Cusco, la Vallée Sacrée, le Parc Manu (du 6 Octobre au 3 Novembre 2008)
Cusco – Altitude 3400 mètres -330 000 hab.
Nous « courons » nous installer au camping de Helmie et Gonna, un couple de Hollandais installés ici. Pour nous, après Juliaca, arriver ici c’est un peu comme arriver au « Marriot ». C’est un magnifique jardin entouré d’une forêt d’eucalyptus sur deux côtés, sur un autre côté la maison d’Helmie et leur jardin privé, sur le quatrième côté c’est la vue sur la ville. Dans un coin du jardin, il y a un petit chalet destiné aux campeurs. Ce chalet comprend une cuisine, salle de bain et WC, un petit salon et même une chambre. Et puis, Valérie va pouvoir jouer à la fermière car il y a, en liberté dans le jardin-camping : 12 poules, 2 canards, 2 chats et le chien Nino. Les œufs frais sont assurés. Nous disposons aussi d’une machine à laver et de la wifi ! Et il y a aussi la disponibilité et la grande gentillesse d’Helmie et Gonna, franchement, c’est royal ici !
En quechua « Qosq’o », ce qui signifie « le nombril du monde ». On ne vous parlera pas ici de l’histoire de cette ville, ce serait trop long, d’autant qu’elle aurait débutée 5000 avant notre ère, ni de l’histoire des Incas car tout ce qui est dit sur leur histoire est au conditionnel. Les Incas n’ont jamais eu d’écriture ce qui fait que ce que l’on sait aujourd’hui à leur sujet est dû à la transmission orale. Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’ils ont bien régné ici et qu’ils y ont laissé de beaux restes. De même, on sait que leur règne a été très court, entre 100 et 140 ans. Quel dommage que les conquistadors Espagnols aient pillé et détruit tant de choses ici dès leur arrivée le 23 mars 1534. Il faut dire que Cusco était la cible privilégiée des Espagnols, déterminés à éradiquer la puissance et surtout la culture Inca. Cusco était la capitale du Royaume Inca.
La ville est située dans un magnifique cirque de montagnes, ce qui fait que les maisons tombent en cascades de tous les côtés et tout finir par aboutir à la « Plaza des Armas ».
C’est grâce, si l’on peut dire, au tremblement de terre de 1650 qui détruisit complètement la ville, que Cusco est ce qu’elle aujourd’hui. C’est l’Evêque Molinedo, qui, désireux de reconstruire la ville, encouragea le développement de l’architecture, de la sculpture sur bois et de la peinture. Le résultat est superbe.
Une partie des fondations des bâtiments Incas ont été conservés et bon nombre de maisons ou d’édfices s’appuient ou s’adossent sur ces fondations, ou encore sont totalement construits avec les matériaux de bâtiments Incas.
La ville est de style colonial, mais c’est un colonial discret, un peu « Renaissance Espagnole, ici pas « d’envolée lyrique » avec le fer forgé ou sur les frontons des bâtiments, si ce n’est un peu sur les églises qui, elles, flirtent avec un Baroque également discret.
La « Plaza des Armas », le cœur de la ville, ou plutôt le « Centre du Nombril du Monde », comme on dit ici, est ma-gni-fi-que tant elle est bien entourée et elle est si vaste. Sur un côté, la Cathédrale prend tout l’espace, elle est flanquée de chaque côté par une église. Mais ces églises font partie intégrante de la Cathédrale. Cela donne un ensemble monumental. Sur un autre côté c’est l’Eglise la « Compana », la plus belle de Cusco, dit-on. Sur les deux autres côtés ce sont des maisons à arcades. Le centre de la place est une sorte de jardin avec pelouses et fleurs et c’est finalement bien qu’il n’y ait que quelques petits arbres sur cette place car cela permet de pouvoir l’admirer de tous les côtés sans se déplacer. Les bancs y foisonnent et l’on ne s’en prive pas tant cette place est un beau spectacle.
