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Fairbanks (35 000 habitants – l’agglomération 97 500 habitants)

Fairbanks : the Golden Heart (le coeur doré) de l’Alaska, ainsi été nommée Fairbanks à la grande époque de la ruée vers l’or. ! Eh oui, Fairbanks est née de l’OR. Cette ville, née en 1901, était à l’époque un comptoir marchand. C’est la découverte de l’or, en 1902, qui la fit réellement naître. Elle doit son nom à Charles W. Fairbanks, Vice Président des Etats-Unis au côté de Théodore Roosevelt.

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La ville est située au bord de la rivière Chena laquelle est bien la seule à lui donner un semblant de charme. Sinon, cette ville, la deuxième de l’Etat, ne présente pas beaucoup d’intérêt. Son architecture est réduite à sa plus simple expression. Ces choses désagréables étant dites, Fairbanks se rattrape largement avec la bonne atmosphère qu’elle dégage et sa jeune population. Il est très agréable de se promener dans ses rues où l’on se sent vraiment très loin de chez soi. Dans son centre, tout ce qu’il faut pour les touristes est bien là mais pas de façon outrancière.

Les indiens ont fait de beaux modèles pour les sculpteurs mais on en voit très, très peu…

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Aujourd’hui, Fairbanks reste une place commerciale importante d‘Alaska. C’est ici, aussi, qu’est installée « l’University of Alaska » qui compte plus de 8 500 étudiants dont près de 3 000 sont tournés vers les spécialités arctiques. C’est aussi une ville où le monde militaire représente 25 % de la population.

Fairbanks a été largement partie prenante dans la construction du grand pipeline « Trans Alaska Pipeline » qui passe à sa porte. Sa construction a duré de 1974 à 1977. Ce « gros tuyau » qui part du gisement de Prudhoe Bay pour arriver à Valdez, ne fait pas moins de 1 287 kilomètres de long. Sa construction a été une aubaine pour la cité et c’est 16 000 ouvriers qu’il a fallu nourrir et héberger. Et aujourd’hui, il faut nourrir et héberger les touristes qui viennent voir ce « gros tuyau » !

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Une bonne nuit sur le parking du supermarché et c’est reparti pour une nouvelle découverte, et pas des moindres, puisque la prochaine étape c’est Denali National Park.

Denali en Alaska c’est un parc national mais c’est aussi une faille. Bien que moins connue que la faille de San Andreas, probablement parce que la zone est presque inhabitée, la faille de Denali est beaucoup plus importante et tout autant inquiétante, si ce n’est plus. Cette faille en arc de cercle, de près de 1 600 kilomètres, s’étend de la mer de Béring jusqu’aux environs de Glacier Bay après avoir traversé, « sournoisement » si l’on peut dire, tout le Parc Denali. Les spécialistes pensent que la Chaîne de montagnes de l’Alaska a pu naître grâce à cette faille. Cette chaine de montagnes est jeune mais grande puisqu’elle fait plus de 900 kilomètres tout en suivant l’arc de cercle de la faille et atteint plus 200 kilomètres dans sa grande largeur. Elle est imposante aussi puisqu’elle comporte quelques uns les plus hauts sommets de l’Amérique du nord.

C’était pour vous mettre en appétit ! Maintenant pour atteindre ce parc, nous avons encore un p’tit bout de route à faire. Mais que de la belle route qui nous permet d’apprécier de beaux paysages de toundra très colorés et d’oublier le gris du ciel.

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Plus nous avançons en direction de Denali plus les montagnes prennent de la hauteur et encore on ne voit pas tout car les nuages viennent cacher les sommets. Dans la toundra les fleurs sont dans le décor et donnent l’éclat au paysage.

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A l’approche de Denali, nous retrouvons un beau ciel bleu. Chanceux, nous sommes !

 
Denali National Park

Le naturaliste, Charles Sheldon, découvrit cette région de l’Alaska en 1906 et il s’y installa plusieurs saisons pour ses études. Il fut fasciné par la beauté des lieux et peut être plus encore par la richesse et l’importance de sa faune. Il dépensa beaucoup d’énergie pour que toute cette région devienne un parc national. C‘est chose faite et, aujourd’hui, pour une superficie beaucoup plus importante qu’il n’avait espérée. Le Denali National Park c’est 2,4 millions d’hectares. Il est situé à 400 kilomètres du cercle arctique.

Mais le Denali, pour son bien, est frustrant car il n’est pas autorisé aux véhicules particuliers et se découvre soit par de longs treks, soit par des navettes. Nous avons choisi navettes et petits treks.

3159_denali_park.jpgDès qu’on y entre dans ce parc on est sous le charme et on a qu’une envie c’est vite à partir à sa découverte en espérant que la météo sera bonne pour jouir du spectacle des montagnes enneigées.

Nous nous installons pour trois jours dans un des campings, c’est-à-dire dans la forêt, c’est le seul hébergement possible dans le parc.

Et puis, comme tout le monde, nous prenons la navette pour visiter. L’altitude au départ est d’environ 500 mètres. Les premiers paysages sont composés, d’abord par la taïga (Forêt basse et clairsemée de conifères).

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En prenant de l’altitude, c’est la toundra (formation végétale discontinue comprenant des graminées, des mousses et des arbres nains, des bouleaux notamment), et les grizzlis semblent apprécier cet environnement, dommage, ils sont un peu loin.

