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En quittant Buzios nous quittons les magnifiques côtes brésiliennes où il est si doux de vivre. Il y a de grandes chances qu'un jour, nous reviendrons dans ces régions, mais pour l'instant nous allons filer vers le Minas Gerais, à quelque 200 kilomètres des côtes.
 
 
 
 
Le Minas Gerais (du 4/11 au 22/11/07)
 
 
 
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Minas Gerais, « Province des mines générales », est donc une région minière. Cet Etat du Brésil, de la taille de la France, est situé au nord de Rio de Janeiro dans une région montagneuse. Ses paysages sont essentiellement constitués de profondes vallées et de hauts plateaux. L’histoire de cet Etat est l’histoire de la « ruée vers l’or » au Brésil un siècle avant celles des Etats-Unis et de l’Australie. Mais, cet Etat était riche de bien d’autres trésors : diamant, émeraude, rubis, topazes bleue et impériale, tourmaline, aigue-marine, citrine et tant d’autres pierres semi-précieuses. De quoi susciter bien des convoitises, et il y en2044_chercheur_dor.jpg eut. Cette ruée vers l’or, qui a commencé à la fin du XVIIe siècle, fût dévastatrice pour les populations indiennes.
 
 
 
 
 
C’est par centaines de milliers que les chercheurs d’or arrivèrent dans cette région pour trouver le bon filon et s’enrichir. Mais ils ne vinrent pas seuls et bon nombre d’entre eux ne se génèrent point pour y faire venir les esclaves africains eux aussi par centaines de milliers et beaucoup y laissèrent leur vie.
 
Quand la seule ville d’Ouro Preto comptait 110 000 esclaves, dans le même temps, il n’y en avait que 50 000 à New York et 20 000 à Rio de Janeiro, si l’on peut dire…. Un grand nombre de Portugais ont quitté leur pays à ce moment-là pour venir faire fortune dans cette région. Il y eut aussi de sanglants conflits armés entre les colons et métis venus de Sao Paulo et du Nord du Brésil et les nouveaux arrivants Portugais et, là encore, beaucoup y ont laissé leur vie.
 
 
 
 
Dès les années 1760 les gisements ont commencé à se tarir. Mais c’est 1 200 tonnes d’or qui sont sorties des entrailles du Minas Gérais.
 
 
 
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Toutes ces richesses ne profitèrent qu’au Royaume Portugais qui réclamait 1/5ème de la « récolte » et à quelques négociants brésiliens fortunés. C’était pour ces derniers, l’ère de tous les pouvoirs et de toutes les possibilités. Aussi, n’ont-ils pas manqué, pour notre bonheur aujourd’hui, de faire construire de magnifiques villes dotées de splendides propriétés et de superbes églises au baroque plus que délirant pour remercier Dieu pour leur bonne fortune. Pour le Brésil, cela a été, outre l’essor de Rio de Janeiro, grâce à son port d’où partaient les richesses vers le Portugal, l’enrichissement culturel du Minas Gerais qui a gardé de cette époque un patrimoine rare.
 
 
 
 2048_tiradentes.jpgLa « ruée vers l’or » a aussi engendré « l’Inconfidencia Mineira», conspiration qui eut lieu en 1788-89 avec pour objectif l’indépendance. Ce mouvement contestataire, à l’encontre du Portugal qui réclamait toujours beaucoup d’or et diverses taxes avait à sa tête Joaquin da Silva Xavier (dentiste), surnommé Tiradentes (arracheur de dent). Tiradentes était soutenu dans cette conspiration par toute la noblesse et le Clergé. Ce mouvement s’est nourri des idéaux de la Révolution Française. La conspiration fut découverte et ses partisans arrêtés en 1789. Tiradentes fut exécuté en 1792 à Rio de Janeiro. Un grand pas vers l’indépendance du pays venait d’être franchi. Aujourd’hui, Tiradentes est considéré comme le premier martyr de la révolution brésilienne pour son indépendance et c’est un héros national. La date de sa mort, le 21 Avril, est célébrée tous les ans par un jour férié.
 
 
 
 
 
Le Minas Gerais est le deuxième Etat du pays sur plan économique et en nombre d‘habitants. Il y existe encore des gisements exploités de pierres semi-précieuses, des métaux, en grande quantité comme le fer, mais plus d’or et plus de diamant.
 
 
 
 
Dans cet Etat, bon « filon » pour le touriste, nous nous sommes contentés de visiter les richesses culturelles des villes coloniales de Tiradentes à Diamantina en passant par Sao Joao del Rey, Congonhas, Ouro Preto, Mariana et Belo Horizonte.
 
 
 
 
Tout au cours de nos balades dans ces villes, nous irons à la rencontre du Grand Artiste Brésilien Antonio Francisco Lisboa (1730-1814), fils d’un architecte portugais et d’une esclave africaine. Il fut surnommé « Aleijadinho » qui veut dire le petit estropié. Il hérita de ce surnom dans les années 1770 après avoir été victime de la lèpre qui le mutila sévèrement en lui faisant perdre ses doigts et ses orteils. Et c’est marteau et ciseau fixés dans les paumes de ses mains qu’il continuât malgré son 1711_congonhas.jpghandicap à réaliser de grandes oeuvres et même ses chefs d’œuvres. C’est un véritable trésor qu’il a laissé au Minas Gerais à la fois comme sculpteur mais également comme architecte. Il fut aussi appelé le Michel-Ange des Tropiques par Germain Bazin, ancien conservateur du Louvre. Ses magnifiques sculptures « Les Lions », elles sont quatre et sont en bois de cèdre, ont été exposées pendant 4 mois au musée du Louvre en 2000. Et pour embellir encore ces œuvres, Aleijadinho faisait appel à son ami Manuel da Costa Ataide (1762-1830), réputé le plus grand peintre baroque du Brésil. Et toutes les sculptures en bois de cèdre du Maître, peintes par son ami sont magnifiques et le réalisme y est dominant.
 
