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De Florianopolis au Pantanal (du 20/08 au 27/08/07)
Rejoindre le Pantanal depuis Florianopolis est une véritable expédition de plus de 2 000 km. Mais cette expédition nous permettra de découvrir la campagne brésilienne et ses villes et villages. Nous avons déjà bien chaud en partant pour cette destination, mais nous savons que le thermomètre ne fera que monter tout au long de notre parcours et qu'il dépassera les 40° au Pantanal. Lunettes de soleil et casquettes sont déjà au garde-à-vous !
Prêt ? Partez !
Très vite nous perdons l'océan de vue et nous nous engageons dans la campagne. Nous découvrons un paysage très vallonné avec des enchevêtrements de collines comme sait le faire le Brésil. Tout d'abord des collines très boisées, puis, au fil des kilomètres, cela devient des collines transformées en alpages. Pour notre première étape nous ne roulons pas trop et nous nous arrêtons à Curitiba.
Curitiba est une grande ville de 1 730 000 d'habitants et est située à 900 mètres d'altitude. C'est la capitale de État du Paranã. Ce que l'on ressent le plus en arrivant dans cette ville, c'est son dynamisme notamment à travers sa modernité. La ville est bien desservie par de très larges avenues bordées de bâtiments modernes, beaucoup de commerces aussi tout au long de ces avenues. Le quartier des affaires brille de ses tours de verre. Cette ville compte aussi un très grand quartier piétonnier dans lequel il y a de belles galeries marchandes et notamment la « Rua 24 horas », faite de verre et d'acier. Elle a fière allure et comme son nom l'indique, elle est ouverte jour et nuit.
Les vieux quartiers coloniaux de Curitiba ont, eux aussi, un charme fou. les édifices y sont en parfait état et sont, comme toujours ici, recouverts de couleurs
chatoyantes ou douces tels des sorbets ou des berlingots. Pour un peu, Valérie les lècherait !
Le modernisme à Curitiba trouve son apogée avec le Musée Oscar Niemeyer. Cet édifice, très futuriste est une très belle réalisation. On est sous le choc quand on se trouve devant. Il est fait de béton et de verre avec une forme tout à fait particulière (en forme d'oeil). L'ensemble révèle beaucoup de légèreté et de souplesse. La gymnase figurant sur le pilier ajoute encore à cette légèreté. La photo révèlera ce que cette description ne donne pas. Oscar Niemeyer, ancien élève de Le Corbusier, etait un architecte de renommée intrnationale. On lui doit, notamment, tous les bâtiments administratifs de Brasilia et bien d'autres. En France, il a réalisé le Siège du Parti Communiste à Paris, mais il a oeuvré dans bien d'autres pays.
Une curiosité à Curitiba, ce sont les abris bus en verre, de forme cylindrique, dans lesquels les passages payent leur droit d'entrée dans le bus, mais surtout ces endroits leur permettent d'attendre le bus en toute sécurité. Ces abris sont suffisamment spacieux et personne n'attend le bus sur la voie ou les trottoirs.
Curitiba est une ville où il est très agréable de flâner tout au long de ses rues et ruelles. Cela a été d'autant plus agréable pour nous que nous y avons retrouvé Hendrik et Annémie et nous avons donc passé la journée ensemble.
Après cette belle journée, nous allons tous les 4 nous installer pour la nuit dans un « Posto » (station service) et, de nouveau, Jules et Bumper dorment côte à côte, quel romantisme ! Bien sûr, nous passons aussi notre soirée ensemble, chez Jules, avec pâtes au thon au menu et vin argentin. Cela a été une très belle et joyeuse soirée.... et on recommence demain !
Le lendemain, sur les conseils de Lonely Planet, nous partons tous les quatre faire la ballade « à ne pas manquer » (sic Lonely Planet), en train, de Curitiba à Morretes (4 heures). Franchement,.cette ballade est une grande arnaque. C'est très cher et finalement on ne voit rien et on finit même par s'ennuyer dans ce train qui ne s'arrête jamais. La voie ferrée est très encaissée et c'est la forêt tropicale très très dense sur tout le trajet. Mais soyons honnête, le passage du viaduc était quand même sympa, mais si bref.
