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Nouvelle Zélande

 

Capitale : Wellington
Langues : Anglais et Maori
Superficie : 268 680 km² 
Population : 4 331 600 hab. (dont 15 % de Maoris) 
Densité : 15 hab./km² 
Monnaie : dollar néo-Zélandais (NZD)


Novembre/Décembre 2010

Ce pays de l’Océanie c’est à peine la moitié de la France en plusieurs « morceaux ». Deux îles principales : l’Île du Nord et l’Île du Sud qui donnent à penser qu’il y a deux Nouvelle Zélande, ainsi que de nombreuses îles toutes petites. Nous ne visiterons que les deux grandes îles. L’île du Sud est la plus grande avec 150 437 Km2 mais c’est la moins peuplée. L’île du Nord compte 113 729 km2 et 70 % de la population du pays.

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Aux environs du 10ème Siècle les Maoris ont peuplé la Nouvelle-Zélande. L’arrivée plus massive des Anglais dans les années 1830 fit périr de nombreux Maoris qui n’étaient pas adaptés aux maladies européennes.

C’est le navigateur néerlandais, Abel Tasman, à la recherche de l’Australie, qui fût le premier Européen à découvrir la Nouvelle Zélande, environ 700 ans après les Maoris. C’est dans l’Île du Sud qu’il accosta le 13 décembre 1642. Son passage sera de courte durée tant l’accueil des Maoris est belliqueux. Après quatre morts dans son camp, Abel Tasman lève l’ancre et continue sa route en longeant l’Île du Nord mais il ne s’y risque pas et ce nouveau monde est jugé, par lui, hostile et sans intérêt commercial.

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Mais, en 1769, 127 ans plus tard, l’explorateur britannique, James Cook vient rôder dans la zone et après avoir tourné quelque six mois autour des deux grandes îles à bord de l’Endeavour, il finit par accoster et séjourner dans les îles. Il en reviendra avec une opinion bien différente de celle d’Abel Tasman. Il faut dire que James Cook avait embarqué avec lui un chef tahitien qui lui servit d’interprète.
 

James Cook qui avait une grande considération pour les Maoris, et un intérêt plus grand encore, pour leur terre, a pu faire plusieurs séjours en Nouvelle Zélande où il ne manquait jamais de faire débarquer des scientifiques en tout genre.

En 1840 la Nouvelle Zélande, convoitée par d’autres Européens, notamment des Français, est annexée à la Couronne Britannique et elle retrouvera son indépendance en 1947 tout en restant membre du Commonwealth.

Aujourd’hui, la population, peu nombreuse, de cette ancienne colonie britannique est en majorité d’origine européenne, mais Asiatiques et Maoris sont bien représentés.

Les habitants de ce pays, pour la plupart, aussi bien les hommes que les femmes, ne disent pas qu’ils sont Néo-Zélandais, mais ils disent qu’ils sont « Kiwis ».

Le sport a bien contribué, notamment avec la voile et le rugby, à la renommée de ce petit pays bien loin de chez nous. Quant aux All Blacks, idoles du pays, non seulement, ils sont pratiquement devenus la carte de visite de la Nouvelle Zélande, mais, en plus, ils ont fait découvrir au monde leur fameuse et impressionnante danse guerrière, le « Haka ».

Et, dernièrement, Peter Jackson, le cinéaste enfant du pays, s’est chargé d’en faire découvrir les paysages somptueux au travers de sa trilogie, « Le Seigneur des Anneaux », et ainsi, à sa façon, il contribue au développement du tourisme dans le pays.

Et puis, et puis, la Nouvelle Zélande, c’est aussi le pays, et même le monde des moutons et ils avoisinent les 45 millions, quand même ! Autant dire qu’ici, notre fameuse formule « revenons à nos moutons » est à utiliser avec parcimonie !!