Les rues et ruelles de la ville, bien souvent en pente bien raide et parfois en escaliers, sont bordées de maisons à un étage ; elles sont toutes peintes en blanc et toutes garnies de très jolis balcons en bois. C’est avec les balcons et les boiseries des portes et fenêtres que la couleur apparaît. Le bleu et le vert sont les plus présents. Parfois ces boiseries sont restées dans leurs teintes naturelles et alors elles sont magnifiquement sculptées.
Partout d’accueillantes places et placettes où il fait bon s’arrêter un moment pour apprécier cette ville.
Et puis, il y a les ruelles aux murs Incas, très étroites. La particularité de la construction Inca, c’est que tous les murs sont composés de pierres plutôt grosses mais surtout elles sont assemblées sans mortier, et il est impossible de passer une feuille de papier entre ces pierres. De plus, ces pierres ont le plus souvent plus de quatre angles. Dans la « Calle Hatun Rumiyoc », par exemple, il y a une pierre qui a 12 angles, au Machu Pichu une de 22 angles ; elles ont donc des formes très particulières. En regardant ces murs, le Scribe ne peut s’empêcher de penser que les temps de loisirs de ces Incas bâtisseurs étaient consacrés au puzzle….
754 Le petit quartier San Blas est réservé aux artistes, c’est un peu le Montmartre de Cusco. Il est charmant et sa petite place centrale très animée, mais surtout ce quartier est très pittoresque. Beaucoup d’artistes ici présentent leurs travaux. En plein air, c’est l’artisanat du tissage, du tricot, des bijoux, de la poterie et dans les petites boutiques qui bordent la place, ce sont les peintres. Une jolie église aussi sur cette place et sur ses marches beaucoup de monde, des touristes mais aussi des locaux et l’on peut y voir des femmes filer la laine.
Outre ses belles églises, Cusco possède aussi de nombreux convents et musées. Nous avons visité beaucoup d’endroits intéressants dans cette ville et nous avons le courage de vous en faire grâce, mais nous mettons tout plein de photo dans l’album (c’est pas de la flemme, ça Madame !).
Les marchés de Cusco sont eux aussi bien intéressants et tellement animés. La couleur est partout, l’allée des poivrons est un régal pour les yeux. Il y a deux marchés prés du centre ville. L’un est plus typique et populaire que l’autre. Dans les deux, il y a également, comme dans tous les marchés d’Amérique Latine, le coin « Cantine populaire » avec ses bonnes odeurs et le coin des jus de fruits. Là aussi, quand on consomme un jus de fruits « Vitaminico »,, on peut se passer d’un repas !
Mais le plus intéressant et le plus joyeux des marchés, c’est celui qui se tient dans toutes les petites rues autour de ces marchés. Dans ces rues, l’activité maraîchère bat son plein. Tout est à terre, la marchandise et les vendeurs. Ce sont de petits producteurs qui viennent ici vendrent leurs produits. Tout est très frais.
Quand ce n’est pas présenté au sol, mais c’est rare, c’est présenté dans des brouettes et il faut dire que les brouettes de tomates ou de fraises ont belle allure. Le scribe faisait ses courses dans ces ruelles.
Aujourd’hui Cusco est connue comme la capitale archéologique d’Amérique Latine et c’est aussi le principal centre de l’activité touristique de ce continent
Cusco est une ville exceptionnelle, tellement belle, et l’on s’y sent vraiment très bien. C’est un grand et beau chef d’œuvre et elle est déclarée Patrimoine Mondial Culturel de l’Humanité par l’Unesco.
Nous sommes tellement bien au camping de Cusco que nous décidons d’en faire notre camp de base pour visiter Sacsaywaman, la Vallée Sacrée, le Machu Pichu et le Parc Manu. Nous utiliserons les transports en commun, car Jules, lui aussi, se sent très bien dans ce camping ! De plus, Jim doit nous fait une crise d’asthme et pas moyen de le faire avancer à ces altitudes !