Pour revenir, nous avons pris le bus (moins de 2 heures et tiers de prix) et quel plaisir cette route. Alors nous disons aux futurs voyageurs : allez à Morretes, mais allez-y par la route touristique. Elle est très très belle. On peut voir la végétation comme il faut et elle est très riche. Les bords de la route sont garnis de fleurs sauvages de toutes les couleurs sur tout le parcours et les fougères géantes leur font gentiment de l'ombre. C'est vraiment très beau et nous nous permettons de vous dire « 'à ne pas manquer ».
Quant au village de Morretes (8 000 habitants), il vaut lui aussi le détour. Il est touristique, certes, mais il est vraiment authentique. Il est niché au creux de la Serra do Mar sur les rives du Rio Nhundiaquara qui lui sert de miroir. Ce village est très romantique.
Une curiosité culinaire de ce village est le « Barreado », sorte de ragoût de viande de boeuf et de porc cuite avec beaucoup d'oignons et d'épices que l'on fait mijoter pendant 24 heures dans une marmite en terre hermétiquement fermée. Résultat, on retrouve une viande transformée en filaments dans du jus, on y ajoute du manioc jusqu'à ce que l'on puisse retourner son assiette sur la tête de son voisin sans que rien ne tombe. Ensuite, on y ajoute du riz, des rondelles de bananes et des quartiers d'oranges. Ce n'est pas mauvais du tout et le gros avantage c'est qu'il n'est pas nécessaire de faire à dîner quand on a mangé ce plat le midi.....
Aprés cette belle journée, nous nous retrouvons avec Hendrik et Annémie au Posto et c'est soirée concombre, tomates, vin argentin et photos. Le lendemain matin, nous nous disons vraiment adieux car nous ne pensons plus nous revoir en Amérique du Sud. Nous avons passé de tellement bons moments ensemble que nous sommes tous un peu tristes de nous quitter.
Le Pantanal nous attend et nous reprenons notre route. Il en reste encore énormément à faire. Au fil des kilomètres, nous découvrons un Brésil très très agricole. Ce sont d'abord des kilomètres qui se partagent la culture des céréales avec son lot de gigantesques silos, l'élevage de bovins, parfois au milieu de palmiers, et l'industrie du bois avec d'immenses plantations de sapins et tout cela en alternance ou ensemble pour les céréales et les bovins. Nous voyons donc aussi beaucoup de gauchos sur leur cheval. Nous avons le plus souvent d'énormes distances entre les villages. Les Fazendas (estancias) signalées sur la route sont à plusieurs kilomètres au bout de pistes, certaines sont à plus de 40 km de la route. Nous n'en avons pas vu beaucoup visibles de la route.
Beaucoup plus loin, nous attaquons la canne à sucre et il y en a sur quelques centaines de kilomètres et parfois l'odeur du rhum est là avec la distillerie.
Tout ce parcours se fait sur des routes rectilignes, parfois « montagnes russes ». La route n'est vraiment pas bonne : nids de poule à foison, chaussées déformées, pas d'accotement pour s'arrêter, etc... Mais le pire, ce sont les camions, des rubans de camions et des très gros, dans les deux sens. Nous aimons bien les camionneurs mais nous les aimons dans les postos. Ici, il y a vraiment de quoi plaindre les villageois avec cet énorme et bruyant trafic.
Au trois quart de notre parcours, les paysages changent et la route se retrouve encaissée dans des formations rocheuses d'un rouge intense et elle se met à tourner et retourner, à monter et à descendre de façon spectaculaire. Plus d'agriculture et la végétation fait ce qui lui plaît.
Tout se passe bien pendant ce voyage jusqu'au moment où, un matin, Jules, voulant se rendre intéressant, nous allume un voyant rouge sur le tableau de bord. Grosse panique à bord : mais crotte de bique alors, qu'est-ce qu'il a, qu'est-ce qui lui arrive, où a-t-il mal ? Dès que c'est possible, nous nous arrêtons et cherchons fébrilement le « Carnet de santé » Fiat de Jules. Nous le trouvons et encore plus fébrilement nous cherchons la page où figurent les voyants du tableau de bord et nous finissons par la trouver. Verdict : Défaut d'injection et comme conseils, « vous pouvez rouler sans forcer mais, attention, cette panne peut engendrer des problèmes au moteur ».