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C’est à Christchurch, capitale de l’Île du Sud que nous atterrissons. A peine quelques pas dans l’aéroport et nous voyons très vite que le ton est donné et tout d’abord avec ces chiffres : 43 semaines, deux jours, une heure et 24 minutes. C’est le temps qui reste avant le Top du départ de la Coupe du Monde de Rugby qui, en 2011, se tiendra en Nouvelle Zélande. Un autre clin d’œil bien sympathique pour marquer cet important évènement c’est un fil tendu au plafond sur lequel pendent les maillots des équipes participantes. Bien sûr, nous nous sommes inclinés bien bas devant, ou plutôt dessous, le maillot français ! Des pubs aussi reprennent ce fil à linge avec les maillots.

Et maintenant ? La douane c’est fait, les valises, elles sont sur le chariot, les sous, ça y est, nous sommes passés à la « tirette »... Alors ? Eh bien, il ne nous reste plus qu’à téléphoner au loueur de camping-car pour qu’il vienne nous chercher avec le petit Jules que nous avons réservé. Cela fonctionne très bien et nous sommes heureux comme tout de voir arriver notre petite maison pour un mois. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est vraiment petite. Avant que le « Monsieur y s’en aille », on lui demande si cette petite chose a un nom ou si il faut que nous la baptisions ? Il a un nom nous dit-il, c’est John ! Ok, on y va pour John 

On embarque et c’est « Keep Left » direction le camping pour bien faire connaissance avec John et défaire les bagages.

En nous envoyant dans ce camping, le « Papa de John », nous a carrément « envoyé sur les roses » et franchement on a bien apprécié…

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Il ne nous faudra pas longtemps pour découvrir John. Il est vraiment tout petit cet habitacle où la table est le sommier du lit et les coussins des banquettes sont le matelas. Cela dit, nous avons tout ce qu’il faut. Il y a même une petite salle de bain avec douche et WC. Nous allons encore mieux apprécier notre Jules après cette expérience.

Allez hop, assez traîné, on démarre le voyage !

 

Ile du Sud

 

Christchurch

Avec près de 420 000 habitants Christchurch est la première ville de l’Île du Sud et la seconde de Nouvelle Zélande. Elle est située dans une région de plaine au confluent de la Avon River et de la Heathcote River, sur la côte est de l’île.

Christchurch, la ville la plus anglaise du pays, c’est comme cela qu’aiment à la présenter les Kiwis. Tout a été fait pour et tout a commencé au milieu du XIXème siècle. A l’époque, quelques anglais fondèrent une association dans le but de bâtir une colonie sous le contrôle de l’Eglise d’Angleterre, avec comme modèle la société britannique. Un appel au peuple fût fait et c’est près de 800 volontaires qui débarquèrent de quatre bateaux dans cette région pour construire la colonie. Pour beaucoup, le mouton et sa laine apportèrent la prospérité et les « Seigneurs de la Laine » commencèrent les grands travaux pour que Christchurch deviennent une vraie ville et une ville de bon goût. Ainsi la ville pris forme avec l’édification d’églises, d’hôtels particuliers, d’écoles privées, d’hôpitaux et de bâtiments divers à l’architecture recherchée, principalement victorienne, gothique et néoclassique et pour accentuer le côté anglais, un immense parc et un jardin botanique ont vu le jour dans le centre de la ville.

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C’est ainsi qu’est née Christchurch et c’est en même temps la naissance de la Nouvelle Zélande d’aujourd’hui.

En commençant notre visite par Cathédrale Square, nous sommes tout de suite dans le passé de la ville représenté ici par la Cathédrale construite dans les années 1860, de style gothique. Beau monument.

Mais Cathédrale Square c’est avant tout un très grand espace animé très prisé par la jeunesse locale et par les touristes. C’est si grand que l’on peut dire que c’est un quartier où l’on peut tout trouver : cathédrale, immeubles récents, sculptures monumentales, pelouses, terrasses, etc… Un endroit très plaisant et qui met la curiosité en éveil et en émoi.