Sacsaywaman
En quechua Sacsaywaman signifie « Faucon Sacré ». Ce site est situé sur les hauteurs de Cusco. Ce serait le souverain Pachacutec qui en aurait ordonné la construction au milieu du 15e siècle. Hélas, il est en ruine. Les Espagnols ont « déconstruit », si l’on peut dire, des parties de ce site pour construire les églises et divers édifices de Cusco. Ensuite, les habitants de la ville ont, eux aussi, pris ce site pour une carrière. Aujourd’hui, il reste moins de 20 % du site.
Bien des polémiques autour de ce site quant à sa destination finale. Etait-ce une forteresse ou était-ce un sanctuaire religieux ? Les spécialistes sont très partagés sur le sujet. Les Espagnols, eux, considéraient que c’était une forteresse et donc il fallait le détruire.
Ce site comprend trois secteurs, mais le plus impressionnant est celui des étonnantes fortifications en zigzag sur trois niveaux, d’environs 400 mètres de long et reliées par des terrasses. La première est la moins endommagée probablement parce qu’elle est constituée par d’énormes pierres de plusieurs dizaines de tonnes. La seconde, un peu plus haut, déjà en moins bon état, quant à la troisième, plus haute encore, principalement faite avec de petites pierres, il n’en reste pas grand chose.
Toujours est-il que l’on ne peut que ressentir un grand étonnement et de l’admiration devant la première muraille. Les pierres sont énormes, de 120 à 200 tonnes, irrégulières mais parfaitement ajustées et sont posées les unes sur les autres sans mortier.
Trois tours dominaient la « forteresse » : la première accueillait l’Inca et sa cour pour la méditation et le jeûn ; une autre était consacrée au culte du soleil ; dans la dernière, la garnison veillait sur les stocks (nourriture, armes et vêtements). Aujourd’(hui, c’est à peine si on en voit les traces.
Pour les autres secteurs, on ne peut qu’imaginer car il ne reste pour ainsi dire rien. Face à la muraille, tout de même, l’on peut voir le trône de l’Inca, directement taillé dans la roche et heureusement, sinon il n’y serait plus non plus.
Dans une partie du site, une colline présente des formations rocheuses lisses, tels des toboggans et la jeunesse locale ne s’en prive pas et l’on peut dire que la « glisse » fonctionne bien ici !
Ce site est situé dans un magnifique endroit et les vues que l’on a d’ici sur la ville de Cusco sont sublimes ; on reste scotché, ému et l’on admire un bon moment.
Des fouilles sont toujours en cours sur ce site.
La Vallée Sacrée des Incas
Nous l’attaquons avec le site de Pisac à 32 kilomètres de Cusco. Le parcours pour y arriver est des plus bucoliques, c’est la campagne. Les cultures sont présentes partout et blé, maïs et pommes de terre prennent presque tout l’espace. Les montagnes entourent toutes ces cultures et qu’elles sont belles !
Le village de Pisac compte 2000 habitants et c’est un paisible village de campagne où l’agriculture participe largement à la vie de ses habitants, mais les touristes sont nombreux à y passer pour visiter le fameux site Inca qui le domine.
Le Site Inca de Pisac est étagé dans la montagne sur quatre niveaux jusqu’au sommet. Le site est grandiose, mais lui aussi est à l’état de ruine. Ce qui domine le site aujourd’hui ce sont les belles terrasses agricoles des Incas qui sont toujours utilisées. Le système d’irrigation est toujours le même.
Pisac avait probablement une vocation militaire, une vocation religieuse et pour finir agricole.
Ce site est très impressionnant à visiter car l’on est le plus souvent au bord de la falaise sur de minuscules sentiers avec des à-pics assez profonds.
