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De Lima à la frontière équatorienne (du 15/11 au 23/12/08)

 

Il nous faudra quelques dizaines de kilomètres avant de sortir des brumes de Lima et ce n’est pas le grand bleu qui leur succède mais plutôt un ciel délavé qui ternit bien l’environnement.

 

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Notre destination est la « Cordillera Blanca ». Pour y parvenir, les kilomètres s’égrainent lentement sur une route bordée de montagnes bien pierreuses et poussiéreuses où la canne à sucre semble tout de même s’épanouir. Les villages que nous traversons ne respirent pas la richesse et, d‘ailleurs, ils ne respirent pas grand chose, hélas….

 

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Et puis, tout arrive, même la « Cordillera Blanca », enfin nous aurions bien voulu, mais les nuages sont tellement présents qu’elle est d’une grande discrétion et ne nous montre vraiment pas grand chose…..

 

Nous faisons une halte dans la ville de Huaraz (3052 mètres et 105 000 hab.). Cette ville ne présente pas un grand intérêt si ce n’est qu’elle est située dans un environnement magique. Toute la Cordillera la domine et le spectacle est superbe. Huaraz a été complètement détruite en 1970 par un séisme, et reconstruite à la même place sans effort particulier au niveau de l’architecture….

 

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Mais c’est bien connu, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aussi le lendemain, nous avons pu voir les beaux massifs de cette Cordillera et c’est vrai qu’ils sont beaux. On dit ici que c’est la plus belle montagne du monde, notamment son massif « l’Alpamayo », la Montagne-Diamant. Il est effectivement superbe.

 

Toute cette région est très prisée des andinistes de toute la planète. Ici, c’est l’Himalaya d‘Amérique du Sud et les hauts sommets à près de 7000 mètres ne manquent pas, mais nous ne nous y sommes pas essayés, seulement quelques petites balades tranquilles mais tout de même à plus de 3000 mètres !

 

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La Cordillera Blanca est un site déclaré au Patrimoine Mondial Naturel de l’Humanité par l’Unesco.

 

Après cette balade un peu essoufflante, c’est vers la mer que la route nous mène. Cette route, nous fera découvrir encore une facette de ce beau désert péruvien. Ici aussi ce sont les couleurs qui font tout le charme du paysage. Des collines sont présentes sur tout le trajet, une fois arrondies, d’autres fois pointues. Le sable ne manque pas et quand le vent est là, ce sable est aussi sur la route. En approchant de la mer, l’uniformité se fait au niveau des couleurs, mais c’est joli quand même et ainsi nous arrivons à Huanchaco.

 

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Huanchaco est un petit village de pêcheurs et une station balnéaire très prisée pour sa tranquillité. C’est aussi un endroit où aiment venir les surfeurs tout au long de l’année car les rouleaux ont de quoi faire leur bonheur. A Huanchaco et dans la région se tiennent des compétitions internationales de surf. Pour la baignade c’est une autre histoire car l’eau est franchement froide, mais il y a quand même quelques courageux dans ces parages. Le village s’étale tout au long d’une magnifique et grande plage où l’animation est dense tout au long de la journée, mais la plage est bien loin de s’arrêter au village.

 

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Une curiosité dans ce petit port de pêche, sont les embarcations utilisées par les pêcheurs que l’on peut voir sur la plage, debout contre le mur à sécher au soleil. Les pêcheurs ici utilisent des embarcations réalisées en totora, comme les Uros du Titicaca, mais ici elles sont confectionnées de deux faisceaux qui sont liés en botte et l’étrave est redressée, comme le faisaient les Mochicas, ancêtres de la région. Les pêcheurs n’entrent pas dans ces embarcations, ils les chevauchent et, d’ailleurs, elles s’appellent les « Caballitos » (petits chevaux). Les pêcheurs vont assez loin en mer avec ces caballitos. Une cavité est faite dans la partie la plus importante de l’embarcation et est réservée pour le stockage du poisson au retour. Dans cette cavité le poisson reste toujours dans l’eau et il arrive donc tout frais au port. Les pêcheurs vendent leurs poissons directement sur la plage à leur retour entre 12 et 13 H 00 et c’est un bien joli spectacle. A Huanchaco, nous nous sommes bien régalés de poissons frais et de crustacés, notamment de grosses crevettes, miam-miam !