 
 
 
 
Tiradentes (10 000 hab. – Altitude 927 mètres)
 
 
 
 
 
Autrefois, la ville s’appelait Arraial da Ponta do Morro (hameau du sommet de la colline). Elle fut rebaptisée au nom du héros qui y est né.
 
 
 
Nous arrivons dans cette petite ville, perchée dans la montagne, avec nos shorts, tee-shirts légers et tongues et c’est une pluie torrentielle qui nous y accueille, alors nous ajoutons nos parapluies à notre panoplie de touristes.
 
 
 
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Tout de suite, dès qu’on y entre, on se retrouve la bouche en « cul de poule » en faisant de oh ! des ah ! tant cette si petite ville se montre ravissante après seulement quelques pas.
 
 
 
 
Et puis la fête commence dès que l’on se retrouve sur la grande place d’où partent quelques ruelles bien escarpées et toutes pavées de pierres d’origine et la pluie leur donne des allures de miroirs. Il y a dans cette ville seulement une petite dizaine de ruelles, mais il y a 7 églises baroques perchées sur les hauteurs. Sur deux côtés de la place sont stationnées des calèches aux couleurs acidulées et là aussi la pluie y joue son rôle et rend toutes ces couleurs plus chatoyantes encore et tellement propres !
 
 
 
 
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Tout au long de ces magnifiques ruelles ce sont des petites maisons blanches toutes ourlées de couleurs vives aux fenêtres et aux portes. Les carreaux des fenêtres ont souvent des formes originales. Et comme Tiradentes est aussi « coquine », certaines maisons ont des fenêtres «Moucharabiehs » faites de bois ajourés, d’influence arabe, qui permettent de voir sans être vu. Toutes ces maisons semblent « maquillées de frais ». Sous la pluie, tout est beau et bien brillant, le ciel gris n’empêche pas toutes ces maisons d’être lumineuses. Peut-être même est-ce mieux sous la pluie car le soleil pourrait faire de l’ombre.
 
 
 
 
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Tout est petit à Tiradentes, mais tout ce qui est petit est mignon, alors c’est petites maisons, petites charrettes, petites places, petits –voir minuscules- trottoirs, on peut y poser ses pieds, mais si l’on est large d’épaules il n’y a que deux solutions, soit marcher en crabe, soit marcher dans la rue, sinon gare aux épaules !
 
 
 
 
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Tiradentes est tellement surprenante que nous restons longtemps et souvent scotchés ici ou là à la regarder dans les yeux et en faisant bien attention, on a le sentiment qu’elle capte nos pensées et d’ailleurs quand Valérie parle de ces fenêtres et portes, Tiradentes réagit :
 
 
 
- mais tu n’y connais rien Valérie, ce que tu appelles fenêtres et portes, ce sont tout simplement les yeux et les bouches des maisons et tu peux effectivement dire qu’elles sont maquillées et bien maquillées et pas avec n’importe quoi, c’est du vrai water proof, rien ne coule malgré la pluie. Je suis sûre que, quand toi tu te fais les yeux, tu dois être toute barbouillée au bout de quelques minutes (c’est vrai même avec du water proof !).
 
 
 
- OK, Tiradentes, je note et c’est vrai que tu es très belle. Mais, tu me sembles aussi très dangeureuse avec tes ruelles si escarpées et si glissantes sous la pluie.
 
 
 
- Dangereuse, dangereuse, mais pas du tout. Si tu venais me voir avec autres choses que tes tongues, tu n’aurais aucun problème. Et puis, aussi, tu pourrais me faire l’honneur de venir un peu plus élégante, je crois que je le mérite bien et se « trimbaler » ainsi vêtue dans mes belles églises ce n’est pas très sérieux ma Chère !
 
 
 
- C’est vrai, tu mérite mieux, mais si tes églises me ferment la porte eh bien, tant pis pour elles, ma Belle !
 
 
 
- Comment tu es, tu exagères encore ! Tu dois absolument visiter mes belles églises, aux indulgentes gardiennes, elles sont remplies de richesses et n’oublies pas non plus d’aller faire un petit tour vers ma jolie fontaine.
 
 
 
Le délire du scribe s’arrête là….
 
 
 
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Toutes les églises de Tiradentes sont vraiment très belles et ces églises à deux clochers-tours ont vraiment un autre « goût ». Nous les avons toutes vues mais pas toutes visitées. Celles que nous avons vues sont très richement décorées, parfois surchargées d’or. De jolies fresques au plafond et de bien jolis tableaux décorent ces églises. Mais le baroque, tout le monde le sait, c’est tout de même un peu le « foutoir » çà grouille, çà foisonne partout (pardon les artistes), alors en décrire davantage c’est difficile et nous ne sommes pas aidés car les photos sont interdites.
 
 
De chaque église, les panoramas sont magnifiques que ce soit sur les paysages éloignés ou sur les toits aux tuiles à l’ancienne des maisons de la ville.
 
 
 
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Et puis la fontaine « Chafariz de Sao José », elle est splendide, toute de blanc et de bleu vêtue, et rayonne, elle aussi, sous la pluie. Elle est dotée de trois bassins : un pour boire, un qui sert de lavoir et le troisième pour abreuver les chevaux. Elle a été construite en 1749.
 
 
 
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Il est très agréable de flâner dans les ruelles Tiradentes où galeries d’art, ateliers d’artistes, magasins d’artisanat, charmants petits restaurants et cafés abondent.
 
