y arrivons nous les trouvons majestueuses installées au pied des volcans à une altitude de 4 300 mètres. L’eau y est bleu intense et elles sont bordées d’un ruban de sel bien blanc. Normalement, cet endroit est réputé pour ses réserves d’oiseaux divers et notamment de flamands, mais nous n’avons pas eu de chance, pas la moindre plume à l’horizon !

 

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Au cours du trajet sur la piste nous avons eu droit à notre première crevaison….

 

Retour vers l’Argentine le 26/03/2008

 

Nous quittons San Pedro de Atacama et prenons la direction du Paso de Jama 

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(frontière). Le trajet est un peu difficile pour Jules car nous passons en moins de 50 kilomètres de 2 440 mètres à 4 600 mètres. Dans ces cas-là, il commence par fumer tout noir et ensuite il nous signale que cela va chauffer dans la bouilloire, alors on s’arrête un petit quart 

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d’heure et il reprend son souffle !  

 

La route est belle, mais plus on monte et plus ces hautes montagnes se retrouvent avec des allures de montagnettes d’à peine ou d’un peu plus de mille mètres. Par endroits, on ne voit même plus la chaîne de montagne mais seulement quelques pics ici ou là bien isolés. Mais dans ces contrées, il y a toujours des nouveautés et ce sont les Moais, formations rocheuses étranges, le salar de Tara et sa laguna qui sont là dans un décor splendide et nous y découvrons nos premières vigognes. Quelles sont jolies et fines ces petites bêtes.

 

Nous quittons le Chili peu après, mais nous y reviendrons pour en visiter l’extrême nord après la Bolivie. Notre passage frontière s’est fait rapidement et sans difficulté. La suite du récit en Argentine et on y va tous !

 

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