 

A Huanchaco, nous étions installés comme des princes dans le jardin d’un hôtel, au bord de la piscine et nous avions tous les jours la visite de Madame Tortue (plus de 50 ans). Elle a adoré, notamment, le raisin noir, la salade et les épinards. Elle a bien essayé de visiter Jules, mais sans succès ! Nous avons eu aussi le plaisir de voir arriver Suzanne et Andreas et nous avons passé une belle soirée ensemble, crevettes et poissons sur le grill ont bien parfumé l’endroit !

 

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Ce qui fait aussi la réputation de Huanchaco, c’est le site archéologique de Chan Chan situé à environ 5 kilomètres du village…

 

Chan Chan (Soleil-Soleil)

 

C’est dans la Vallée du Moche qu’est située Chan Chan la ville en argile la plus grande de l’Amérique pré-hispanique. Elle était la capitale religieuse et administrative du Royaume du Grand Chimù, jusqu’à ce qu’elle soit conquise par les Incas.

 

La zone archéologique s’étend sur 20 kilomètres carrés et l’on estime qu’elle a été habitée par plus de 100 000 personnes appartenant à différentes classes sociales comme le montrent les trois types de constructions que l’on peut voir sur le site : populaire, intermédiaire et monumentale. Dans cette dernière catégorie résidèrent les seigneurs Chimù-Càpac. A l’origine, les murs d’enceinte de la cité faisaient environ 12 mètres de haut et 4 mètres de large.

 

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La cité fut construite entre le XIIe et le XVe siècle de notre ère et présente neuf structures d’environ 200 à 400 mètres de longueur, qui sont formées, entre autres, de pyramides tronquées, de palais, de places, d’habitations, d’entrepôts , d’ateliers et d’un réseau labyrinthique de rues.

 

Le système hydraulique, quant à lui, se distingue par ses canaux d’irrigation et ses réservoirs, ainsi que par les aqueducs souterrains et les rigoles qui ont été construits de main de maître pour transporter de l’eau depuis de grandes distances.

 

La caractéristique principale de Chan Chan sont ses murs aux décorations en relief qui représentent des motifs géométriques ou zoomorphes très stylisés, principalement des animaux marins, ce qui donne à penser que la mer avait une grande importance dans cette culture. Hélas, il n’en reste que vraiment très peu d’origine et ceux qui sont refaits font vraiment moulages pâte à modeler bien qu’ils soient remarquablement exécutés.

 

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Tout indique que le système productif du Royaume du Grand Chimù a connu un grand essor, qui s’est traduit en une société ayant développé une architecture et une agriculture remarquables en vainquant le désert. Ses habitants ont réalisé de magnifiques créations artistiques dans les domaines de la céramique et de la métallurgie, développant l’art exquis de la filigrane, qui leur a valu d’être connus comme étant les meilleurs orfèvres de l’ancien Pérou. On peut voir quelques unes de leurs réalisations au Musée de l’Or de Lima.

 

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L’ensemble, aujourd’hui, n’est pas très « photogénique » car de nombreuses bâches recouvrent une grande partie du site, mais on le comprend bien.------------- Les parties de Chan Chan encore à découvrir sont gigantesques et ressemblent à de grands amas de sable.


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Chan Chan est inscrite au Patrimoine Culturel Mondial de l’Humanité par l’Unesco.

 

Après cette visite à Chan Chan qui laisse comme un goût de désolation, c’est vers la pétillante ville de Trujillo que nous partons à la découverte.

 

Trujillo (720 000 hab.)


Elle est grande Trujillo, c’est la troisième ville du pays ! La caractéristique essentielle de la ville, c’est la couleur et ici l’on n’hésite pas et l’on sort la palette et le résultat c’est tout simplement du nan-nan pour les yeux !