Tiradentes est aussi un des hauts lieux de l’orfèvrerie brésilienne.
 
 
 
Et la « musique » qui va le mieux à Tiradentes et que l’on entend partout dans ses ruelles, c’est le fracas des roues des charrettes et celui des sabots des chevaux sur les pierres, cela est très agréable et ne fait que renforcer l’harmonie et le charme des lieux.
 
 
 
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A tous ceux qui passeront par ici et même un peu au large : surtout ne manquez pas de visiter Tiradentes. Nous avons a-do-ré, a-do-ré, c’est de la belle musique douce…… et nous vous souhaitons vraiment de la voir sous la pluie !
 
 
 
Sao Joao Del Rei (74 000 hab. – Altitude 910 mètres)
 
 
 
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Voisine de Tiradentes, Sao Jao Del Rei est une cité plus importante. C’est une ville où le moderne est passé à l’action sans trop nuire à l’ancien très présent dans la ville. Et là encore, comme dans toute ville coloniale qui se respecte, se sont de jolies rues ou ruelles bordées de magnifiques maisons où le fer forgé aux fenêtres montre tout ce qu’il peut donner de meilleur. Les moucharabiehs sont également présents ici. Le Rio du Lenheiro qui traverse la ville se laisse enjamber par deux petits ponts de pierres du XVIIIe siècle qui amplifient le charme de cette ville.
 
 
 
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A Sao Joao Del Re les églises sont aussi une source d’œuvres d’art. Dans certaines d’entre elles, Aleijadinho a déployé tout son talent comme, par exemple dans l’Igregia de Sao Franciso d‘Assis où l’on peut voir, ses sculptures sur la façade et bon nombre de statues à l’intérieur. Une autre église, intéressante parce que toute simple, mérite une petite visite, c’est l’Igreja de NS do Rosario, édifiée en 1719 en l’honneur des esclaves.
 
 
Nous avons passé de bons moments dans cette ville et, pour notre bon plaisir, l’art culinaire y règne aussi……
 
 
Congonhas do Campo ( 39 000 hab. – Altitude 871 mètres)
 
 
C’est surtout grâce au grand Artiste Aleijadinho qu’aujourd’hui cette ville à une telle renommée. Si on vient à Congonhas, c’est uniquement pour voir ses œuvres.
 
 
L’histoire de cette petite ville a commencé en 1757 lorsque l’ermite portugais Feliciano Mendes, qui pour remercier Jesus de Matosinhjos de l’avoir guérri d’une maladie, y planta une croix et qu’ensuite, en 1758 il commença à y faire édifier un sanctuaire. Dès lors, des milliers de pèlerins affluèrent vers ce lieu. A l’époque, on fit appel à de grands artistes pour réaliser ce sanctuaire. Ainsi fut érigée la « Basilica do Bom Jesus de Matosinhos » Aleijadinho et le peintre Ataide y arrivent à la fin du XVIIIe siècle afin d’embellir les lieux.
 
 
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Sur le parvis du sanctuaire de la Basilique, Aleijadinho crée, entre 1800 et 1805, 1712_congonhas.jpgune composition représentant les douze prophètes de l’Ancien Testament : quatre prophètes majeurs et 8 mineurs disposés de façon théâtrale devant la basilique. Tous habillés à l’oriental portent un message en latin, soit d’espoir soit de malheur. Ces prophètes sont réalisés en stéatite (pierre à savon). Certains sont sculptés dans un seul bloc de pierre et 1720_congonhas.jpgd’autres dans deux. Ces statues sont magnifiques et semblent énormes alors qu’en fait, elles sont de taille humaine. Elles sont juchées sur un piédestal et semblent donc nous dominer. Elles sont d’un réalisme poignant. On ne peut s’empêcher de les regarder dans les yeux et d’y sentir ce que le Maître a voulu faire transparaître : la douceur, la peur et peut être plus, le sérieux, la tendresse…..
 
Saint Daniel avec son lion, sculpté dans un seul bloc, montre à quel point le talent du Maître est grand. Quand on pense qu’il a réalisé cette œuvre à la fin de sa vie (70 ans) et qu’il n’avait plus de doigt, on se retrouve muet d’admiration.
 
 
 
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Après cette scène, se trouvent, situées en contrebas, les six petites chapelles. A l’intérieur de chacune d’elles de magnifiques panneaux représentent les scènes de la Passion du Christ peintes par Ataide. Toutes les petites statues de ces chapelles, réalisées par le Maître et ses élèves, sont aussi de véritables chefs d’œuvres.
 
Congonhas est l’œuvre maîtresse d’Aleijadinho.
 
 
Ce site, situé dans un cadre grandiose, est magnifique et émouvant. A ne pas manquer, amis voyageurs.
 
 
Le sanctuaire de Congonhas do Campo est classé au Patrimoine Culturel Mondial de l’Humanité par l’Unesco.
 
 
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Et maintenant au tour d’Ouro Preto la sublime, la perle, c’est ainsi que nous la décrivent les Brésiliens en disant que c’est la ville à ne pas manquer et que c’est l’une des plus belles cités baroques et coloniales du monde. Nous sommes prêts à nous laisser ensorcelés…..
 
 
Ouro Preto « La Cité de l’Or » (65 000 hab. – Altitude 1 179 mètres)
 
 
 
Tout d’abord le lieu : c’est un cirque de montagnes avec en son centre une montagne plus basse. Sur le sommet de cette dernière, trône la belle et grande place Tiradentes. De cette place, partent des rues qui descendent tout le long de cette montagne et qui remontent sur les montagnes tout autour. Ouro Preto c’est un peu comme s’il y avait plusieurs villes. Dans chacune des coulées des montagnes « dégoulinent » toutes les habitations. On pourrait presque dire que cette ville à la forme d’une étoile. Dès le premier coup d’œil, c’est gran-dio-se !
 