Après une petite halte dans le beau village de Urubamba, nous filons voir le site de Chinchero (3762 mètres). Ce site aurait été un centre agricole Inca… Pour celui-ci, encore moins à dire que précédemment. Ce site se compose aujourd’hui principalement de terrasses. On peut y voir également un mur reconstruit percé de dix niches trapézoïdales.
L’environnement ici est magnifique. Mais il est bien difficile de parler de ces sites où finalement on ne voit que des restes de murs et le plus souvent des murs reconstruits.
Ensuite c’est au tour de d’Ollantaytambo à 90 kilomètres de Cusco. Le village est situé à 2850 mètres d’altitude et compte 2000 habitants. Ce village est magnifique, mais surtout c’est le seul village qui soit resté tel qu’il était à l’époque des Incas. Ses ruelles en pierres avec leurs petits caniveaux par lesquels, encore aujourd’hui, l’eau est distribuée aux habitants sont bien surprenantes, mais font tout le charme de ce village.
Quant au site, perché de façon étagée jusqu’au sommet de la montagne, et même sur la montagne d’en face, on peut dire qu’il est, lui aussi, situé dans un bien bel environnement.
Ce site se mérite, et il faut grimper et grimper encore pour voir tout ce qu’il recèle. Il est en bien meilleur état que tous les autres. Il paraît que ce site n’était pas fini de construire quand les Espagnols y sont arrivés et que ce serait pour cela qu’il est en meilleur état.
C’est une aire fortifiée qui comprend un temple, des terrasses et un centre urbain. On peut y distinguer deux secteurs : le premier appelé « Araqama Ayllu », zone réservée au culte et à la religion et le deuxième, « Qosqo Ayllu », ensemble destiné aux habitations. Ollantaytambo fut un important centre administratif qui eut aussi probablement des fonctions militaires, si l’on en juge par ses murailles et ses tours. On y trouve également les vestiges d’anciens chemins et aqueducs.
Après tout ce temps passé dans les vieilles pierres, un petit tour au complexe des « Terrasses Incas de Moray » est le bienvenu.
La culture en terrasses est une des caractéristiques des paysages andins et ce procédé de culture est antérieur aux Incas. Cela dit, ils ont beaucoup amélioré ce procédé avec notamment des escaliers et des systèmes d’irrigation. Ici, les terrasses sont un peu particulières. Elles sont aménagées sur les flancs de petits cratères Les terrasses sont construites en cercles qui partent du fond de chacun des cratères et s’élargissant au fur et à mesure qu’elles s’élèvent.
Les spécialistes pensent que ce site fut un important centre d’expérimentations agraires de l’époque Inca. À travers l’utilisation de terrasses concentriques et du fait des variations de température d’un niveau à l’autre, les Incas y auraient reproduit tous les étages écologiques de leur empire. Cette réalisation, unique au monde, grâce à une série de microclimats artificiels, permettait de faire muter les espèces. Il est vrai que les Incas ont développé plus de 300 espèces de pommes de terre et tout une variété de maïs que l’on ne trouve qu’au Pérou.
Ces terrasses étonnantes forment un bien joli paysage.
Après cela, c’est aux « Salinas Incas de Maras » que nous allons. Les paysages qui nous accompagnent sont de toute beauté une fois encore.
Ces salinas sont nichées dans un canyon très étroit. Le site est exceptionnellement beau.
Des milliers de murets construits à flanc de montagne forment plus de 8000 bassins de décantation. Chacun d’eux à une dimension d’environ 5 mètres carrés avec une profondeur moyenne de 25 centimètres. Ils descendent en cascades jusqu’au fond du canyon.-
Ils sont alimentés par une source d’eau qui traverse des couches de sel gemme et c’est une eau saumâtre qui en résulte. De petits ruisseaux déversent cette eau dans les bassins où on la laisse se décanter pendant trois jours après lesquels on rajoute de l’eau et ainsi de suite. Lorsque la couche de sel atteint une dizaine de centimètres, le sel est retiré. Tout est manuel dans ces salinas et hommes et femmes y travaillent. Ce sel est ensuite iodé pour être propre à la consommation humaine et est enfin vendu dans la région.
