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Le retour : encore quelques petits pas en Colombie Britannique (du 27/08 au 05/10/09)

 

Nous revenons au Canada par bateau. En effet, nous avons pris un ferry à Ketchikan (Alaska) et après plus de 8 heures de navigation nous retrouvons le Canada à Prince Rupert, en Colombie Britannique. Ces quelques pas pour aller, d’une part, voir les grizzlis « à table » dans la rivière à Hyder, mais aussi pour visiter Vancouver et sa région.

Prince Rupert est une ville bien aérée et doit sa notoriété dans le pays grâce à son port, très moderne et important pour la région, car libre de glace toute l’année et çà, ça compte ici.


L’autre caractéristique de Prince Rupert et de sa région, c’est qu’elles reçoivent environ 2600 mm de pluie par an… Staffan, ton pluviomètre n’y suffirait pas ! Alors, nous avons été bien rincés dans le secteur !
 

Nous quittons l’endroit pour aller visiter les fjords et leurs glaciers de la région de Stewart. La chance est avec nous car le ciel se dégage et des miettes de bleu y apparaissent. Tout de suite, les paysages s’en ressentent et nous affichent des couleurs sombres pleines de lumière. Cela vous étonne, mais regardez bien les photos et vous pourrez constater que rien n’est plus harmonieux que sous le gris-bleu. D’abord, cela ne fait pas « gricher » (argot, on ne l’a pas trouvé dans le dico, cela veut dire regarder en plissant les yeux,) et on peut avoir les yeux grands ouverts pour regarder le paysage et du coup on voit beaucoup, beaucoup mieux et l’on voit surtout que c’est beau !

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Pour les oies sauvages ce n’est pas mal non plus cette lumière qui les fait ressembler de loin à de simples ombres un peu bizarres, mais quand elles s’envolent, que l’ensemble est beau et harmonieux.

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La grisaille semble moins aller aux fjords qu’aux routes, mais c’est quand même beau avec tous ces sapins qui finissent par sembler plutôt noirs que verts.

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Nous allons ainsi de routes en fjords pour arriver enfin dans la région de Stewart. Et alors, là, dans cet endroit, le gris commence à manquer de lumière et même de foutus nuages nous tombent sur le nez et cela devient bien difficile de dire ce qu’il en est exactement des paysages. Cela dit, les cœurs et les esprits sont au grand bleu dans Jules ! Ceci compense cela ! On a pas le choix, devez-vous penser ? C’est vrai !

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Optimistes comme nous sommes, nous continuons route et fjords et on a bien raison car lorsque nous arrivons à notre premier glacier, eh bien, les nuages ne sont que sur le haut du glacier et sa belle base se montre pimpante, enfin, peut être pas, mais presque ! C’est sur, ce doit être bien différent avec un gris lumineux !

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Peut être que le prochain glacier sera sous le ciel bleu ? Qui sait ? Allons-y voir !

Ben, ma foi, oui, le bleu y est, mais pas partout, il ne faut pas être trop gourmand, quand même. C’était suffisamment bleu pour que l’on puisse voir les reflets bleutés du glacier. Il faut dire que dans ces contrées le ciel est en perpétuel mouvement et, dans le même quart d’heure, on peut voir toute la gamme de couleurs que le ciel est capable de produire. D’ailleurs, dans le peu de temps que nous sommes restés dans son environnement, il est passé par toutes les couleurs et quand nous l’avons quitté, moins d’un quart d’heure après notre arrivée, tout l’environnement était envahi par les nuages, autrement dit, il « dégageait » une certaine atmosphère ! 

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Et puis, Hyder et sa rivière, sont toutes proches, alors nous allons repasser la frontière car elles se trouvent en Alaska et c’est là que nous allons voir les « nounours » à table…
 

Beurk et re-beurk ! Hyder est sous une grisaille qui, il faut bien le dire ne la rend pas jolie, jolie, mais quand même elle reste étonnante pour nous car elle est franchement au milieu de nulle part, dans la forêt, et on se demande bien où les quelques habitants de ce village, moins nombreux que les ours, vont se ravitailler. Heureusement que les murs des maisons sont rouges dans l’ensemble et que les toits sont verts, cela permet de ne pas le manquer !

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A partir de ce village, on s’engouffre sur une piste dans la forêt tout en longeant la rivière. Sur cette piste, il est interdit de s’arrêter car les grizzlis y sont nombreux et il ne faut pas les habituer aux humains. Nous allons ainsi jusqu’à un poste de Rangers, mais… sans voir de grizzlis. Nous y sommes arrivés en fin de matinée.