 
 
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Et pour l’Histoire, Ouro Preto signifie « Or Noir » en portugais. La cité est née en 1698 et en 1711 elle prit le nom de Villa Rica de Ouro Preto. De 1721 à 1897 elle fût la capitale de l’Etat du Minas Gerais. C’est ici qu’a commencé la « ruée vers l’or » au Brésil quand, à la fin du XVIIe siècle, un homme a découvert dans une rivière des morceaux de métal noir avec quelques points jaunes. C’était tout simplement des pépites d’or serties d’oxyde de fer, alors l’aventure a commencé et tout a changé pour Ouro Preto.
 
 
 
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Arriver dans Ouro Preto avec Jules n’est pas une mince affaire. Nous décidons de garer Jules en bas de la ville, bien nous a en pris et nous montons à pied dans le centre. Un petit tour à l’Office de Tourisme pour leur demander par quel chemin passer pour rejoindre le camping, car il nous faut traverser la ville pour y arriver. Un gentil Monsieur nous recommande l’itinéraire poids lourds et nous donne le plan bien fléché. C’est tout guillerets que nous retournons retrouver notre Cher Jules.
 
 
 
Et maintenant, venez vous installer au camping avec nous qui est à 4 Km du centre ville. 1733_ouro_preto.jpgL’endroit est magnifique, nous aussi sommes dans un cirque de montagnes. La vue de chez Jules donne sur une montagne qui a une grande dent de travers à son sommet. Le camping lui-même est très agréable et très propre. La jolie maison du propriétaire est sur un côté et le reste est un grand jardin, mais un petit camping. Des fleurs partout et peu ou pas de monde, on se croirait dans son propre jardin. Et puis, pour le bonheur de Valérie, il y a là tout une armada de poules et coqs, tous plus beaux les uns que les1732_ouro_preto.jpg autres et, par-dessus le marché, il y a une belle grosse poupoule qui pouponne ses 13 poussins tout jaunes. Valérie leur a promis, ils auront petit-déjeuner et goûter tous les jours ! Et puis, les œufs frais sont assurés ! Nous allons rester ici deux semaines afin que Chouchou puisse faire de la rééducation pour son bras. Le gentil Monsieur de l’Office du Tourisme nous a aussi indiqué une clinique où il pourra faire cette rééducation. Tous les jours, nous allons à pied au centre ville le matin et revenons le soir, après la séance à la clinique, juste à temps pour le goûter des poussins.
 
 
 
A nous deux, Ouro Preto !
 
 
 
La Place Tiradentes, il a sa statue sur cette place, est le cœur de la ville, tout arrive là et tout part de là. Nous y sommes tous les matins et nous commençons la journée par nous installer au magnifique café-galerie d’art, sous l’Office du Tourisme où nous dégustons du délicieux café et faisons notre programme pour la journée.
 
 
Nous vous le disons tout net : la ville est magnifique, sublime, époustouflante, es-pec-ta-cou-lar, c’est un véritable joyau, mais Dieu qu’elle est essoufflante……
 
 
 
 
C’est un labyrinthe de rues et ruelles1886_ouro_preto.jpg toutes très, très escarpées. Impossible ici de marcher à plat. Certaines rues sont interdites aux voitures tant elles montent et descendent. On commence à grimper une rue et, heureux, on voit qu’elle tourne et on se dit qu’après le virage cela va descendre, eh bien non, c’est encore une grosse grimpette. Quand cela descend c’est encore pire, on a le sentiment que l’on 1821_ouro_preto.jpgdescend une échelle, que l’on a dans le dos, et sans s’y tenir, pour un peu on marcherait à reculons dans les descentes tant certaines sont vertigineuses. Et ce qui n’aide en rien pour marcher dans ces rues, c’est le pavage en pierres de l’époque qui est loin d’être bien nivelé. Il y a toujours, ici ou là, une pierre qui dépasse un peu. D’autre fois, les rues sont pavées de pierres qui ont la forme de gros galets posés sur la tranche. C’est pas mal non plus… (On comprend mieux l’affluence à la Clinique de physiothérapie).
 
 
 
Mais quel spectacle dans ces rues. Quand on est au sommet d’une rue et que l’on voit la ville qui « dégouline », c’est avant tout les toits que l’on voit et ils sont si beaux, un peu comme les toits des vieux villages de Provence. Une fois en bas, quel beau spectacle que toutes ces églises baroques juchées sur les sommets. Nous avons fait et refait certains trajets, pourtant si fatigants, uniquement pour le plaisir de voir et revoir cette si belle ville. Il faut le faire d’ailleurs, car à chaque fois, les couleurs sont différentes, les nuages apportent les leurs, le soleil les siennes et la pluie tant de mystère, de la magie à l’état pur.
 
 
 
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Les habitations et édifices divers sont merveilleux, tout est parfait ici. Rien n’est venu « appauvrir » la cité. Aucune construction nouvelle depuis le XXe siècle. Les styles baroques, Rococo et Colonial flirtent ici sans vergogne pour notre bon plaisir, quel régal…
 
 
Dans le Centre ville se sont essentiellement des édifices de un ou deux étages où foisonnent hôtels particuliers et belles demeures aux balcons décoratifs en fer forgé, aux vitres ouvragées et quelques fois moucharabiehs aux fenêtres. En retrait du centre, ce sont essentiellement des maisons d’un niveau serrées les unes contre les autres. On peut dire que la ville Ouro Preto est dense. On ne voit pas de propriété isolée, tous les édifices, toutes les maisons sont collés les uns aux autres. Partout dans la ville on peut voir de très belles fontaines d’époque, joliment sculptées.
 