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C’est dans cette grande place que commence Worcester Street. Cette rue des années 1930 a une architecture espagnole bien jolie. C’est assez étonnant de trouver presque côte-à-côte, l’austérité de l’architecture anglaise et la gaîté de cette architecture espagnole. Toutes les maisons ont seulement un étage et sont peintes dans des tons pastels très harmonieux. Le niveau RdC est consacré au commerce, petites boutiques de souvenirs ou cafés-restaurants. La promenade dans cette rue est particulièrement plaisante et l’on peut s’en repaître à souhait car les bancs n’y manquent pas. Pour ajouter du cachet au cachet, si l’on peut dire, un tramway au look ancien circule dans cette rue ; belle image.

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Worcester Street devient Worcester Boulevard, mais aussi Boulevard de la culture car trois des principaux grands musées de la ville y sont rassemblés.

Mais Worcester Boulevard ne se limite pas à ça. En effet, pour le shopping c’est, dit-on la meilleure place de tout le pays. La spécialité du boulevard, tourisme oblige, ce sont les pulls en laine ; c’est vrai qu’il y en a de magnifiques. City Mall n’est pas loin non plus et donne un peu le tournis avec toutes ces boutiques partout.

Nous avons été impressionnés par la Christchurch Art Gallery Museum qui renferme des œuvres locales mais aussi européennes, peintures et sculptures, mais ce qui a le plus retenu notre attention c’est l’architecture très moderne de ce musée tout en verre ; quelle belle lumière à l’intérieur.

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Pour l’art et l’artisanat, il y a également le « Art Center » situé dans un autre quartier. C’est un ensemble de bâtiments anciens, superbes. Aujourd’hui, il abrite, outre un musée, des ateliers d’artistes, des boutiques d’artisanats, théâtre et cinémas y trouvent aussi leur place, et les cafés n’y sont pas absents. Les terrasses au bord du bassin appellent à la pause.

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Et pour tous ceux qui recherchent du romantisme si cette terrasse ne suffit pas, il reste d’autres endroits comme par exemple la rivière Avon. Cette rivière traverse une bonne partie de la ville, mais surtout elle traverse le Parc Hagley et le jardin botanique. Il est possible de naviguer sur la rivière en gondole. Pas vraiment la gondole vénitienne et le gondolier si il est chapoté il ne chante pas, mais, là aussi, l’image est jolie.

Cette rivière dans ce parc et ce parc en plein centre ville, font que Christchurch est aussi appelée la « Cité Jardin ».

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Le Parc Hagley qui couvre une surface de 30 hectares est un immense havre de verdure dans la ville. Il est grand et cela permet bien des activités sportives comme le golf, le rugby, le tennis et d’autres encore. Les plus nombreux sont les joggeurs et les marcheurs. A cela on peut ajouter tous les curieux et les passionnés de nature et de botanique. Il faut dire qu’au sein de ce parc se trouve également un grand, beau et intéressant jardin botanique réputé notamment pour ses grands arbres et l’abondance et la variété de ses fleurs.

C’est un grand jet d’eau à l’entrée principale qui ouvre le bal si l’on peut dire. Ensuite, l’on tombe dans le classicisme pur avec beaux massifs fleuris, pelouses bien tondues et le décor de fond est un ensemble de magnifiques arbres aux feuillages de différentes couleurs ; tout est parfait, rien ne choque n’y n’éblouit vraiment. Puis, après le virage, d’un côté un feu d’iris multicolores et de l’autre un incendie de rhododendrons, multicolore également, adossés à un ensemble de plantes et arbres. Les massifs de rhododendrons sont répétés plusieurs fois. C’est vraiment superbe.

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Ensuite, de jolies allées en belles allées nous arrivons dans la zone des plantes aquatiques et les nénuphars y font la fête mais ils ne sont pas les seuls. Beaucoup de plantes vertes et d’herbes diverses y sont en très grande forme. Pour la faune, c’est canards en tout genre mais c’est le canard petit modèle qui nous a le plus séduit probablement parce qu’ils étaient accompagnés de leurs bébés franchement minuscules.