Nous réfléchissons un peu et comme nous sommes à 250 Km de notre destination, nous décidons de poursuivre en roulant doucement. Mais le « Jules », il ne l'entend pas de cette oreille et il nous la joue à la « je vais faire ronfler le ventilateur et leur cracher ma fumée noire et ils vont s'arrêter ». Eh bien oui Jules on va s'arrêter et aller dans un Posto trouver un mécanicien. Seulement voilà, nous sommes dimanche, mais, nous, on ne sais jamais quel jour nous sommes, et le dimanche pas de mécanicien. Un homme du posto nous informe qu'il y a un concessionnaire Fiat à 2,5 Km et qu'il sera ouvert demain matin tôt. Ouf...
Il est 10 H 00 du matin, qu'est-ce qu'on va faire toute la journée dans ce posto avec cette chaleur à crever ? Valérie ne perd pas le nord et repaire, devant des ateliers fermés deux établis dont l'un, surchargé, est doté d'une prise électrique et l'autre, situé à environ 5 m plus loin, n'est occupé que par un étau. Elle demande alors à Daniel de lui installer l'ordinateur sur ce dernier établi et de le brancher avec la rallonge à l'autre établi. C'est une bonne place à l'ombre et, hardi petit, tout le courrier en retard a été bouclé.
Le lendemain matin, avec un « Jules » plus calme nous sommes allés chez Fiat à l'aube et dès que le mécanicien est arrivé il s'est occupé de Jules et nous l'a remis en grande forme en un heure de temps. C'était un problème d'alimentation électrique des injecteurs certainement dû aux trépidations causées par l'état de la route.
Nous voilà repartis la bouche en coeur pour notre dernière étape avant le Pantanal et arrivons à Cuiaba en début d'après midi.. Cuiaba est une grande ville de 575 000 habitants et elle est la capitale de État du Mata-Grosso del Sul, c'est aussi la porte d'entrée du Pantanal. On ne peut pas dire que cette ville soit belle, hormis ses vieux quartiers qui ont un certain charme. Nous y restons une journée pour préparer nos « expéditions » dans le Pantanal, notamment pour nous trouver un bon guide parlant français. Nous le trouvons, il s'appelle Jean et il est bien sympa !
Le Pantanal
C'est où ? C'est grand ? C'est quoi ? Il y fait beau ? Il y pleut ? On y voit quoi ? On y fait quoi ?
C'est vrai, c'est « coton » pour y arriver, mais une fois qu'on y est on oublie tous les soucis et la fatigue de la route et le Pantanal nous kidnappe.
Le Pantanal se situe au centre de l'Amérique du Sud. Il a une superficie de 230 000 Km² et se partage entre la Bolivie et le Paraguay pour 90 000 Km², les 140 000 Km² restant appartiennent au Brésil et sont, pour la plupart, des terres qui appartiennent à des particuliers (p.m., la France c'est 550 000 Km²). C'est le plus grand marécage du monde et l'un des plus vastes écosystèmes de la planète, où zoologistes et photographes s'en donnent à coeur joie. A l'inverse de l'Amazonie, le
Pantanal est une zone ouverte composée essentiellement de savanes, de petites zones forestières, de prairies, de rivières et de lacs et permet donc une bonne observation du monde animal. La région, constituée de terres plates, est inondée pendant l'été, d'Octobre à Mars, par les débordements du Rio Paraguay et de ses affluents, et les niveaux de l'eau, au plus fort moment des pluies, peuvent atteindre trois mètres. Les déplacements, alors, se font essentiellement en barque. Pendant cette période, il y fait extrêmement chaud et humide et les moustiques y sont présents en hordes serrées. Pendant l'hiver, notre période, c'est la saison sèche et il est beaucoup plus facile de voir les animaux qui sont alors regroupés près des marécages où il y a encore de l'eau. Rapaces et caïmans y sont alors, eux aussi, en hordes serrées car miam-miam, il y a des hordes serrées (encore des hordes... ) de piranhas ! En hiver la température atteint et dépasse parfois les 40°. Nous avons eu bien chaud....
Le Pantanal est un véritable paradis où l'on trouve une faune et une flore exceptionnelles tant par leurs beautés que par leurs importances. Il y a plus de 600 espèces d'oiseaux, 350 espèces de poissons, 50 espèces de reptiles, dont l'anaconda et divers autres animaux. La population des caïmans est estimée à plus de 20 millions.... Frissons ? La flore est composée de plus de 1 700 espèces végétales.
L'agriculture y est présente seulement à travers l'élevage de bovins. Le tourisme y prend une place très importante. Le Pantanal est peu peuplé.