 
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Mais ce qui fait la plus grande richesse culturelle d’Ouro Preto, ce sont ses églises où l’art explose. Il y a en plus de 20 dans la ville, mais les plus belles, les plus intéressantes et les plus riches ce sont les 13 églises baroques édifiées et sculptées par Aleijadinho et qui toutes dominent la ville. Parmi les plus belles :
 
 
 
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- l’Igreja Sao Francisco de Assis et ses émouvantes sculptures et peintures, notamment au plafond, où l’on peut voir une magnifique peinture qui représente le triomphe de la vierge, une belle femme noire entourée d’anges et saints également noirs ;
 
 
- Igreja Nossa Senhora do Pilar si sobre à l’extérieur mais tellement chargée, surchargée à l’intérieur, c’est une orgie de sculptures baroques et de dorures, plus de 450 Kg d’or pour rendre hommage à la Madone ; 
 
 
- la Matriz Nossa Senhora da Conceiao de Antonio Dias où les dorures sur bois étincellent et où l’on peut voir dans la Sacristie, les quatre magnifiques lions en bois de cèdre sculptés par le Maître ; Aleijadinho repose dans cette église ; 
 
 
- Igreja de Santa Efigena dos Pretos construite à la demande des esclaves qui, faute d’argent, n’on pu finir l’intérieur qui est resté très dépouillé alors que l’extérieur est assez délirant.
 
 
- Igreja do Padre Faria, édifiée entre 1701 et 1704, est le plus ancien lieu de culte de la ville. L’extérieur est plutôt sobre alors que l’intérieur renferme d’exubérantes peintures et des sculptures en bois dorés. Sur le parvis, on peut y voir, pour la première fois au Brésil, la croix papale. 
 
 
- Etc…..
 
 
Ouro Preto possède aussi quelques beaux et intéressants musées. Nous les avons tous visités. Nous avons été très impressionnés par celui de l’Ecole des Mines qui possède l’une des plus grandes collections de minéralogie au monde. Nous y avons vu de fascinants minéraux semblables à des sculptures d’art moderne.
 
 
 
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Le commerce et l’artisanat ne sont vraiment pas en reste à Ouro Preto. Bien sûr, ce que l’on trouve le plus, c’est le commerce des pierres. Dans chaque rue, ruelle, il y a des bijoutiers avec toute une panoplie de pierres précieuses ou semi-précieuses. De même, que l’on peut acheter des pierres brutes, elles sont encore plus belles, pour Valérie, quand elles sont brutes. La poterie, les sculptures sont également au RV dans les boutiques. Des artistes en tout genres exercent à Ouro Preto et les galeries d’art n’y manquent pas.
 
 
 
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Aux environs d’Ouro Preto sont nichés bien d’autres petits villages de l’époque coloniale. Nous en avons visité quelques uns et Mariana, fondée en 1696, après la découverte d’une rivière riche en or, mérite qu’on s’y arrête un moment. Trois jolies places aux belles demeures coloniales, de belles ruelles et quelques églises baroques en font tout le charme et l’intérêt.
 
 
Au camping, nous avons fait la connaissance de deux charmants couples brésiliens :
 
 
- Sylvia et Ricardo de Sao Paulo qui ont un gros camping-car et un buggy attaché à l’arrière. Nous avons passé un bon moment avec eux et leurs amis dont un parlait le français. Ils ont eu la gentillesse de nous recommander auprès d’une personne de leur connaissance pour notre bivouac à Diamantina où il n’y a pas de camping. Muito obrigado Sylvia et Ricardo ! w
 
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- Angela et Benedito de Belo Horizonte, ils ont aussi un camping-car. Nous avons promis de nous revoir quand nous serons dans leur ville. Benedito a beaucoup cherché pour faire recharger nos bouteilles de gaz, à vous aussi Muito obrigado. Mais nous nous reverrons.
 
 
Nous avons été heureux, si heureux à Ouro Preto qu’on voudrait que nos familles et amis puissent, eux aussi, venir vivre quelques jours dans cette merveilleuse ville et la découvrir avec leurs yeux.
 
 
 
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Ouro Preto est classée au Patrimoine Culturel Mondial de l’Humanité par l’Unesco, c’est la ville à ne pas manquer et à déguster lentement, très lentement.
 
 
Belo Horizonte (2,5 millions d’hab. – Altitude 858 mètres)
 
 
 
Belo Horizonte est une très grande ville moderne mais n’a pas un passé aurifère. C’est la troisième du pays par sa population et pour son essor économique. La ville est dynamique et jeune, cela se voit, se sent partout. Elle est aujourd’hui la capitale de l’Etat du Minas Gerais.
 
 
En 1940, Jucelino Kubitschek (le Président fondateur de Brasilia), alors Maire de la ville, fit appel à Oscar Niemeyer pour transformer la ville et en faire une grande 1909_belo_horizonte.jpgville moderne. Il y fit ses armes et les fit plutôt bien. La ville est bien tracée par de très larges avenues qui lui donnent beaucoup d’espace malgré tous ses hauts buildings qui cachent son bel environnement montagneux. Elle est aussi très verte, c’est une véritable ville jardin, chaque avenue, chaque rue, sont bordées d’arbres magnifiques et gigantesques au nombre desquels figurent de très beaux flamboyants rouges et jaunes orangés, mais il y a aussi d’autres arbres fleuris de bleu, 1940_belo_horizonte.jpgde jaune, de mauve, de rose dont on ne connaît pas le nom. Le grand « Parque Municipal », au cœur de la ville, est lui aussi superbement arboré et fleuri. Plusieurs plans d’eau d’importance ont aussi leur place dans ce lieu et canards, oies, et cygnes y barbotent allègrement. Beaucoup d’animations diverses et quelques spectacles de danses (tango), d’arlequins, de troubadours agrémentent la promenade. La ville est riche de belles et grandes places lesquelles sont aussi magnifiquement arborées et fleuries.
 