 

Pour l’Histoire, Trujillo fut fondée en 1535 par l’Espagnol Pizzaro. C’était une ville prospère grâce notamment à la canne à sucre mais c’était également un grand centre religieux. De cette époque, il reste un peu partout dans la ville de mangifiques palais, églises, belles demeures, etc…. Aujourd’hui, Trujillo est toujours une ville plutôt riche grâce à son agriculture et c’est toujours la canne à sucre, mais aussi le coton et le blé qui participent à son développement économique, le tourisme y contribue également.

 

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Donc, tout le monde a compris, la ville est coloniale et ce sont des avenues, des rues qui nous offrent un défilé de jolies maisons où les fenêtres et les portes font tout le décor, lequel est bien aidé par la couleur. L’élégance et le raffinement sont ici les maîtres mots.

 

Le « must » c’est la grande Plaza de Armas, elle est belle, très belle, bien ombragée et surtout tellement bien cernée par de magnifiques édifices. C’est la place qu’on ne se lasse pas de regarder. On peut même dire que c’est la place qui vous transforme en toupie sur la laquelle vous tournez et tournez encore ; une fois dans le sens des aiguilles d’une montre et puis dans l’autre sens. Bien sûr, l’on a pas tout remarqué en deux tours, alors on en refait un autre et pourquoi pas encore un autre histoire d‘être sûr de n’avoir rien raté ! C’est vraiment très beau, trop beau, trop parfait et l’on se demande si finalement on ne se retrouve pas dans le décor d’un film….

 

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Côté animation également Trujillo n’est pas en reste. Cela grouille partout, les petits marchands à la sauvette ont pris d’assaut tous les coins de rues et plus encore ; les commerces font touche-touche partout. La ville semble vivre au grand galop, quant à la circulation on pourrait croire que les automobilistes préparent les 24 Heures du Mans !

 

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Et Trujillo a encore un autre atout : son climat. Il y est fait chaud et ensoleillé toute l’année. Ici, l’on aime à dire que Trujillo est « la Capitale de l’éternel printemps ». Nous ne pouvions que l’adorer.

 

C’est un bien agréable divertissement que de visiter Trujillo !

 

 Après cela, un peu plus au nord, se trouve 3078_sipan.jpgLambayeque, petite ville d’une vingtaine de milliers d’habitants qui, depuis 1987, voit sa tranquillité s’affaiblir un peu plus chaque jour, et qui, dans le même temps, voit sa notoriété grandir également un peu plus chaque jour.

 

Lambayeque et sa région regorgent de sites d’antiques cultures précolombiennes : Cuspique, Moché, Chimù, Lambayeque, Vicùs, Jequetepeque, Chavin, etc…, (bien 

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difficile de s’y retrouver…) et tous sont bien loin d’êtres découverts.

 

Pour ce récit, c’est la civilisation Mochica (ou Moché) qui nous intéresse. Cette civilisation fut présente de 200 avant JC à 700 de notre ère. Elle est reconnue, par les spécialistes, comme l’une des plus florissantes, des plus cruelles et des plus fascinantes du Pérou précolombien.

 

Mais revenons en 1987. Cette année-là, en février, la police a arrêté des pilleurs de tombes et au cours de l’altercation, l’un d’entre eux fut tué. Grand émoi dans la ville. Les policiers ont alors perquisitionné chez les voleurs et ont trouvé ce que l’on peut appeler un trésor. Dans la nuit même, ils ont fait appel à Walter Alva, Archéoloque et Conservateur du Musée Brüning à Lambayeque, pour expertiser les objets trouvés.

 

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A la vue de tous les magnifiques objets que la police lui présente, il ne fait aucun doute pour Walter Alva que les voleurs ont trouvé et pillé la tombe d’un seigneur important dans la région. La police finit par retrouver la tombe en question dans le petit village de Sipan, près de Lambayeque, mais elle était vide.

 

Walter Alva est convaincu que d’autres tombes doivent être présentes dans les environs de cette tombe pillée, notamment dans le site en ruine de Huaca Rajada, tellement en ruine qu’il ne ressemble plus qu’à une énorme colline. Walter Alva fait tout de qu’il peut pour obtenir que cette « colline » soit gardée par la police et il y parvient.

 

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Mais pour Alva, restait le plus important : obtenir des fonds pour faire les fouilles. Il les obtient de la revue National Geographic a qui il donne l’exclusivité pour la publication des résultats de ses fouilles.