Et maintenant, c'est la visite mais avant nous nous installons.
Tout d'abord, comme les terres sont privées et si l'on ne veut pas se cantonner à voir seulement ce qui se trouve sur les bords des pistes (très bien garnis cela dit), nous décidons d'aller nous installer dans une Pousada (ferme auberge) et comme cela nous pourrons rayonner sur les terres de cette immense ferme. Les Pousadas dans cette région sont de plusieurs milliers d'hectares -voire- quelques dizaines de milliers d'hectares..... Sur les conseils de l'Office du Tourisme de Cuiaba, nous choisissons la « Pousada Piuval » (bien sûr que c'est la plus belle !) et c'est notre guide qui nous y accompagne. Les responsables de Pousadas sont de véritables Tours Operators et font tout ce qui leur est possible pour valoriser au mieux le potentiel touristique de la région et ils le font très bien.
Effectivement, la Pousada est belle. Elle a des allures de Lodge comme en Afrique. C'est un bâtiment d'un seul niveau, en forme de « L » avec une large terrasse tout le long du bâtiment. Notre chambre était bien grande et surtout bien confortable. De chaque côté de notre porte, nous avions des fauteuils en osier avec coussins bien moelleux et devant nous, les hamacs. Notre vue s'orientait vers les jardins et la piscine mais aussi sur les prairies de la ferme où ruminaient, broutaient, picoraient, vaches, chevaux, autruches.... Nous étions installés comme des coqs en pâte ! Ici, nous étions vraiment au milieu de nulle part mais nous étions si bien. Nous y sommes restés 4 jours et demi.
Nous installons Jules sur une pelouse bien sèche et il est très beau dans cet environnement et ne le dénature pas du tout. D'ailleurs, nous lui avons fait sa toilette avant de venir ! Nous avons vu des touristes brésiliens s'installer devant pour la photo D'autres, nous ont demandé si on voulait bien leur faire visiter et alors là, le Jules, il n'en peut plus et nous non plus !
Une fois installés, le guide vient nous voir pour que nous définissions ensemble
notre programme de visite durant notre séjour en fonction de nos goûts. C'est le début d'après midi et nous choisissons de profiter de notre environnement pour ce
premier jour. Pour la suite, ce sera, ballades à pied, ballades à cheval, ballades en bateau et ballades en pick-up et une nocturne, tout un programme. Nous vous gâtons, n'est-ce pas ?
Çà y est, nous sommes équipés, short, casquette, baskets, lunettes (çà rime pas mal tout çà, non.) de soleil, appareils photo sous le bras, nous partons explorer l'environnement de la Pousada : piscine et jardins, pas mal du tout, de beaux arbres : manguiers, arbres à noix de cajou, palmiers, yuccas géants et tous les autres que nous ne connaissons pas.. Attaquons-nous maintenant à ces grandes prairies tout autour de la Pousada. Un monde fou par ici : des chevaux, une nichée de petits cochons tout noirs, des autruches bien dédaigneuses, des poules, coqs et poussins pas peureux du tout, et puis les vaches, si maigres, tellement maigres... Il faut dire que c'est la saison sèche et que l'herbe est bien pauvre et que ces « bestioles » ne reçoivent aucun complément alimentaire. Et n'oublions pas les gauchos. Ensuite, nous faisons un petit tour au potager où tout pousse au mieux : de belles salades, tomates, courgettes, haricots, carottes, betteraves, melons et pastèques, etc... etc...miam-miam, nous allons sûrement bien manger ici et manger bien frais !
Mais ce que nous découvrons de mieux au cours de cette petite ballade, ce sont les oiseaux. Il y en a partout et sous chaque arbre ce n'est que concert et quel concert. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres et chantent mieux les uns que les autres. Nous pouvons aussi voir quelques beaux rapaces. Mais le plus spectaculaire a été quand nous avons vu nos deux premières cigognes Jabiru. Ce sont d'énormes oiseaux de plus de un mètre de haut. Elles ont le corps blanc, le cou et la tête noirs et elles ont un cercle rouge entre le noir et le blanc. C'est un peu comme si elles s'étaient mis une large écharpe rouge autour du cou. Elles sont fabuleuses. Ensuite, nous les avons vues s'envoler, on ne croyait pas que cela était possible pour de si gros oiseaux. Alors, bien sûr, le départ est lent et un bon moment au ras de pâquerettes, mais quand c'est parti, c'est bien parti et c'est très beau. Cela augure bien pour la suite.