 
 
C’est Angela et Benito que nous avons retrouvés chez eux, tôt le matin, qui nous font découvrir le meilleur de leur ville.
 
 
 
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La promenade commence par la visite de la « Praça da Libertade ». C’est une très grande place avec une large allée centrale plantée de palmiers et de chaque côte de cette allée arbres, bosquets, ma1906_belo_horizonte.jpgssifs fleuris et jets d’eau se partagent l’espace. Il faut un moment pour admirer cette place et tout ce qui l’entoure. Les principaux édifices qui la bordent sont le Palais du Gouverneur, quelques bâtiments administratifs de style néo-classique, le Palais du Cardinal-Archevêque de style Art Déco et enfin, un magnifique immeuble moderne d’Oscar Niemeyer. Cet immeuble a la forme d’une feuille de trèfle. Il est d’une rare élégance et d’une telle légèreté. A ses débuts déjà Niemeyer savait faire léger avec le béton, on pourrait presque dire vaporeux quand on voit cet immeuble. On a le sentiment lorsqu’on le regarde que si il y avait du vent, il pourrait se mouvoir telle une jupe à godets.
 
 
 
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Ensuite nos amis nous emmènent au belvédère de la ville. C’est un joli circuit pour y arriver et tout au long de la montée nous pouvons admirer les beaux quartiers résidentiels de la ville où les villas jouent à être plus belles les unes que les autres et nous arrivons au belvédère : Place Jean XXIII. De là, la ville s’étale sous 1916_belo_horizonte.jpgnos yeux, d’abord en pente douce puis c’est un gigantesque champ d’immeubles. C’est seulement en venant ici que l’on prend conscience de l’importance de la ville. Le panorama est magnifique, époustouflant et nous avons de la chance car le ciel est clair. Le Pape XXIII est venu ici d’où le nom de la place.
 
 
 
Nous continuons la visite par le quartier Pampulha. Ce très grand quartier très moderne, aux allures de parc récréatif, s’étale tout autour d’un lac artificiel et réunit des œuvres de Niemeyer : la Casa do Baile (la maison du bal), restaurant populaire et dancing, aujourd’hui transformé en galerie d’art ; le Casino, devenu aujourd’hui Museu de Arte futuriste, Iate Tenis Club et la « fameuse » Igreja ultra-moderne de Sao Francisco de Assis.
 
 
 
Quand nos amis nous disent, là-bas c’est l’église en question, nous sommes restés 1921_belo_horizonte.jpgsans voix. L’édifice, tout bleu ciel, d’un peu loin, à des allures de hangar et nous disons il semble que, là, Niemeyer, il se moque de nous ! Eh bien pas du tout, elle est extraordinaire et même on finit par aimer son architecture tant cette église recèle de génie et de talent. La structure en béton ressemble vraiment à un hangar à avions ; elle a quatre voûtes de différentes hauteurs. La façade principale est en verre et la façade arrière est recouverte de faïences sur laquelle sont présentées des scènes de la vie de Saint François d’Assis. L’intérieur du lieu de culte, sous la plus haute voûte est très dénudé, pas un seul siège, une simple table sert d’autel. Par contre, la peinture 1919_belo_horizonte.jpgqui recouvre tout le mur derrière l’autel est un véritable chef d’œuvre, du beau cubisme. Elle a été réalisée par Candido Portinari et représente, elle aussi, les scènes de la vie de Saint François (la photo que l’on peut voir dans l’album a été prise de l’extérieur à travers les vitres). Une autre curiosité dans cette église, c’est une structure en béton, en forme de point d’interrogation, sur laquelle ont été apposées quatre plaques de bronze sculptées par Alfredo Ceschiatti, représentant des scènes de la Génèse : Dieu Créant Adam, Dieu Créant Eve, Adam donnant la pomme à Eve et Dieu chassant Adam et Eve. C’est très beau. (photos interdites).
 
 
Et pour la petite histoire, quand cette église fut terminée, Rome n’a pas voulu la consacrer. D’abord parce qu’il n’y a aucune croix à l’intérieur de cette église et qu’ensuite les scènes de la Génèse sont présentées sur une structure en forme de point d’interrogation. Qui plus est Niemeyer et Portinari étaient communistes….. Nous, nous contentons de penser qu’ils ont voulu ajouter une touche d’humour à leur création. Toujours est-il que cette église comptait beaucoup de partisans alors, après une quinzaine d’années, Rome l’a enfin consacrée. Aujourd’hui, une messe par semaine y est célébrée, le dimanche, et seulement le dimanche afin que ne se détériorent pas les œuvres qui y sont présentes. De bien jolis jardins complètent le tableau de cette église.
 
 
 
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Muito obrigado Angela et Benito pour cette belle et riche journée passée en votre compagnie. Nous avons aimé votre Ville.
 
 
 
Diamantina (40 000 hab. – Altitude 1 113 mètres)
 
 
Dans notre « tournée » des cités coloniales, Diamantina est notre dernière ville. Heureusement pour elle, nous ne sommes essoufflés ni par les grimpettes, ni par le style colonial. Et, bien entendu, la renommée de Diamantina est venue avec la découverte de ses mines de diamants.
 