 

Les récompenses sont au bout du labeur. C’est d’abord une tombe intacte qui est découverte, celle que l’on appellera « la Tombe Royale du Seigneur de Sipàn ». Le seigneur y est entouré de sa suite : deux femmes, deux domestiques, un guerrier, un gardien et son chien. La tombe comprenait également tout un trésor d’objets en or, en argent ou en cuivre, ainsi qu’une grande quantité de poteries (plus de 1000). Ce seigneur a vécu près de quarante ans et mesurait 1,67 mètre. Cette tombe remonte à 290 de notre ère.

 

 

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 En 1989, deux autres tombes sont découvertes : celle d’un prêtre et celle d’un seigneur qui lui est plus ancien, il date de 2000 ans. On l’appelle la Tombe du « Viejo Senor de Sipàn ». Ces tombes, elles aussi, contenaient des trésors. Au fil des ans, d’autres tombes seront découvertes dans ce mausolée ; il y en aura 14 au total.

 

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A partir de-là, pour Walter Alva commence un autre combat : se battre pour que ces trésors aient un musée à leur mesure, que ce dernier soit implanté à Lambayeque, mais aussi trouver les fonds nécessaires pour sa réalisation.

 

 

Mais à Walter Alva rien d’impossible et tout se met en marche et notamment l’architecte Celso Prado qui réalisera un musée royal pour ces tombes royales. La première pierre fut posée le 31 Janvier 2000 et l’inauguration a eu lieu le 8 novembre 2002 en présence du Président du Pérou, Alejandro Toledo.

 

 

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« Museo Tumbas Reales de Sipàn »

 

Dès qu’on le voit ce musée, c’est le grand choc tant son architecture est originale et tant sa taille est grande. Sa couleur, rouge brique, aussi participe à la surprise. Il semble tout écrasé tant il est en longueur et pourtant il y a trois niveaux. Il est en forme de pyramide tronquée à l’avant et toute la partie arrière, très longue, est un simple rectangle, en fait il rappelle les pyramides des Mochés.

 

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L’accès au musée se fait par une longue rampe qui mène directement au troisième niveau. L’on se retrouve devant une double porte avec un battant couleur or et l’autre couleur argent pour rappeler la dualité typique de la culture andine (féminin-masculin, lune-soleil) puis l’on arrive dans un long couloir tout noir pour s’habituer à l’obscurité des salles. Les premières salles présentent l’empire et la culture Moché au travers de porteries exceptionnelles représentants des dieux, des humains, des plantes, des lamas et autres animaux, mais aussi au travers de plans et de maquettes. Ensuite, on peut voir également le plan de la plate-forme avec la localisation des 14 tombes tel qu’il était à l’époque.


Au deuxième niveau, l’on peut voir des posters qui montrent les méthodes utilisées par les archéologues pour extraire, préserver et restaurer les momies et tous leurs merveilleux objets royaux.

 

Toutes ces salles sont absolument captivantes.

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En passant de salle en salle nous découvrons les tombes (avec leurs squelettes) les unes après les autres ainsi que tous les objets trouvés dans ces tombes. Chaque Seigneur ou prêtre était enterré avec sa cour. Les spécialistes pensent que ces « accompagnants » étaient drogués avec des hallucinogènes avant d’être enterrés vivants…..

 

Le premier niveau est réservé au Seigneur de Sipàn. Un puits permet de voir sa tombe depuis le troisième niveau. Là aussi, l’éclairage est parfait. Son squelette repose dans un cercueil en bois de caroubier identique à celui dans lequel il était il y a 1700 ans et orienté de la même façon par rapport aux points cardinaux. La tombe a été reconstituée absolument à l’identique et avec les pierres du site. De même, ses « accompagnants » ont été placés de la même façon, idem pour la tombe du « Viejo Senor de Sipàn » située à côté.

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En cet endroit du musée, tout change car tout y inspire respect et recueillement. Se retrouver devant les restes de ces humains d’un autre temps, qui viennent de revoir le jour si l’on peut dire, et que l’on ne peut s’empêcher de penser que toutes les personnes autour du Seigneur, ont été sacrifiées, ne peut pas laisser indifférent, loin de là et l’on est comme attiré par ces personnages et on les fixe longuement, très longuement.