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La toundra c’est riche en couleurs, la gamme peut passer du jaune clair au vert foncé en nous mettant toute la gamme savamment dégradée. Ici, la montagne prend la relève pour compléter le paysage et elle aussi affiche les couleurs qui complèteront le tableau mieux qu’un artiste. La dernière main est mise par Dame Nature qui met ici et là de petits bouquets de fleurs. Tout simplement superbe, empreint de sérénité, et le chemin est très court pour arriver à l’état contemplatif.

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Ensuite, la vedette du parc, fini par apparaître : elle est belle, massive et éblouissante de blancheur, c’est le Mont McKinley. En fait, ce sont deux sommets qui se regroupent sous ce nom, les pics Churchill : le pic sud de 6194 mètres (c’est le point culminant du continent nord américain) et le pic nord de 5934 mètres. Ce massif est vraiment impressionnant car la chaîne de montagnes environnantes ne dépasse que très rarement les 2000 mètres et ne lui vole pas la vedette. Nous avons beaucoup de chance, car cette majestueuse montagne aime particulièrement à se montrer nimbée de nuages, mais pour notre visite, le ciel et bleu.

3149_denali_park.jpgAprès cela, un col, un virage et la distance aidant, les massifs ont disparus de notre vue, masqués par la chaîne de l’Alaska qui ici se pointe à près de 1800 mètres d’altitude. Qu’elle est belle aussi toute cette chaine de montagnes. Parfois, ce sont des sommets bien piquants, à d’autre moment c’est travaillé dans la douceur avec des rondeurs sur lesquelles la taïga s’épanouit tout en vert. Très beau…

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Dans ces paysages, il y a aussi, bien sûr, les rivières. Ce sont des rivières glacières. Elles ont de très larges lits, mais en cette saison, ce ne sont que de petits ruisseaux qui s’y prélassent et servent d’abreuvoir.

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Plus nous montons et plus c’est beau. La piste est davantage fantaisiste et ses virages font des boucles plus serrées et cela met du suspens car on a hâte d’être de l’autre côté de la boucle où, on le sait, ce sera plus beau encore, et c’est toujours vrai. Et c’est encore plus vrai lorsque qu’au détour d’une de ces boucles, nous arrivons au col Polychrome (1210 mètres) et que nous découvrons subitement des massifs très colorés, presque violemment colorés.

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Ce bel intermède en couleurs durera quelques kilomètres, puis les choses se calment tout doucement. De même, le ciel, lui aussi, se fatigue d’être bleu intense car la constance n’est pas son fort dans ces régions. Pour nous, tant qu’il ne bouche pas l’horizon, il peut choisir la couleur qui lui chante le mieux !

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Et puis, et puis, il revient, le Mont McKinley, il est là tout au bout du chemin et il est très beau, même si, dans l’espace, il est moins net que ce matin. Quelle belle montagne.

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Le ciel qui grisouille commence quand même à devenir bien gênant quand nous arrivons au petit étang « Reflexion Pond » qui n’est autre que le miroir du McKinley. Pas génial du tout, du tout….

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Mais c’est pire encore quand nous arrivons au Wonder Lake, c’est la même trombine et peut être même que c’est « plus pire ou pire plus ». Pour la vue merveilleuse sur la montagne c’est « même heure l’année prochaine » et pour le magnifique lac miroitant, c’est kif-kif !

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Bon, on ne va pas se plaindre, il paraît que c’est extrêmement rare de pouvoir admirer cette montagne en entier, donc nous avons eu beaucoup de chance.

Maintenant, il n’y a plus qu’à redescendre. Au fil de la descente nous avons fini par retrouver du ciel beaucoup moins chargé et avons pu encore une fois jouir des merveilleux paysages de ce parc.

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Le Denali c’est aussi beaucoup d’animaux et, de ce côté là, nous avons été gâtés et avons pu voir des mamans grizzlis et leurs bébés, des caribous (garçons et filles) en quantité, Madame Orignal, des petits rongeurs, des rapaces, des oiseaux aquatiques et tout plein d’autres oiseaux.

Nous avons passés les deux autres journées à faire de petites balades dans le bas du parc. Nous avons essayé de « chasser » l’ours, mais en vain : trop de monde probablement…

Pour notre première soirée au Denali, le ciel était bien gris, certes, mais qu’il était généreux en luminosité.

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Le Denali est un parc inoubliable et sublime. Finalement, on comprend bien qu’il soit autant protégé et, pour finir, on espère qu’il le restera car la nature et les animaux le méritent grandement.

Quand on sort du Denali, on se sent vraiment très bien. Tout y est tellement beau et pur. C’est un peu comme si l’on sortait d’une période de retraite...

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Après ces trois belles journées, nous partons en direction de Anchorage en empruntant la Parks Highway pour 380 kilomètres. La nature sauvage de l’Alaska est encore bien présente sur cette route et les beaux paysages du Denali ne sont pas arrêtés à ses portes. Montagnes, taïga et rivières sont sur la route chacune leur tour et parfois mêmes toutes ensemble.

3040_parks_highway.jpgSi le temps de la matinée a été plutôt beau, la fin de journée aura été éclatante de lumière sous la grisaille. On le redit, le gris dans ces contrées fait toute la beauté du paysage et surtout le temps du gris c’est le moment choisi pour le grand jeu artistique des trois éléments qui caractérisent le plus l’Alaska : l’ombre, la lumière et le reflet. C’est toujours somptueux d’autant qu’il faut imaginer, quand on y est pas, l’ampleur du paysage et l’ampleur aussi donc prend part au jeu.

3078_parks_highway.jpgMais dès que les frémissements de la grande cité sont perceptibles, tout change et cela nous semble bien brutal cette sortie de la nature pour arriver dans cette grande ville. Nous y arrivons le soir et donc, direct le parking d’un supermarché pour la nuit.