Et pour se « calmer », il y a aussi des allées toutes douces avec seulement des arbres, mais qu’ils sont imposants et beaux et comme ils vont bien et se sentent bien sur bords de la rivière.

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Des massifs composés à la fois de fleurs et plantes aux feuillages légers et petites fleurs aux couleurs variées ont des allures de jardins à eux tous seuls tant ils sont grands. Ils sont très beaux et harmonie et légèreté sont leur structure. D’autres massifs également retiennent notre attention, ce sont des massifs composés uniquement de plantes rares toutes différentes et même très différentes les unes des autres et l’on se retrouve avec un ensemble de verts chatoyants. Certaines sont fleuries mais elles fleurissent en vert. Là encore, ces massifs sont de taille importante et si beaux.

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Comme dans tout jardin botanique qui se respecte, celui-ci aussi a sa roseraie et c’est de la chance car c’est la fin du printemps et toutes les variétés sont en fleurs. Il y en a pour tous les goûts, à la fois par la taille, la couleur et même les parfums. C’est une véritable féérie et cette roseraie est d’importance. Nous avons passé un temps fou dans cet endroit à admirer, à sentir et à photographier à gogo ; un grand moment de plaisir.

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On peut également passer un petit moment en « vase clos » dans les six serres que compte ce jardin. Là aussi, il y en a pour tous les goûts et surtout tous les climats. On peut passer ainsi du climat tempéré au climat froid et ensuite s’engouffrer dans la zone tropicale pour se réchauffer et pour finir rejoindre les plantes d’altitude. Cactus et fougères arborescentes sont aussi dans cette zone.

Et, pour finir, il y a ce fameux jardin « naturel », c’est à dire un jardin où l’on veut nous faire croire que l’on laisse à la nature le soin de faire tout ce qu’elle veut avec tout ce qu’elle veut et du coup nous avons des massifs où tout semble pousser n’importe comment et à n’importe quelle place, mais en fait, quelle discipline on impose à la nature. Ainsi, on se retrouve avec des plantes, des arbustes, et même des arbres et tout est en fleurs et tout cela « semble foutu un peu n’importe comment », mais en réalité, quel talent de la part des jardiniers. Les fleurs y sont d’une beauté inouïe, surtout les pivoines et qu’elles sont épanouies et bien parfumées.

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Dans ce secteur, il y a aussi les espaces disons « jachère » avec des herbes folles et hautes au milieu desquelles quelques fleurs des champs font la parade. Parfois, nous avons le sentiment de nous promener dans des prairies à la fin du printemps.

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La musique de fond de ce jardin, ce sont les oiseaux qui s’en chargent et ils ont un talent fou.

Ce parc et son jardin botanique sont vraiment très, très réussis et tellement beaux. Nous n’avions encore jamais vu quelque chose d’aussi bien réussi dans ce domaine et même nous doutons de pouvoir un jour revoir un jardin aussi réussi.

Nous, nous osons dire, si vous n’avez qu’une journée à passer à Christchurch, eh bien passez-la dans son parc et son jardin botanique. Vous « louperez » la ville, certes, mais vous ne manquerez pas ses habitants et vous passerez un moment inoubliable.

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Pour le reste de la ville, on y trouve des quartiers où les immeubles prennent tout l’espace, mais ce ne sont pas les plus importants. Les quartiers résidentiels sont presque exclusivement construits de maisons individuelles entourées d’un petit jardin. L’on peut constater que les Kiwis, tout comme les Anglais, ont une passion pour les roses. Tous les jardins sont garnis principalement de rosiers et quels beaux rosiers ; ils respirent une belle santé et les couleurs sont d’une très grande variété. Il y a les jardins où l’on trouve des rosiers de toutes les couleurs et puis, d’autres, où pour renforcer l’élégance de la maison et des belles pelouses, seule la couleur rose-thé ou le blanc peut être de mise. De toutes façons, toutes les roses sont magnifiques et plus encore, à tel point que l’on peut se promener dans ces quartiers uniquement pour admirer toutes ces roses ; elles valent toutes le détour.