 

Plus loin, est exposée une tombe pillée et dans les vitrines de cet espace sont 

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présentés les objets retrouvés chez les pilleurs mais également des objets repris à des salles de ventes célèbres.

 

Tout au long de la progression de la visite de ce musée, l’on va d’étonnement en émerveillement. Dans les vitrines, nous n’avons vu que des objets merveilleux, on peut même dire des chefs d’œuvre, le mot n’est pas trop fort. Tous sont fascinants que ce soit les masques, les boucliers, les couronnes, et tellement de magnifiques boucles d’oreilles et ornements de narines. Le collier « cacahuètes en or 3096_sipan.jpget argent est sublime, il est important, les 

grandes cacahuètes mesures 9 centimètres, lui aussi symbolise la dualité. Beaucoup d’autres colliers encore sont eux aussi sublimes. Les bracelets et pectoraux en or et minuscules perles qu’il a fallu récolter et enfiler en rangs serrés sont également subjuguant. Devant toutes ces merveilles, il est vraiment difficile de détacher son regard.

 

 

Ces objets sont soit en or, soit en argent, soit en cuivre ou encore en tumbaga, alliage or et cuivre avec une proportion de cuivre pouvant aller de 30 à 70 %. Parfois, ils sont composés de l’ensemble de ces métaux. Certains sont aussi incrustés de turquoises, de lapis-lazulis et de perles de coquillages.

 

 

Quelques paires d’objets ont été exposés avec l’un restauré et l’autre pas. Cela permet de voir le travail du temps sur l’objet mais également d’apprécier la qualité de la restauration de ces objets.

 

Le Seigneur de Sipàn avaient des orfèvres de génie et les experts du musée 

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romain-germanique de Mayence un talent fou pour redonner à tous ces objets leur lustre d’antan.

 

Tous ces objets sont particulièrement mis en valeur, notamment, grâce à la qualité de l’éclairage qui est remarquable. La lumière tombe directement sur l’objet en suivant son contour et tout l’environnement reste dans la pénombre.

 

Cette exposition est tellement bien réalisée que dès le départ de la visite, on a le sentiment de partir et de participer, avec Walter Alva et ses archéologues, à la recherche et à la découverte des tombes de Sipàn. Quand on arrive au bout de l’exposition, on se retrouve épuisé et complètement chamboulé et dans le même temps extrêmement heureux d’avoir pu voir tout cela.

 

On peut dire que le Seigneur de Sipàn vient tout juste d’apparaître et pour les archéologues c’est une découverte considérable comparable à la mise à jour de la Tombe de Toutankhamon.

 

Ce musée est exceptionnel. Il est, disent les spécialistes, le musée du XXIe siècle et mérite largement son classement dans les 10 premiers musées du monde.

 

Quant à nous, aucun autre musée ne nous a procuré de telles sensations. Nous étions vraiment chamboulés quand nous l’avons quitté. Nous avons passé la nuit dans les jardins du musée, avec l’accord du responsable de la sécurité. Le lendemain matin, nous avons hésité à revoir ou non ce musée, et puis, notre sensation était tellement forte et belle, que nous avons, au final, préféré laisser les choses en l’état.

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Walter Alva (né en 1951), est aujourd'hui Conservateur de ce musée. 

 

NB : les photos étaient interdites dans le musée. Toutes les photos qui illustrent ce récit ont été faites à partir de la brochure que nous avons achetée au musée, ce qui explique la qualité médiocre de ces photos. 

 

A Lambayeque, se trouve aussi le Musée Brüning qui lui se consacre aux cultures Chimù, Moché, Chavin et Vicus. 2812_ferrenafe.jpgOn y découvre les techniques de poteries et leur évolution et égalment les techniques de la métallurgie. Le tissage est aussi présent. On peut y voir encore quelques belles pièces d’orfèvrerie.

 

Un peu plus loin, à Ferrenafe, un autre beau musée vaut le détour, c’est le « Museo Nacional Sicàn » (et non pas Sipàn). Ce musée se rapporte à la culture Lambayeque (750-1350 de notre ère).