Puis, nous revenons à la Pousada et nous nous installons dans nos hamacs avec un bon livre que nous ne lisons pas attentivement en raison de tous ces oiseaux que nous voyons passer et qui nous font tout un concert, bien sûr, pour nous seulement ! Nous ne bougeons pas de la soirée.
Nous avons choisi le cheval pour notre première ballade et allons explorer des zones forestières. Pour les atteindre, nous commençons par traverser une prairie au beau milieu de laquelle se trouve un marécage et là les chevaux ont l'eau jusqu'au dessus des genoux. Valérie n'en mène pas large comme on dit. Et là, le cheval de Chouchou a décidé que c'était l'heure de casser la croûte et il en met un rayon. Impossible à nous de le déloger mais le guide y a réussi ! Ensuite, nous arrivons dans une belle savane où les termitières ont pris leurs aises. Dans ces espaces savane, ce ne sont que de magnifiques arbres en fleurs dans lesquels les oiseaux s'en donnent à coeur joie. Tout au long de ces espaces nous avons pu voir énormément d'oiseaux. Nous finissons par arriver dans la foret et là ce sont d'autres bruits. C'est une forêt dense où l'arbre qui domine est le palmier. C'est si dense que nous devons nous coucher sur les chevaux pour ne pas se faire égratigner par les branches. Au cours de la ballade, nous avons pu voir fourmilier, singes capucin, renard, coatis, beaucoup d'oiseaux, des traces (seulement) de félin et une si belle nature. Après plus de 3 heures sur la « bête », nous rentrons au camp et, même pas mal au........ derrière !
Nos ballades à pieds nous ont permis de mieux découvrir la flore tant dans la savane que dans les forêts. Dans ces forêts, il s'y passe des choses très cruelles comme, par exemple, ces espèces de figuiers qui s'installent entre palmiers et autres arbres et qui, au fil de leur croissance, enlacent de leurs ramures ces pauvres arbres et les font mourir pour mieux vivre eux-mêmes. Mais, a contrario, il y a cette variété de bromélias, dont les feuilles, très piquantes et bordées de rouge très vif, sert de refuge aux animaux en danger. Quand il y a une alerte quelconque, les petits animaux viennent se réfugier sous cette plante et personne n'osera venir les déloger. Nous avons pu aussi, au cours de ces balades à pied, aller à la rencontre de ces grands arbres où nichent les beaux aras bleus. Avant de les voir, nous entendons leurs cris et nous pouvons dire que ces beaux oiseaux quand ils parlent ils font un bruit d'enfer. Mais qu'ils sont beaux avec ce bleu intense et leurs petites fossettes jaunes. Nous avons aussi pu découvrir, en haut de grands arbres, les nids des Jabiru, et dans ces nids, il y a de la surface. Mais que c'était beau de voir ces trois bébés Jabiru, déjà bien grands, avec un de leurs parents au nid.
Les balades en pick-up ont été nos préférées. D'abord, lors de ces ballades, nous avions vraiment l'air de « Toutous ». Jean, nous avait fait installer à l'arrière du pick-up un petit canapé deux places, en osier, avec le dossier très haut. Franchement, quand nous avons vu cela, nous étions complètement éclatés. Si bien installés nous sommes partis à la découverte des marais. Et là, quel enchantement, il y a du monde partout et quel monde. Des échassiers à n'en plus finir, des cigognes de toutes sortes, dont la Jabiru, des spatules roses, toute la panoplie de hérons, des poules de toutes sortes, et tellement d'autres dont on ne connaît pas le nom. Les rapaces en tout genre sont aussi très présents et tous plus beaux les uns que les autres. Il faut dire qu'ici la table est bien garnie, cela grouille de poissons et notamment de piranhas. Il y a aussi, tous ces bancs de caïmans bien calmes que l'on peut regarder dans les yeux. Tous ces échassiers mènent une vie d'enfer à ces pauvres caïmans. Il y a ceux qui leur marchent sur le dos sans se gêner le moins du monde, d'autres, comme les hérons cendrés, qui les regardent avec un tel dédain. Pour un peu, si ces pauvres caïmans avaient des oreilles, tous ces échassiers ne se gêneraient pas pour les leur tirer avec leur bec ! Le Scribe peut vous le dit, les caïmans sont de gentilles petites bêtes bien placides. Parmi tous ces oiseaux et caïmans on trouve également, et c'est incroyable, les vaches, les chevaux et les buffles et tout ce monde là dans le même marais. On peut donc dire en effet que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » ! Et puis, il y avait aussi des familles entières de martins pêcheurs et qu'ils sont beaux avec 623 - toutes leurs couleurs à l'aspect velours. Nous en oublions plein dans ce récit dont nous avons oublier les noms, mais regardez les photos, ils y sont tous.