Quand on arrive ici, les Rangers nous demandent de passer sur des passerelles closes (sinon, c’est rester dans la voiture, nounours obligent) qui on été aménagées sur une bonne longueur, à ras la rivière et en surplomb.

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Nous demandons à Madame le Ranger quand les ours ont l’habitude de venir. Elle nous répond que maintenant il faut attendre la fin de l’après midi pour les voir venir manger.

Alors, nous avons quelques bonnes heures à attendre. Finalement, le temps à passer très, très vite.

D’abord les passerelles sont longues et il y à du spectacle même sans les ours. De plus, l’endroit est magnifique. Les oiseaux y sont très nombreux et avec eux aussi attisent notre intérêt.

Un autre spectacle émouvant de l’endroit, c’est celui des saumons qui remontent la rivière, mais d’eux nous en parlons longuement dans le récit Alaska. Mais, ici, aussi, ils nous auront occupé un bon moment.

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Dans l’endroit il y a aussi de jolis petits étangs dont, pour certains, les eaux sont d’un bleu pour lequel nous n’avons pas de qualificatif. Nous avons vu beaucoup de rivières et de lacs dans ces contrées nordiques avec des eaux extraordinaires, mais cet étang c’est autre chose et c’est une couleur, comment dire, apaisante, peut être ? Bref, on ne sait pas trop, mais qu’elle est belle cette couleur. Ce petit plan d’eau magnifie tout son environnement ; les plantes y ont du « goût », le tronc d’arbre mort avec ses champignons oranges, semble plein de vie, les oiseaux, quand ils volent au dessus, semblent prendre le reflet de la couleur de l’eau

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D’autres plans d’eau encore, mais avec une couleur gris vert où le bois mort sert de perchoirs aux petits oiseaux et les touffes d’herbes bien vertes semblent être le garde-manger pour d’autres. Ce sont les canards d’un gris clair à la tête rousse qui semblent le plus apprécier l’endroit ; ils ne le quittent pas et ont bien raison car il leur va bien au teint.

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La forêt aussi mérite toute notre attention. Elle est dense, mais pas trop. Feuillus et conifères se partagent les lieux et quand les conifères ont les branches chargées de mousses aériennes de ton clair, c’est loin de dénoter dans l’espace, même si l’on sait que cela veut dire que l’arbre est parasité.

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Et puis, c’est l’heure, on va passer à table. Deux superbes grizzlis viennent d’arriver et que la fête commence !

Pauvres saumons, ils ont bien de peu de chance avec ces superbes monstres, bien que, et heureusement, quelques uns en réchappent. Sa majesté l’ours ne gagne pas à tous les coups, ce qui d’ailleurs semble le mettre en colère.

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L’ours sur lequel nous portons notre attention fait mouche du premier coup de patte.

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Le spectacle ensuite est impressionnant : il commence par enlever la peau du saumon, le laisse parterre, mange la peau, le saumon bouge encore, il l’attrape à nouveau et le met dans sa gueule la tête la première et c’est le grand fracas. On attend le bruit de ses « os » broyés et ensuite, sa Majesté mange les filets et laisse l’arête. C’est vraiment du spectaculaire et cela ne dure pas longtemps et vite on passe à un autre.

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Sa colère, quand il rate son poisson est réellement visible sur son visage. De même que la hargne qu’il met pour en attraper un. Ils sont vraiment très expressifs dans ces situations là.

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De gros oiseaux ne sont pas loin et attendent que l’ours s’éloigne pour attaquer les restes sur l’arête. On peut les voir aussi manger les saumons qui sont mort d’épuisement.

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Quand le repas est fini, la brume tombe sur la rivière et que c’est beau de les voir partir en marchant dans la rivière, partiellement masqués ou non par les arbres et disparaître tout doucement du regard. Ces ours ne sont absolument stressés par la présence de l’homme dans l’endroit ; ils sont vraiment très calmes et font comme si nous n’y étions pas.

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Notre long moment passé ici restera inoubliable. La nature y est éblouissante, généreuse et tellement sauvage. Quant aux grizzlis, il faut les attendre, mais, dès qu’ils apparaissent, c’est un enchantement. Cet animal a réellement un attrait particulier, les réminiscences de l’enfance peut être…

Hyder restera Un temps fort de notre voyage. C’est un  long détour  pour venir ici, mais cela en vaut vraiment la peine.

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Après deux jours complets de route, avec des paysages variés de zones montagneuses forestières ou désertiques, mais toujours en compagnie d’une rivière ou d’un lac, nous arrivons à Vancouver.