 

Ce musée aussi est remarquable. On y découvre des reproductions des tombes de seigneurs, découvertes à Sicàn, lesquelles ont comme particularité d’avoir une très grande profondeur : 12mètres. Là aussi les seigneurs se faisaient enterrés avec des « accompagnants ». Quant aux seigneurs, ils étaient enterrés à l’envers, en position fœtale et la tête détachée du corps…..

 

Egalement ici, tous les objets trouvés dans les tombes sont de vrais chefs d’œuvre. Ce musée renferme une très jolie « quincaillerie ».

 

Mais, nous l’avons dit, le Seigneur de Sipàn nous a épuisé et donc nous en restons là tout en sachant que nous commettons un sacrilège à l’égard de ce beau musée de Sicàn qui vaut vraiment le détour.

  

Assez de sérieux et retournons batifoler sur nos routes !

 

Notre prochaine étape est la petite ville de Chachapoyas et le site de Kuelap, plus au nord.

 

Tout commence par la traversée de la ville de Chiclayo où les motos taxi prennent bien de la place et font bien du bruit. Ensuite, c’est un petit coup de désert où les villages qui défilent de temps à autre sont loin d’être à l’abri de la poussière et semblent bien précaires. Mais cette route est bien dépaysante et les camions bus complètent le décor.

 

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Et puis, cela change : la terre commence à rougir, l’air devient moins poussiéreux, le ciel se teinte de couleurs plus franches, les montagnes se rapprochent, prennent de l’altitude et la végétation s’y installe. C’est joli, lumineux et plaisant ! Par dessus le marché, la route est de bonne qualité !

 

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Dans région, nous nous sommes arrêtés dans une petite école et nous avons donné aux maîtres tout un grand sac de crayons de toutes sortes, de cahiers, de gommes et de taille-crayon ainsi que de nombreuses cartes postales de Paris. Inutile de dire que nous avons eu un accueil extraodinaire dans cette école aussi bien de la part des maîtres que de la part des enfants.

 

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Un peu plus loin, c’est l’eau qui vient nous chanter sa chanson et elle chante fort car il y a bien du courant dans la rivière et comme nous entrons dans l’Amazonie de montagne cette eau à la jolie couleur amazonienne, c’est-à-dire couleur terre. Et quel joli spectacle quand un troupeau de vaches vient à traverser la rivière.

 

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Mais l’homme, le bougre, dès qu’il y a de l’eau il faut qu’il en fasse quelque chose et ici ce sera des rizières. Ces rizières dans ces paysages amazoniens avec la végétation tropicale qui prend de plus en plus d’ampleur donnent de la lumière au paysage. Et, quand ce riz s’étale tout en jaune, malgré le ciel gris, c’est de l’or qui nous saute au yeux.

 

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Plus nous prenons de l’altitude et plus les cours d’eau et les cascades sont nombreux et le calme est loin d’y régner : les fleuves sont agités, les rivières excitées, les torrents déchaînés. Et quand il y a torrent il y a canyon et dans ce canyon la montagne frôle Jules ou c’est Jules qui frôle la montagne, on ne sait plus !

 

En continuant la montée, le torrent est de plus en plus violent et se contorsionne autour de chaque énorme rocher et la route devient de plus en plus mauvaise. Nous roulons toujours contre la paroi de la montagne, laquelle, de temps à autre, recouvre carrément Jules et quelle poussière sur cette route.

 

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Et nous voici arrivés à 2335 mètres, c’est-à-dire que nous sommes arrivés à Chachapoyas. Quelle jolie route nous avons eue pour y arriver.

 

Chachapoyas est une agréable petite ville bien tranquille d’une vingtaine de milliers d’habitants. Elle est la capitale du département Amazonia. C’est aussi la ville étape pour tous ceux qui viennent visiter le site de Kuelap. Nous y avons eu des trombes d’eau mémorables…..

 

La route pour aller à Kuelap est en fait une piste abominable et dangereuse. Alors nous nous trouvons un taxi pour la journée du lendemain pour faire cette visite. Kuelap, est située à 72 kilomètres au nord de Chachapoyas.