Les ballades sur le lac en bateau à fond plat, ont été aussi de belles balades bien émouvantes. C'est en glissant sur l'eau que nous découvrons, dans un autre environnement, quantité d'oiseaux, d'échassiers et de bien beaux caïmans. Le bateau se fraie un chemin parmi toutes les plantes qui poussent sur l'eau. Parfois, ces plantes sont en fleurs. C'est magnifique. Après avoir « glissé » un bon moment sur ce lac, nous nous installions dans un endroit pour y attendre le coucher du soleil. Pendant ce temps, le guide nous donnait nos cannes à pêche avec l'hameçon bien garnie de viande et que la fête commence ! Il y en a en quantité des piranhas ici. Valérie en a pêché 5 mais elle a eu bien plus de touches que cela. Ces petites bêtes ont vraiment une belle dentition, dents bien rangées, bien blanches et bien pointues, on en serait presque jaloux. Mais ces petites bêtes sont vraiment très rusées, elles savent manger la viande sans toucher du tout à l'hameçon ou alors, elles sont encore plus douées qu'on ne le pense et savent se décrocher ? Chouchou, qui n'aime pas ce genre exercice, n'a pas pêché. Et puis, ce fut le grand moment, le soleil est venu pour nous saluer avant de partir et quel régal. Il s'est mis à décliner tout doucement en nous enveloppant dans son halo, un peu comme s'il voulait nous hypnotiser pour la nuit en cet endroit magique. Les plantes en passent par toutes les couleurs pour finir par adopter le noir. La surface de l'eau se transforme en miroir et ce soleil couchant s'étale dessus et avant de disparaître complètement, il ne nous montre plus que sa bouille toute ronde, d'un rouge éteint. Quand on a la chance de pouvoir assister à de tels spectacles, on se sent tout chamboulé et on se laisse envahir par la sérénité, c'est du grand bonheur.
Au cours de ces ballades dans les marais, nous avons vu la nature avec ce qu'elle a de meilleur. Nous avions le sentiment d'être sur une autre planète. Nous étions seuls, avec notre guide et pas d'autre bruit que ceux des animaux. Au bord de ces marais, nous avons vécus des moments plus que magiques et tellement empreint d'émotion.
Quand à la ballade nocturne, nous l'avons voulue et nous l'avons eue. Mais autant vous le dire tout net, c'était du grand guignol pour Toutous. Comment avons-nous pu nous imaginer que nous allions pouvoir voir des animaux en partant sur un gros 4X4 dans la forêt et la savane ? Nous nous posons encore la question. Nous sommes partis tous phares allumés et en plus le guide avait allumé un spot bien puissant. Nous avons bien vu la végétation de nuit, mais pour le reste, nous avons sûrement fait une peur bleue à bon nombre d'animaux qui se sont alors enfuis. Nous avons tout de même vu un renard figé sur place par les phares et aussi un hibou haut perché dans son arbre qui nous regardait de ses beaux yeux oranges tout en nous affichant un tel dédain et qui semblait nous dire : « oh la la, vous les humains, ce que vous pouvait être naïfs quand vous vous y mettez, et je suis bien gentil aujourd'hui.... ».
Nous ne renouvellerons pas ce genre d'aventure. Notre récit Pantanal s'arrête ici. Il faudrait être poète pour décrire ces lieux et ce monde et leur rendre l'hommage qu'ils méritent. Nous y avons été immensément heureux. Nous espérons tout de même un petit peu, qu'à travers ce modeste ce récit et les photos, vous allez, vous aussi, éprouver du plaisir et du rêve.
Le Pantanal est inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.
Pour rompre tout se charme, rien de plus efficace que de reprendre la route. Nous partons, le coeur serré, mais Brasilia va sûrement, à sa façon, nous faire vibrer elle aussi.