 
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La légende : avant le début du XVIIIe siècle, à Diamantina, on jouait gentiment au trictrac un peu partout avec des petites pierres blanches qui jonchaient le sol, jusqu’au jour où les chercheurs d’or sont arrivés et ont pris conscience que ces jolis petits cailloux étaient finalement des diamants. A partir de-là, plus question de jouer gentiment au trictrac dans les rues. La « fièvre » du diamant a frappé dans le village et le village est devenu une ville ! Nous, innocemment, nous avons bien sur cherché les petits cailloux mais n’avons rien trouvé !
 
 
La différence essentielle entre Diamantina et les autres villes coloniales que nous 1959_diamantina.jpgavons visitées, c’est que Diamantina a deux facettes : un quartier moderne, pas joli, et son quartier colonial. Pour arriver à ce dernier, il faut traverser la Diamantina moderne, et cela réduit l’attrait. Cela dit, ne faisons pas la fine bouche, dès l’approche de la ville ancienne et des premiers clochers, la magie reprend le dessus et fonctionne bien. Diamantina est très belle avec ses magnifiques rues et ruelles sinueuses et très 1963_diamantina.jpgescarpées, bordées de magnifiques demeures coloniales. Comme à Tiradentes, les trottoirs sont vraiment faits pour les chiens et les chats tant ils sont étroits. Le pavage d’époque des rues est atroce pour marcher, pas moyen de faire plus de 10 mètres sans se tordre les pieds. Nous avons beaucoup souffert en marchant dans cette ville, plus que dans toutes les autres, et pourtant…
 
 
 
Diamantina est aussi bien dotée en belles et riches églises baroques. Nous n’avons pas pu visiter les principales car la municipalité a entrepris un gros travail de rénovation et ces églises étaient fermées. Sur la place principale de la ville, se dresse une grande église néo-coloniale édifiée en 1930, elle est assez jolie. Lors de notre visite, il y avait une fête scolaire bien animée sur son parvis.
 
 
 
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Jucelino Kubitschek est né dans cette ville et nous sommes allés visiter sa petite maison. Il y a vécu et exercé son métier de médecin avant de se lancer dans la politique. Aujourd’hui elle est transformée en musée, bien émouvant.
 
 
 
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Nous avons également visité la « Casa da Chica da Silva », laquelle Chica, 1981_diamantina.jpgancienne esclave, était la maîtresse d’un richissime diamantaire portugais de la ville. La demeure est très belle et possède une magnifique terrasse fermée par des moucharabiehs. A l’intérieur, sur les murs, sont exposés des tableaux représentant la Chica, jolie nana ! Elle fut considérée comme la reine de la ville. Cette demeure démontre ce que pouvait être la vie des gens fortunés à l’époque. La maison à une chapelle privée.
 
 
 
On ne peut pas aller à Diamantina sans aller marcher quelques kilomètres sur « L’Estrada Real ou le « Camino dos Escravos » (Route royale ou Chemin des Esclaves). Cette route, en partie creusée dans la montagne et toute pavée de pierres, reliait Diamantina au port de Parati (plus de 500 Km), on y transportait les pierres précieuses jusqu’aux navires européens. Beaucoup d’esclaves ont laissé leur vie sur cette route à la fois à la construction mais aussi au cours des transports des charges. Endroit très émouvant chargé des souffrances passées et si fatigant…..
 
 
 
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Ouro Preto est un joyau, Diamantina est un bijou que nous avons adoré !
 
 
Diamantina est classée au Patrimoine Culturel Mondial de l’Humanité par l’Unesco.
 
Oui, çà y est, c’est fini l’époque coloniale, c’est promis et pour souffler un peu et vous rafraîchir, nous vous emmenons aux Chutes d’Iguaçu, mais patience, il y a une longue route à faire alors en voiture Simone !
 
 
 
Route vers Foz de Iguaçu (du 23/11 au 24/11/07)
 
 
 
Elle est très belle la campagne brésilienne et c’est un plaisir de la déguster. La 2020_entre_diamantina_et_iguacu.jpgnature toujours aussi riche et, comme nous sommes à la belle saison, c’est un festival d’arbres en fleurs partout. Nos préférés sont tout de même les flamboyants qui se laissent apercevoir de très loin et qui illuminent notre route. Nous passons2002_entre_diamantina_et_iguacu.jpg de régions d’élevage à régions céréalières et de cannes à sucre, toujours aussi actives. Et puis, après l’or jaune, nous nous attaquons à l’or vert : le café. Ces plantations bien orchestrées sont belles et les caféiers sont de petits arbustes bien denses, pas très hauts, et ils étaient bien chargés en café et parfois les grains étaient déjà bien gonflés. Dans les villes traversées où l’on torréfiait le café, nous roulions un peu moins vite pour profiter au maximum de ces si bonnes odeurs.
 
 
 
Mais notre route n’a pas toujours été aussi enchanteresse. Après la région des cafés, nous avons eu droit encore à quelques cultures diverses et prairies d’élevage, mais nous avons aussi traversé une région où la pauvreté sévissait à grande échelle et là, c’était des villages de bâches, de plastique, de tôles et toutes ces cabanes dans un environnement de terre, parfois boueux, d’une grande tristesse. Cela nous révoltait toujours, car tout de même le Brésil N’EST PAS un pays pauvre, il a de grandes richesses…. Mais, plus qu’ailleurs encore, si mal partagées.
 
 
 
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L’approche de Foz do Iguaçu est bien différente et l’on retrouve une région bien riche où la vraie richesse sont les fameuses Chutes d’Iguaçu.
 