 

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Kuelap

 

Cette cité fortifiée à 3100 mètres d’altitude date de 800 de notre ère (Ce n’est pas un coup de Charlemagne !). C’est une cité ovale de 600 mètres de longueur entièrement entourée d’une muraille. Elle est stratégiquement située au sommet d’une montagne qui surplombe la vallée du fleuve Utcubamba, dans une région très sauvage des terres hautes de l’Amazonie. Elle a été construite par la culture pré-inca des Chachapoyas.


La citadelle s’étend sur environ 6 hectares et comprend 420 bâtiments circulaires dont on ne voit plus que quelques dizaines de centimètres dépassaient du sol.

 

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Le plus important des ruines, sont les murs d’enceinte qui eux sont encore assez en bon état et impressionnants. La hauteur de cette muraille défensive atteint par endroit plus de 20 mètres de hauteur. Une particularité dans cette muraille sont ses portes qui sont très étroites et en forme d’entonnoir de façon à ce que d’éventuels envahisseurs ne puissent entrer à plusieurs de front. Au niveau des portes la muraille est très épaisse et ces accès sont de longs couloirs très étroits.

 

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Cette cité est située dans un cadre naturel exceptionnel et ici tout l’espace est envahi par une très belle végétation. Les bromélias ont envahi tous les arbres.

 

Nous n’avons pas eu de chance sur ce site car la pluie est arrivée très vite et avec violence. Ce site sous la pluie est très dangereux car nous devons marcher sur des sentiers très mal empierrés avec constamment des « espèces » d’escaliers à monter ou descendre. Ce mauvais temps ne nous a pas permis de faire une bonne visite.

 

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Après cela, notre chauffeur de taxi nous conduit visiter quelques villages agricoles typiques de la région et nous y faisons notre marché : avocats, bananes et mangues.

 

A Chachapoyas, la pluie était si violente qu’on ne pouvait plus sortir, les trottoirs, pourtant hauts, ne se voyaient plus. Nous sommes restés une journée de plus ici pour attendre la fin de cette « crise de nerf » du temps.

 

Et puis, nous reprenons la route, sans pluie mais sous un ciel tout de même un peu menaçant. Nous reprenons la même route et quel plaisir de la refaire, elle est si belle et comme cette foi-ci nous la faisons le matin, elle nous présente des couleurs différentes. Les rizières aussi nous éblouissent une fois de plus. Les petites maisons toutes simples, enfouies sous bananiers et palmiers avec la rizière comme point de mire, ont beaucoup de charme.

 

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Au fil des kilomètres nous quittons cette belle région amazonienne de montagne et prenons une autre route en direction de l’Equateur.

 

Pour ce dernier parcours au Pérou nous aurons, une fois de plus, un paysage aride mais où une végétation appropriée s’y épanouit bien. Les petits villages traversés en ce bout du Pérou ne respirent pas la richesse mais sont bien animés et bien fleuris. Les petites maisons isolées sont elles aussi bien coquettes et bien pourvues en fleurs. Ici les animaux sont parmi les hommes et les petits cochons et ânes sont bien présents autour des maisons.

 

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C’est sur ces images que nous quittons le Pérou. Ce pays nous a enchanté par la gentillesse, la générosité et la chaleur de son peuple, par la beauté de ses paysages, notamment en montagne et par sa grande richesse culturelle. Le Pérou est un pays où les richesses existent, mais où il y a beaucoup, beaucoup trop de pauvres et de très pauvres.

 

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C’est aussi, hélas, un pays qui ne protège pas suffisamment ses enfants que l’on peut voir un peu partout dans les villes travailler : cirer les chaussures, être vendeurs à la sauvette, faire le ménage dans les restaurants et autres, etc… Et ces enfants sont jeunes, le plus souvent, ils ont moins de 10 ans. Mais on sent bien aussi que ce pays essaie de progresser. Dans beaucoup d’endroits dans le pays, notamment sur les murs des entreprises, on peut voir afficher le slogan suivant : « Peru avanza y avanza contigo » (le Pérou avance et il avance avec toi). Nous, nous espérons qu’il puisse bientôt passer à la vitesse supérieure car ses jeunes générations sont pressées.

 

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La suite du périple sur la page Equateur.