Ces salinas sont vraiment un très beau et surprenant spectacle. Les couleurs y sont étonnantes ; elles passent du marron à tous les beiges, puis à tous les gris pour finir avec le blanc.
Revenons aux vieilles pierres, à celles du Machu Pichu (en quechua, « Vieille Montagne ») le fleuron de la civilisation Inca et du pays. On l’appelle aussi la « Cité Perdue des Incas ». Le Machu Pichu, faut-il en parler, tout le monde le connaît sur toutes les coutures ? On l’a tellement vu à la télévision ou dans les revues que cela paraît vraiment difficile de s’attaquer à un tel « morceau »….. Mais, bon, on y va quand même, ne serait-ce que pour l’atmosphère, mais pour l’histoire, on fera bref !
Nous sommes devant les portes du Machu Pïchu à 5 H 45 du matin. Ces portes ouvrent à 6 heures. Nous y sommes avec un couple de Suisses francophones, Ineke et Pierre, qui sont avec nous au camping et avec lesquels nous correspondons par mails depuis plusieurs mois. La file s’agrandit bien vite derrière ces grilles mais le calme règne. Peut-être que Machu Pichu incite à la réserve à moins que ce ne soit le temps qui n’est pas terrible, la pluie a cessé juste un peu avant notre arrivée et c’est la grisaille…..
Et puis, les portes s’ouvrent et la horde sauvage pénètre enfin dans les lieux.
Eh bien oui, c’est beau ; oui c’est époustouflant ; oui c’est magique ; oui c’est de l’émotion à grande échelle. Pendant quelques secondes on reste pétrifié à regarder cet ensemble si majestueux. Et pourtant, bien des choses sont cachées par les nuages. Mais ces nuages jouent constamment à cache-cache, c’est un peu comme s’il y avait quelque part dans ce site, une fée Inca qui, de sa baguette magique, nous faisait découvrir les choses les unes après les autres tout en se dépêchant de recouvrir de nuages les parties déjà vues. Mais que les nuages, même gris, vont bien à ce site.
Tout de même, au bout d’un petit moment, nous commençons à sentir les rayons du soleil, mais la grisaille résiste encore tout en continuant de se déplacer sur le site. Et puis, il arrive : le bleu ! Enfin, nous pouvons voir le Huayna Pichu (en quecha : « la jeune montagne »), ce piton qui semble dominer de toute sa hauteur l’ensemble du site à ses pieds si l’on peut dire, : quel moment grandiose. Mais, on le dit encore une fois, les nuages sont les vêtements d’apparat du Machu Pichu.
L’environnement du Machu Pichu vaut le voyage à lui seul ; il est sublime. Le site surplombe les gorges du fleuve Urubamba à une altitude de 2400 mètres. Sa superficie est importante : 32 592 ha. Il est entouré de profonds canyons et d’impressionnantes montagnes. La végétation est abondante dans cet environnement.
Ce site aurait été bâti vers 1440, les Incas l’auraient abandonné avant l’invasion espagnole et la nature s’est chargée de le « kidnaper ». Les villageois de la région connaissaient bien l’existence de ce site et c’est un jeune guide Péruvien qui y accompagna, en 1911, le Professeur Hiram Bingham, scientifique américain. Ce scientifique ne s’est pas gêné pour spolier le Pérou des œuvres qu’il a trouvées sur ce site et qu’il a emportées aux USA, pour études disait-il. À ce jour, les Américains n’ont jamais rendu au Pérou les œuvres sorties de ce site par ce scientifique…
Comme pour les autres sites Incas, on ne sait pas si celui-ci avait une vocation religieuse, militaire ou agronomique ou peut être les trois ?