Dans l’histoire de Christchurch, on peut aussi souligner son lien particulier avec l’Antarctique puisque c’est de Christchurch que sont parties les expéditions de Robert Falcon Scott et d’Ernest Shackleton dans l’Antarctique. Encore aujourd’hui, c’est d’ici que partent les avions ravitailleurs pour les bases antarctiques américaine et néo-zélandaise. La ville tient beaucoup à souligner ce lien.

Pour conclure, eh bien disons Chirstchurch, c’est sympa, c’est cool, on s’y sent bien parce que c’est le bien être d’abord et que sa jeunesse y est nombreuse et joyeuse. Nous avons aimé.  

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Mais nous ne quittons pas Christchurch sans aller faire un tour du côté de sa zone portuaire ou plutôt de la cité portuaire qui est hors la ville. En effet le port de la ville se situe à Lyttelton, à 12 kilomètres de la grande ville.

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C’est 3500 habitants environ, mais c’est un chiffre qui grossit allègrement le week end car la ville offre toutes les activités nautiques possibles dans un cadre enchanteur. Elle est à la fois la ville portuaire et la station balnéaire non seulement de Christchurch mais également de toute la région.

C’est surtout son environnement, franchement éblouissant de beauté, qui fait la renommée de cette ville portuaire. On a le sentiment, en fait, de se trouver dans une ville de montagne au bord d’un lac plutôt que dans une ville du bord de mer. D’ailleurs, les habitations ont toutes ou presque des allures de chalets et l’élégance et le charme sont de mise.

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Nous sommes éblouis par le circuit de notre première étape sur les routes de ce petit pays et l’on se demande à quels superlatifs nous allons pouvoir faire appel pour la suite du voyage.

Puis, c’est à la péninsule Jean-François Langlois que nous nous attaquons pour aller rejoindre le petit village de Akaora à environ 80 kilomètres de Christchurch.

Notre route continue de nous émerveiller à tel point que nous roulons comme des escargots afin de ne rien rater et il y a tellement à voir. Nous passons en revue tous ces beaux massifs le plus souvent d’un vert soutenu dont on a le sentiment qu’il se reflète dans le ciel et ainsi lui donne un bleu particulier. Mais surtout les alpages ont le plus souvent un aspect velouté. De temps à autre se présente un massif « tout nu », étrange, et puis, les fleurs, toujours, et c’est à foison.

Les alpages dans cette partie sont occupés par les vaches alors que nous y attendions les moutons, mais ils ne doivent pas être loin.

Quand notre route suit la côte en altitude, c’est à couper le souffle de beauté et ce ne sont pas les couleurs qui sont en reste que ce soit celles de l’eau ou celle de l’environnement terrestre.

Et quand nous retrouvons le bord de mer, ce sont d’immenses plages qui s’offrent à nous. Là encore, la palette des couleurs est riche et le fait que la gamme, elle, ne le soit pas, n’enlève rien à l’immense beauté sereine de ces plages. Nous y avons fait de longues promenades et ainsi nous avons pu les voir avec grand ciel bleu ou ciel mitigé et c’est avec ce dernier que nous les préférons. Aux extrémités, ces plages sont fermées par de basses falaises, dans le ton bien sûr, et ces falaises sont recouvertes de velours vert : superbe, quel tempérament ont ces plages !

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Et après cela, nous les avons et ce sont nos premiers… Ah oui et quoi ? Eh bien les moutons. Ils ne sont pas encore tondus, quelle chance. Alors, ils sont beaux avec cette toison. On a qu’une envie c’est d’aller mettre nos doigts dans cette belle masse de laine, les photos seront pour plus tard. Pour l’instant, nous avons d’autres chats à fouetter et ceux-là sont à plumes et sont sur l’eau. En Nouvelle Zélande, il y a beaucoup de cygnes noirs et qu’ils sont majestueux. Ici, sur un petit lac, nous avons tout un groupe de familles et les « papas et mamans » cygnes, le cou fièrement lancé, entourent bien leur progéniture à notre approche à la Dupond et Dupont avec nos gros appareils photos ! Si papa et maman sont bien noirs, les bébés sont presque blancs. Très jolies familles!

