La route change de paysage, il n'y a plus de troupeau et plus de culture. Le paysage ressemble plus à un maquis avec végétation courte et parfois dense et d'un vert assez soutenu et avec le ciel bleu, l'ensemble est beau. De temps à autre nous voyons dans ses immensités, des chevaux, des moutons, des guanacos, et dans le ciel ce sont les vautours qui nous font de belles arabesques. A chaque rencontre avec les animaux dans ces espaces c'est l'émotion qui nous envahit. Cette région semble tellement inhospitalière que la rencontre avec cette vie animale nous fait comprendre que la vie humaine est y aussi et qu'elle n'est pas loin, même si on est de longs moments sans voir trace humaine. Et puis la route nous surprend aussi de temps en temps avec ces montagnes russes et quelques panneaux nous signalant des virages. Sur plus de 1 000 km on a trop des 10 doigts pour compter ces virages, qui plus est, ressemblent davantage à des courbes qu'à des virages.

Patagonie ► Sierra Grande (25 Février 2007)

Nous nous y arrêtons pour passer la nuit. La petite ville a des allures de ville du Far West avec d'abord la poussière, le shérif, les bars et « whiskyrias » aux couleurs violentes, son petit palais de justice et aussi de grandes stations services. C'est une base de ravitaillement routier avant tout. Il ne faut pas oublier de faire son plein, sinon c'est la galère. Nous sommes allés voir les policiers pour leur demander où nous installer pour dormir mais aussi quel était le bon resto pour dîner. Ils nous ont trouvé une bonne place et nous ont conseillé un resto très folklo : La « Parrilla Cordoba ». On a pas été déçus. Nous avons eu droit à plus d'un Kilo de viande de mouton, de saucisses et de boudin avec des papas fritas et l'on pouvait avoir du rab ! Et le dessert : un bon flan avec de la crème et du Dulce de Leche: un grand MOMENT.... et du bon vin, le tout pour environ 15 € ! Mais le piquant était dans la salle. Il se trouve que ce soir là, il y avait un match de foot à la télé, une équipe locale disputait le match. Evidemment, tout le monde était assis face et scotché à la télé et cela ressemblait plus à une classe d'école qu'à une salle de restaurant. Le patron est arrivé avec 2 sets de table et nous a d'office installé côte à côte, comme chez le notaire, et nous avons dîné en regardant le match et la salle. C'est l'équipe locale qui a gagné. Etape très sympa !

Nous reprenons notre n°3 et pour la description vous reprenez le passage précédent et vous faites « copier/coller ». Nous sommes impatients d'arriver à notre prochaine étape qui est la Péninsule de Valdès où nous pourrons voir, en tout cas on l'espère, de lions de mer, des éléphants de mer, des orques, des otaries, des pingouins de Magellan, des guanacos, des émeus et bien d'autres petites bêtes encore. Hélas, nous ne verrons pas les baleines, elles nous ont toutes tourné le dos !

Depuis notre départ de Tandil, nous avons eu droit à quatre contrôles « zoophytosanitario ». En Argentine, nous n'avons pas le droit d'exporter d'une province à l'autre de denrées telles que viande, légumes et fruits. Un gentil inspecteur monte à bord et regarde dans le frigidaire. Un seul, a demandé » à voir les coffres sous les sièges. Nous étions prévenus et donc nous étions « cleans » !

La péninsule est une réserve naturelle de 3 600 km² et s'étire sur plus de 400 km de côtes. Elle est classée au patrimoine naturel de l'humanité par l'Unesco.

L'Isthme Carlos Ameghino, long de 7 km, rattache la péninsule au continent. Cet isthme est très étroit et l'on peut, par endroit, voir la mer des deux côtes de la route. Après quelques kilomètres nous pouvons découvrir une très jolie vue sur le golfe Nuevo où est niché le petit village de Puerto Piramides (250 hab.). Ce village n'a guère d'intérêt en lui-même si ce n'est l'atmosphère familiale et décontractée qu'il dégage. C'est très agréable de s'y promener et le tour est vite fait ! C'est le seul village de la péninsule et donc le meilleur endroit pour partir à la découverte de la péninsule. Un bémol, tout de même, il y a beaucoup de vent et de sable ici, et dans toute la péninsule, alors il y a de la poussière partout en suspend dans l'atmosphère. Nous sommes aussi dans une région désertique.