La construction est faite entièrement de pierres. On distingue deux secteurs : la zone urbaine, qui comprend, entre autres, des palais, des temples, des places, des entrepôts, des ateliers, des perrons et des fontaines, et la zone agricole où l’on retrouve les terrasses. Ces terrasses sont, ici aussi, magnifiques et importantes. L’harmonie règne partout. On pense qu’environ 750 personnes vivaient sur ce site.
Il semble bien que Machu Pichu est échappé aux Espagnols et d’ailleurs il ne figure pas dans leurs écrits.
Nous avons passé six heures merveilleuses sur ce site en ayant le sentiment de vivre un rêve….
Le Machu Pichu est un véritable Joyau.
Le site est déclaré Patrimoine Mondial Culturel et Naturel de l’Humanité par l’Unesco.
Le Parc Manu (Amazonie Péruvienne)
C’est dans ce parc que nous allons satisfaire, pendant quatre jours, notre envie d’Amazonie. Pour cette petite aventure, nous partons à 7 : un couple d’Espagnols, un couple de Texans, chapeautés comme là-bas, s’il vous plaît !, Tomas, notre guide et nous-même.
Ce parc est immense, il couvre une superficie de plus de deux millions d’hectares. C’est une des plus grandes réserves du monde et il comprend plusieurs zones écologiques bien distinctes. Il commence depuis les sommets des Andes, à plus de 4000 mètres, pour finir en bordures de fleuves à moins de 300 mètres.
On y dénombre plus 20 000 espèces végétales, plus de 1000 espèces d’oiseaux (plus que les USA et le Canadas réunis) et beaucoup d’autres animaux l’habitent aussi.
Nous première étape sera la visite et « l’exploration » de la forêt à une altitude de 1500 mètres. C’est la forêt tropicale ; la chaleur est là et bien moite !
Dans cette partie, la forêt est bien dense, impossible d’y pénétrer. Les arbres y ont une hauteur comprise entre 20 et 25 mètres. Entre les arbres cela grouille de toutes sortes de plantes. Toutes ces plantes sont magnifiques avec des feuilles gigantesques. Les fougères et les « palmes », plus gourmandes de soleil, dominent les autres et elles sont très belles.
Puis, c’est parti pour la « chasse » au Coq de Roche, magnifique oiseau à dominante rouge avec une tête un peu bizarre ; il a une sorte de crête au-dessus du bec qui lui donne un profil particulier. Cet oiseau est l’emblème du Pérou. Nous en avons pu en voir beaucoup, mais peu de photos sont réussies car il n’y avait pas assez de lumière. C’est tellement la pénombre dans cette forêt profonde et en plus on ne peut les voir qu’en fin de journée quand ils chassent pour se nourrir.
Nous faisons aussi une « chasse » aux papillons et insectes et elle sera fructueuse. Nous voyons des papillons de toutes les couleurs et certains ont les ailes transparentes. Pour les autres insectes, il y a ce qu’il faut aussi…. Mais, on ne les aime pas beaucoup…. Ce moment « découverte » a été très agréable.
Le lendemain matin, très tôt, nous partons pour le fleuve « Madre de Dios », affluent de l’Amazone et nous y allons en trois étapes : une courte course en mini-bus, la seconde se fera en une heure de rafting et la troisième en une heure de bateau à moteur.
Le rafting a été un grand moment. La course commence sur le fleuve « Koshnipata », puis sur le « Alto Madre de Dios » pour se terminer dans le « Madre de Dios ». Au début, Valérie avait plutôt la trouille et puis il fallait être tellement actif dans ce canot qu’il n’y avait plus du tout le temps de penser à avoir peur ou quoique ce soit d’autre. Cela allait très, très vite et secouait bien. Nous ramions fort tous les six quand il le fallait et, heureusement, notre barreur nous avait bien à l’œil ! Quand tout fût fini, nous avions tous envie de continuer encore un peu et pourtant, on peut dire que nous avons tous été plus que bien rincés…. Quelle belle et impressionnante course, nous n’oublierons pas.