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Ensuite, la montagne prend de l’altitude et sa physionomie change un peu. L’arrondi des massifs est moins accentué et même parfois, nous avons droit à un pic, telle une dent. Les alpages sont de plus en plus verts, ce qui nous semblait impossible tant c’était déjà vert. Lorsque nous nous retrouvons à nouveau au niveau de la mer, c’est encore pour pousser des « oh » ! des « ah « ! et des « oh que c’est beau » ! à n’en plus finir tant les plages sont belles avec cette couleur de l’eau turquoise.

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Si cette route nous régale, elle ne nous fait pas avancer bien vite tant nous nous arrêtons et allons faire très souvent de petites promenades. Quant aux baignades, c’est vraiment trop froid, même pour un orteil et, pourtant, nous avons très beau temps !

Plus nous approchons du village d’Akaroa et plus les paysages sont beaux et la route fait ses caprices entre mer et montagne et nous on se régale. Puis le petit village montre le bout de son…. clocher et c’est très beau.

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Akaroa, c’est aussi le moment de « tirer un coup de chapeau » à notre compatriote Jean-François Langlois qui a donné son nom à cette péninsule et qui a marqué d’une « touche » française cet endroit qui ne peut que ravir le voyageur français.

Jean-François Langlois était le Commandant du Baleinier « Le Cachalot ». Il s’arrêta ici en 1838 avec l’intention de fonder une colonie française. En Août de la même année ce sont quelque 60 pionniers qui débarquèrent. Langlois avait de grandes ambitions dans la place et il fit des pieds et des mains avec insistance pour que la France annexe l’Île du Sud. Mais, nos « copains les Britishs », toujours eux, qui avec leur grand nez, sentent le vent tourner, signent le traité de Waitangi et plantent leur foutu drapeau et nous l’avons dans le baba, comme toujours avec eux !!!! Ensuite, ce fût la ruée des Anglo-Saxons.  

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Tout de même, les Maoris accordèrent aux Français deux villages dont Akaroa. Ainsi, nos compatriotes ont pu imprégner la région du parfum de France et ils l’ont si bien fait qu’aujourd’hui encore c’est vraiment un « air » de France que l’on sent et que l’on respire ici. On sait bien que tout ceci favorise le tourisme et donc, force est de constater que la France et les Français ont une belle et bonne réputation puisque l’endroit est « infesté » de touristes qui viennent ici parce qu’on y respire français. Grâce à Jean-François Langlois et à ses pionniers, aujourd’hui, dans la région quelques colons sont d’origine française. Cocorico !!! Akaroa, charmant village d’à peine 700 habitants, cultive encore les traces de civilisation française autant qu’il peut. Cela va des rues qui, non seulement, ont des noms français mais desquelles ont dit « rue » et non pas « street ». Ensuite, quelques boutiques affichent leur spécialité en français, par exemple, on peut lire « boucherie », « boulangerie », « crêperie », et la station service s’appelle « l’Essence », etc. Le drapeau tricolore flotte dans différents endroits. Sans être nationalistes, il faut bien dire que cela nous fait quand même plaisir de voir tous ces symboles français valorisés aussi loin de chez nous.

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Le village est vraiment charmant, adossé à la montagne et face à l’océan. En cette saison, la montagne est jaune d’or parce que couverte de genêts en fleurs ; c’est splendide. Dans l’intérieur du village, ce sont les jardins qui débordent de fleurs en tout genre. Dans une petite allée du village c’est une énorme glycine jaune très pâle qui parfume toute une zone du village, qu’elle est belle.