Une curiosité à Puerto Piramides, c'est la mise à l'eau et la sortie de l'eau des bateaux : une remorque en tubes métalliques adaptée à la forme du bateau et munie d'un long timon est amarrée à un tracteur qui selon les cas pousse le bateau dans l'eau ou le tire sur la plage. Ce sont des bateaux pour les excursions, les passagers montent dans le bateau sur la plage. Le tracteur va dans l'eau jusqu'à une bonne moitié de ses roues et le bateau se dégage. Amusant !

En courant d'une Punta à une autre Punta, nous avons fait de superbes balades et avons vu beaucoup d'animaux de mer : éléphants de mer, lions de mer, pingouins, des oiseaux ; et de terre : des guanacos, des chevaux, des moutons, des maras, des tatous, des émeus, des vautours, etc... Mais revenons à nos moutons, la Estancia La Adela à un cheptel de plus de 40 000 moutons, on ne les a pas tous vus !

En ce qui concerne les animaux marins, notre arrivée tardive nous a pénalisé et les plages étaient certainement moins garnies qu'il y a un mois ou deux. Dommage que nous ayons eu tant de soucis de bateau.

Les paysages de la Péninsule ne sont pas très différents de ceux que nous avons déjà vus de la Patagonie. Les paysages marins sont très beaux avec des falaises de roche claire. Notre endroit préféré a été la Caleta Valdès. Deux anciennes salines nous offrent aussi de beaux paysages.

Se ballader sur les « ripios » (pistes de graviers), de la péninsule n'a pas été pas une mince affaire ni avec Jules, ni avec Jim. Le premier jour, nous avons pris Jim et au bout de trois heures de ces pistes infernales, surtout celles tôles ondulées, sur lesquelles Valérie ne pouvait empêcher ses dents de claquer, nous avons fait demi-tour ! Ensuite ce fût au tour de Jules, lui s'en est mieux sorti mais pas sans mal. Sur une piste en travaux, nous avons été guidé pour un passage difficile Julot s'est carrément planté entre le gravier d'un côté et la terre de l'autre. Pas grave, il y avait tout ce qu'il fallait sur place et un gros engin est venu et a sorti le pauvre Jules de ce mauvais chemin et nous, nous avons pu tester notre câble de remorquage et il est performant !

Après toutes ces balades, Jules était dans un état lamentable. Plus encore à l'intérieur qu'à l'extérieur. Nous avons retrouver de la poussière partout et en grande quantité. Il a fallu vider tous les rangements et tout nettoyer. Les couverts dans les tiroirs étaient recouverts de poussière, même l'intérieur du rouleau de papier alu était plein de poussière. Le nettoyage a été long et il en faudra plus d'un. Nous aussi, avions de la poussière partout, on avait le sentiment d'en avoir dans la bouche alors, quand tout le nettoyage a été fini, on a décidé d'aller au restaurant et de se « décrasser la glotte » avec un bon vino tinto !

Tout cela étant dit, la Péninsule de Valdès est vraiment très très belle et tellement sauvage, mais elle est très frustrante aussi. Quand on pense au temps qu'il faut pour atteindre les endroits stratégiques, touristiquement parlant, et que lorsque l'on y est arrivé on voit la petitesse du terrain que l'on a le droit de parcourir à pied, c'est vraiment décevant. Quant à Punta Delgada, franchement ce n'est pas la peine d'y aller. Il y a peu à voir et en plus seulement un mini mirador publico nous est réservé..... Probablement la rançon à payer à l'Unesco.... Par contre, ne pas oublier d'aller à Caleta Valdès, les guides en parle peu mais l'endroit est magnifique et l'on y trouve des éléphants de mer.

Au Camping de Puerto Piramides, nous avons eu le plaisir de trouver deux familles françaises de Bretagne et avons jacassé un moment tous ensemble. C'était bien sympa !