C’est dans le petit port amazonien de Atalaya que nous débarquons de notre canot. Il y a très peu de villages dans cette région. Celui-ci nous semble merveilleux tant nous y sommes dépaysés. Peu de monde, mais du monde actif, partout quelqu’un qui transporte quelque chose sur son dos ou dans une brouette et tout le monde est pieds nus. La population de ce village est très chaleureuse à notre égard.
D’Atalaya nous embarquons dans un de ces longs bateaux étroits qui ont l’hélice au bout d’une longue tige métallique et qui filent à toute vitesse ! Ce fleuve « Madre de Dios » est superbe, il est bien large, bordé par la forêt et son courant est impressionnant. C’est très beau et cette beauté paisible est si absorbante que l’on finit pas ne plus entendre le bruit du moteur.
Une fois encore, cela va beaucoup trop vite et nous apercevons notre lodge « Erika Lodge » dans un magnifique paysage au bord du fleuve, c’est si beau que nous en sommes très émus tous les deux…
La différence essentielle ici, à «300 mètres, par rapport à la forêt précédente, c’est la taille des arbres ; ici, ils ont une hauteur comprise entre 50 et 60 mètres. Sinon, c’est aussi impénétrable qu’un peu plus haut. Dans les promenades que nous ferons ici, notre guide utilisera parfois sa machette.
Nous ferons de magnifiques promenades « exploratoires » dans cette belle et gigantesque forêt. On ne pas imaginer un instant y faire la moindre petite promenade sans un guide. Les bottes y sont indispensables car souvent nos promenades se font dans de petites rivières. Il y a beaucoup de petits cours d’eau partout dans cette partie de la forêt.
Nous découvrons beaucoup d’arbres, de plantes diverses, de fleurs, de singes, d’oiseaux et d’insectes. Les oiseaux sont très difficiles à voir sans jumelles car ils sont le plus souvent à la cime des arbres et ici les arbres sont très hauts, alors pas de photos, hélas et c’est pareil pour les petits singes que nous voyons.
Nous avons aussi fait une promenade nocturne dans cette forêt et cela a été un grand moment, surtout quand Tomas nous a dit d’éteindre nos lampes, de ne plus parler et d’écouter. Alors, cela a été un magnifique moment musical. Cela commence du bas avec certains insectes et puis plus les bruits viennent de haut et plus ils sont forts. Tous ces chants d’oiseaux et tous ces bruits que nous avons entendus ici formaient un orchestre merveilleux. À tout cela s’ajoutait le bruit du vent dans les feuilles et les craquements du bois. C’était vraiment fantastique. Ici, ce n’est pas un appareil photo qu’il faut, mais un magnéto enregistreur, quel dommage que nous n’y ayons pas pensé.
Un matin, nous nous sommes levés à 4H30 pour aller voir des oiseaux de l’autre coté du fleuve. Ce sont des oiseaux qui se nourrissent entre 5 et 6 heures du matin sur une petite falaise rocheuse. Le lever du soleil sur le fleuve, à lui seul, valait vraiment la peine que l’on se lève de bonne heure. C’était du grandiose. Les oiseaux, un assortiment de petits perroquets, très colorés et très nombreux, étaient bien là et bien bruyants, mais bien visibles qu’avec une longue-vue, alors pour les photos, on repassera car notre équipement n’est vraiment pas à la hauteur ici, dommage….
Nous avons une autre fois était de l’autre côté du fleuve pour nous rendre sur un petit lac aux multiples canaux où l’on peut voir le fameux oiseau « Hoatzin ».
Après une belle promenade d’un peu plus d’une heure, nous finissons par arriver au petit lac. Là, encore, le paysage est merveilleux et tous les arbres se reflètent dans les eaux.
De-là, nous embarquons sur un radeau fait de rondins de bois pour partir à la découverte de l’oiseau. Avec ce petit radeau pas de bruit et alors les oiseaux restent dans le secteur.