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Akaroa, c’est le village où l’on veut s’arrêter et où l’on s’arrête ; nous l’avons fait. Tout ici inspire à la pause, à commencer par les restaurants en terrasse et toutes les terrasses de café.

Le village se consacre aussi à l’art et des galeries bien achalandées sont autant de lieux de pause.

Et pour les balades, la montagne tout autour nous kidnappe au premier coup d’œil et que la mer est belle vue d’en haut.

On se sert toujours de la France et des Français pour valoriser ce village mais, franchement, il n’en a pas besoin et, pourtant, chaque année, on ne manque pas de célébrer le « Akaroa French Fest » (Le festival Français d’Akaroa).

On ne parle pas français du tout à Akaroa….

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Finalement, ce n’est pas difficile du tout de quitter ce magnifique village. Nous savons que la suite sera meilleure encore, alors c’est pas peu dire. C’est en direction de Christchurch que nous reprenons la route en faisant la boucle de la péninsule.

Dans cette partie aussi notre route se partage entre la mer vue d’en bas ou la mer vue d’en haut et idem pour la montagne. Quand nous n’avons que la montagne à nous mettre sous les yeux c’est pas mal non plus. Nous aimons particulièrement quand la montagne est d’un vert unique, avec un aspect velouté, pour un peu elle ne ferait pas naturelle et puis, quand en plus c’est sans mouton et sans vache, cela ne semble pas normal non plus, mais c’est vraiment très beau.

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Ces espaces tout vert ne durent jamais longtemps, l’été a trop besoin de s’exprimer, alors la route serpente au beau milieu des massifs où la floraison est au maximum et l’atmosphère bien parfumée. Quand nous en avons fini avec les genêts tout en jaune, c’est au tour des pyracanthas tout en blanc, principalement installés dans les rares zones arides et eux aussi ont de la saveur.

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Dans ce pays, la marche est également un sport national et l’on peut voir énormément de sentiers de randonnée qui vraiment nous donne envie de lever le pied au sens propre et nous sommes un peu frustrés de ne pouvoir en faire que quelques uns.

A l’approche de Christchurch, la montagne s’affirme et s’affiche en blanc, quel beau spectacle ont les moutons et les vaches dans les champs.  

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Nous contournons Christchurch pour rejoindre le col et le Parc National d’Arthur’s Pass à 160 kilomètres de Christchurch. Le col culmine à 920 mètres. C’est le plus haut des trois cols des Alpes Néo-Zélandaises. Ce passage fût très fréquenté par les Européens au moment de la ruée vers l’or dans la région dans les années

Quant au Parc National, il offre 115 000 hectares aux loisirs en tout genre et notamment au ski avec 16 sommets de plus de 2000 mètres.

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C’était déjà bien joli avant, mais maintenant plus nous avançons et plus nous sommes sous le charme de ces montagnes et comme le disait et le chantait Jean Ferrat : « Que la Montagne est Belle »…. C’est tellement vrai.

Nous n’avons pas une haute altitude à atteindre, mais la montagne grimpe bien. C’est très vite très pentu. De ce côté aussi, cela commence avec de verts pâturages « veloutés » où l’herbe semble bien riche et bien bonne à en voir tous les bovins le museau collé au sol et que rien ne semble pouvoir déranger. Pour les moutons c’est une autre histoire. Dès qu’on les approche, ils commencent par lever le nez, presque tous ensemble, et très vite alors que nous voulons les photographier, ils semblent effrayés et se sauvent en courant ce qui fait que nous n’avons que le derrière des moutons sur les photos et, bien souvent, ils ont le cul sale !!

Au fil de la route, ces beaux pâturages n’occupent plus que la partie basse de la montagne. Les genêts sont encore présents mais de moins en moins et surtout les bosquets sont moins importants.