 
 
Foz de Iguaçu – 228 000 hab. (du 24 au 29/11/07)
 
 
 
Une parenthèse : c’est depuis Foz que nous organisons notre voyage à Paris du 16 décembre au 11 janvier. C’est presque plus difficile d’organiser cette « aventure » que notre voyage au long cours, mais nous y arrivons quand même !
 
 
 
Foz, ville frontalière avec le Paraguay, est une ville à deux facettes. La partie vers 2085_ciudad_del_este.jpgles chutes est riche avec un centre ville bien bétonné mais bien accueillant et un quartier résidentiel de maisons et belles villas, très arboré et très chouette. Le quartier proche du Paraguay est d’une pauvreté et d’une saleté à pleurer……
 
Il suffit de traverser le « Ponte da Amizade » (Pont de l’Amitié) qui enjambe le fleuve Parana, et l’on se retrouve à Ciudad del Este au 2084_ciudad_del_este.jpgParaguay.
 
 
Nous évoquons ici cette ville, car nous n’en verrons pas plus du Paraguay. Pauvreté, saleté, détaxe et mafia sont les maîtres de la ville. Grande avenue centrale avec double-rangées d’échoppes de chaque coté ; grands centres commerciaux où l’on trouve tout ce qui peut se proposer en duty free. Nous n’avons pas particulièrement trouvé les prix intéressants si ce n’est pour le tabac et l’alcool comme toujours. Les touristes sont très accostés –voir harcelés-. Et, pour parfaire l’endroit, comme il se doit, il y a aussi un grand casino. Nous avons détesté cette ville.
 
 
 
Le fleuron industriel de la région et de la ville de Foz, c’est son barrage, Itaipu, qui aujourd’hui encore est le plus grand du monde en activité. C’est par une très belle 2061_barrage_ditaipu.jpgroute que nous y accédons : route qui à des allures de boulevard d’une grande ville avec contre-allées de pelouses et fleurs et tout est clean dans cet accès. Une fois arrivés nous demandons s’il est possible de faire une visite complète avec salle des machines, aperçu des turbines, etc…. La réponse est oui, mais on dit à Valérie que le short n’est pas admis, elle fait la gueule tout en tirant sur son short…. Après discussion, on finit par nous accepter tels que nous sommes, ou presque parce que les tongues, non plus, ne sont pas admises, mais ils ont des chaussures à nous prêter, ouf... Nous pouvons aller voir le ventre de la « bête » et le reste aussi.
 
 
 
Le « Monstre » est construit sur le territoire Brésilien, mais il a été financé, à part égale, par le Brésil et le Paraguay.
 
 
 
Ce barrage retient 29 millions de mètres cubes d’eau qui forment un lac artificiel, le plus grand du monde, qui s’étend sur 170 kilomètres en longueur et 13 kilomètres en largeur. La profondeur varie entre 22 et 170 mètres.
 
 
 
A l’intérieur de l’ouvrage, le personnel se déplace à bicyclette ou chariot électrique 2079_barrage_itaipu.jpgpour parcourir son kilomètre, l’ouvrage abrite 18 unités de production de 700 Mégawatts chacune, le projet initial était de 20 unités. L’eau est acheminée aux turbines par de gros tubes capables d’un débit de 700 000 litres d’eau à la seconde chacun (l’équivalent du débit des chutes d’Iguaçu). Ces tubes émergent à l’extérieur du barrage entre des renforts en béton faisant penser aux contreforts des cathédrales. Ces turbines de 300 tonnes se trouvent à environ 80 mètres sous le niveau du lac.Le rotor d’un générateur 
2075_barrage_ditaipu.jpgpèse 1 760 tonnes. La salle de commande est divisée en deux secteurs matérialisés par une ligne jaune au sol. Elle représente de manière symbolique la frontière entre le Paraguay et le Brésil. Les opérateurs de chaque pays conduisent de manière indépendante leur production et cette énergie produite est capable d’approvisionner 90 % des besoins du Paraguay et 30 % de ceux du Brésil (pour le sud).
 
 
 
Nous avons été très impressionnés et intéressés par cette visite et avons passé un bon moment sur le site. A voir.
 
 
 
Les Chutes d’Iguaçu, Juste un avant-goût avec la photo ci-dessous. Tout le monde le sait, elles se trouvent à la fois au Brésil et en Argentine. Seulement, c’est l’Argentine qui se paie la plus grosse part du gâteau, alors, nous vous les décrirons dans le récit Argentine ! Patience……
 
 
 
 
A Foz nous étions installés dans un camping de rêve et nous y étions seuls. Il est 2086_camping_foz_do_ignacu.jpgsitué la zone résidentielle. C’est un magnifique espace tenu par une Allemande. Il se compose de la grande maison de la propriétaire et le reste est un vaste jardin avec pelouse bien dense, une belle piscine, un bar et un restaurant. Jules et Jim, installés sous des arbres qui avaient des fleurs dans les « cheveux », des orchidées, ont adoré vivre ici. Nous aussi et nous avons eu bien du mal à quitter ce magnifique endroit où tout est vraiment pour le mieux et le bien être des touristes.
 
 
 
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Nous ne faisons pas encore la conclusion sur ce beau pays, car nous espérons bien y revenir à partir du Pérou pour faire l’Amazonie que nous n’avons pu faire depuis Salvador. Nous envisageons de faire ce voyage sans Jules et Jim. Nous pensons prendre un avion de Lima à Belem et de là remonter l’Amazone. On espère vraiment que l’on pourra réaliser ce projet et ce rêve, nous ferons tout pour et vous serez des nôtres.
 
 
 
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Pour continuer le voyage, retrouvez-nous dans la rubrique Argentine, page 13, pour Iguaçu d’abord et ensuite pour le nord du pays.