Et nous avons vu ce bel oiseau et nous en avons même vu beaucoup. Mais comme les autres, il se fait voir sur le tard et pas possible de faire de bonnes photos quand la lumière manque un peu. Alors la photo ci-dessus a été prise sur internet. Cet oiseau est vraiment magnifique et particulier. Ici, on le dit préhistorique. Il mesure près de 70 centimètres de haut et son plumage est riche de couleur mais c’est quand il ouvre les ailes pour s’envoler que l’on s’en rend le mieux compte.
Au cours de cette promenade nous avons pu voir aussi un régiment de fourmis, les fourmis coupeuses de feuilles ou « fourmis manioc ». Elles sont étonnantes. Elles vivent, par centaines de milliers, nichées dans de profondes fourmilières souterraines. La société est divisée en cueilleuses, découpeuses, jardinières et soldats. Les découpeuses, bien sûr, elles découpent les feuilles en petits morceaux, les ramènent à la fourmilière sur leur dos. Ensuite, c’est au tour des jardinières de prendre le relais et de trier ces feuilles pour ne garder que ce qui fera un bon compost pour la croissance du champignon qu’elles pourront déguster. Alors, bien sûr, on ne voit pas la fourmi avec cette petite feuille qu’elle porte sur son dos, tel un parasol ou un parapluie, par contre, on peut y voir la minuscule fourmi posée sur cette feuille. Les biologistes ne savent pas bien pourquoi une petite fourmi vient se poser sur ces petits bouts de feuille, mais ils supposent qu’elle sert de protection contre les autres insectes qui pourraient venir y déposer leurs œufs. En tout cas, tous ces petits bouts de feuilles, qui avancent plutôt vite, mettent tout le monde à l’arrêt.
Nous avons aussi vu les bien dodues et bien longues fourmis légionnaires, impressionnantes et frissons garantis (photos loupées)….
Nous avons aussi, au cours de ce séjour, fait un petit parcours, sur un câble d’acier, à 40 mètres du sol, un joli voyage, en quatre temps au-dessus de la canopée. C’était un baptême pour nous et nous nous sommes bien régalés.
Les couleurs d’ici sont très inhabituelles pour nous : ce vert si intense, la couleur de l’eau des fleuves si particulière, le ciel qui change constamment et c’est même lui qui capte presque le plus notre attention au niveau des couleurs. Non pas parce que le gris appelle la pluie, parce qu’ici, même si il pleut c’est du beau spectacle, mais parce que son instabilité amène tellement de changements dans tout cet environnement, que le changement du ciel ne peut que nous satisfaire et la grisaille est belle ici, et même la pluie et tellement spectaculaire !
Ce séjour ici a été merveilleux, cela a été comme un rêve pour nous. C’est un bain dans la vraie nature, dans la sérénité et dans le bonheur.
La Parc Manu est classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco. d'autre part, une grande partie de ce parc n’est autorisé qu’aux scientifiques et c’ette partie est classée Réserve Mondiale de la Biosphère par l’Unesco.
Pour mieux « digérer » toutes les merveilles que nous avons vues dans cette belle Vallée Sacrée et dans le Parc Manou, nous décidons de rester encore quelques jours au camping. En plus, beaucoup de nos amis sont encore ici. Ce camping est un vrai carrefour de l’amitié. Nous y avons rencontré beaucoup d’amis voyageurs. Tout d’abord, nous y avons revu Lise et Michel, Suzanne et Andréas, François que nous n’avions pas revu depuis Salta. Nous avons fait la connaissance de Ineke et Pierre, de Kathy et Rick, un couple d’Américains très sympathique (qui nous ont refilé beaucoup de tuyaux), ainsi que d’un jeune couple Suisse qui voyage à moto. Inutile de dire, que les petites fêtes y sont allées bon train.
Les soirées « feu » d’Andréas que nous prolongions à plaisir, ont été de délicieux moments.