Il y a quelque chose qui nous étonne et franchement nous épate dans ce pays, c’est la propreté des paysages si l’on peut dire, et du reste aussi d’ailleurs. En effet, tout est absolument clean partout y compris tout autour des fermes d’élevage de bovins et de moutons. On ne voit même pas de bouses de vaches dans les champs. On a le sentiment que ce pays vient de sortir de sa boîte tant il semble intact. Nous avons même le sentiment d’être les premiers à y venir. C’est franchement incroyable mais c’est vraiment comme cela que l’on ressent le pays, c’est la première fois que cela nous arrive. C’est la même chose qu’il y ait ou non des villages. Mais c’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup et qu’il faut se contenter de hameaux ou tout simplement d’une exploitation agricole.

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Nous avons une chance inouïe d’avoir un beau temps chaud dans cette région car il y pleut beaucoup et toute l’année. Pour nous, c’est essentiellement ciel bleu avec parfois un peu de grisaille sur certains versants mais cela ne dure pas.

Comme toujours en montagne, un massif en cache un autre, c’est presque un jeu de la part de la montagne. Quelquefois certains sont importants et donc plus long à contourner et l’impatience nous gagne car à chaque nouveau massif il y a non seulement de la beauté en plus mais aussi les marques de l’ingéniosité de la nature. De simples touffes d’herbe sèche peuvent tout changer, par exemple, mais elle sait faire beaucoup plus.

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Si notre route grimpe sec, ses descentes sont souvent tortueuses et parfois cela devient un simple ruban de macadam coincé au milieu de montagnes verdoyantes ou arides. Pour un temps les verts pâturages ont disparu et c’est une végétation d’arbustes et de buissons de zones semi-désertiques qui ont pris la place et tout cela met en valeur les massifs arides. Quand cela change aussi catégoriquement, on a l’impression d’avoir tout d’un coup changé de pays.

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Puis, ensuite, le naturel revient au galop et nous retrouvons à nouveau le vert cru, les moutons, des massifs enneigés au détour des virages et nous aurons notre première rivière d’un bleu superbe et à ras la montagne et quand on ne la voit plus que dans son souple virage, on pourrait la prendre pour un lac. Beau cliché carte postale !

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Un peu plus loin, ce sera une autre rivière avec un tempérament complètement différent. Celle-ci se prélasse dans un vaste lit de gravillons et sable, à sec par endroit. Tous ces matériaux donnent une autre couleur à l’eau, en fait, l’eau est pratiquement de la couleur du lit. Dans la montagne aussi on retrouve également ces couleurs. La végétation n’est pas absente et apporte les contrastes. Le ciel est juste comme il faut : beaucoup de bleu, un peu de blanc, juste ce qu’il faut pour ombrer comme il convient les montagnes. L’image est paisible et belle. En fait, tout cela, c’est du paysage alpin de haut niveau.

0358 christchurch arthurs passEnsuite le col approche et se profilent de lourds massifs, on n’est pas très haut mais il n’y a plus d’alpage. Nous sommes de plus en plus au plus près de la montagne et elle est absolument partout avec des massifs bien différents les uns des autres. Certains ont un peu de végétation ou des bouquets de sapins, d’autres des herbes sèches, d’autres sont tout nus ou d’autres encore, ont des traces de neige. Tous ensemble ils sont magnifiques et quand nous sommes enfin au col, ils se sont un peu espacés et la rivière est parmi eux. Quelle belle route.

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Puisque nous sommes en haut, nous devons redescendre, mais par l’autre versant, en direction de la côte ouest. La descente a été très belle. Très aride pour commencer, ensuite des alpages plutôt desséchés mais de nombreux moutons y font bombance, telles des chèvres finalement. Pour la suite, au menu : des rivières de toutes les couleurs, des fleurs et encore des fleurs en jaune et en blanc, puis les pâturages au vert éclatant sont revenus tout entourés de montagnes enneigées. Nous découvrons nos premiers lupins et ils sont d’un jaune bien clair par rapport au jaune ardent des genêts, ensemble ils font un beau décor. Encore une fois, que cette route est belle.

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