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Ile de Pâques (Rapa Nui en polynésien)

L'île fût découverte le 5 Avril 1722, Dimanche de Pâques, par l'Amiral Roggeveen (Hollandais), en expédition dans le Pacifique pour le compte de la Compagnie des Indes. Les premiers colons qui y vinrent l'appelèrent « le Nombril du Monde ». C'est l'île habitée la plus reculée au monde.

Venir à l'ïle de Pâques était pour nous un rêve. De France, cela nous semblait bien impossible en raison du coût élévé d'un tel voyage. Mais, même de Sanrtiago, cette île reste une destination chère, mais d'ici nous n'étions plus qu'à 3 860 km et 5 heures d'avion. Nous n'avons donc pas hésité longtemps, juste le temps de trouver un bon gardien pour Jules et nous lui avons trouvé un endroit de rêve, dans la Cordillière, à 50 Km de Santiago.

Cette petite ïle, fascinante, de 24 Km de long et 12 Km à 326_ile_de_paques.jpg son point le plus large, à l'aspect triangulaire, est le résultat de l'éruption de trois centres volcaniques principaux et d'environ 70 cônes volcaniques secondaires. La première éruption a eu lieu il y 3 millions d'années, deux autres éruptions lui ont succés et l'ensemble de ces éruptions à donné l'ïle que l'on connaît aujourd'hui. Sur tout le pourtoiur de cette île on peut voir des roches et cailloux volcaniques. Cette île est chilienne depuis 1888. C'est un département rattaché à la province de Valparaison.

Tout d'abord, l'accueil ici est très chaleureux. A notre descente d'avion, nous avons é400_hanga_roa.jpgté accueillis avec colliers de fleurs et en repartant on nous a donné un collier avec une statuette de Moai. Beaucoup d'habitants de cette île sont polynésiens. C'est donc la culture polynésienne que l'on « cultive » dans cette île. Les habitants ne se reconnaissent pas comme des chiliens mais comme des polynésiens, nous disent-ils, tout en nous disant aussi qu'ils ne demandent pas leur indépendance car ils sont bien conscients qu'ils ne peuvent se suffire à eux-mêmes. Nous en profitons pour remercier Maria Goretti, la propriétaire du charmant petit hôtel où nous étions et qui a été avec nous d'une telle prévenance et gentillesse qu'on ne peut que la citer. Quant au jardin de cet hôtel, un vrai petit paradis. Son hôtel porte son nom. Maria est polynésienne et... tous les polynésiens parlent français !

Le pourtour de l'île est constitué de côtes déchiquettées de roches volcaniques et très noires. Il n'y a qu'une belle plage de sable sur l'île, Anakena, sur laquelle des palmiers ont plantés. De petites criques existent mais elles sont en caillous noirs. L'île est balayée par les vents qui produisent d'énormes vagues blanches et mousseuses qui font un bien joli spectable mais aussi qui embuent bien les lunettes !


L'intérieur de l'ile est constitué d'un grand nombre de collines recouvertes d'herbes rases 467_puna_pau.jpg d'un vert tendre qui donnent un fort contraste avec les côtes. De loin, on a le sentiment que ces collines sont recouvertes de velours et on a très envie d'aller les toucher. La plus haute colline à une altitude de 511 mètres. Il n'y a pas beaucoup d'arbres dans l'île en général. Les populations anciennes les avaient « exterminés » pour leurs besoins, et notamment, pense-t-on pour le transport de leurs sculptures. Mais on peut tout de même 453_orongo.jpgvoir des espaces, parfois même de petites forêts, qui ont été replantés avec essentiellement des eucalyptus et des accacias. Seulement deux routes ont été goudronnées (en rouge-brun), les autres voies de circulation sont en terre. En cette saison, la campagne est magnique, des fleurs partout mais surtout des lupins sauvages jaunes qui forment de jolis buissons tout au long des chemins de terre mais aussi au milieu des pairies et sur les flancs des collines.

Il n'y a 385_hanga_roa.jpgqu'une seule ville dans cette île, Hanga Roa, qui compte 3 800 habitants. La ville n'est pas compacte c'est un peu comme si on avait mis ici et là des petits hameaux, mais avec tout de même un petit semblant de centre ville. Les premières choses que l'on ressent quand on arrive ici, c'est le calme et la sérénité. Rien pour nious agresser, aucune publicité, pas d'immeuble, pas de pollution. Les maisons, on a envie de dire, sont douces. Toutes sont plutôt370_hanga_roa.jpg simples, mêmes les plus grandes savent se faire discrètes. Elles sont entourées de jolis jardins tropicaux. On a le sentiment que personne ne veut en imposer à son voisin. Les maisons sont soit peintes de couleurs discrètes, soit de couleurs vives, soit de pierres. Mais, souvent, quand elles sont de couleurs discrètes, ce sont les toits qui qui jouent avec les couleurs vives. Même le cimetière ne comporte pas de sépultures qui pourraient marquer une différence sociale. Lequel cimetière est bien joli, comme posé doucement, sur le bord d'une falaise à l'écart de la ville.

Dans l'intérieur de l'ïle, quelques fermes et donc de petits troupeaux de vaches. Mais aussi beaucoup de chevaux. Les habitants de cette île utilisent les chevaux pour se balader. D'autres, élèvent des chevaux pour promener les touristes. Nous avons vu beaucoup de touristes à cheval. Nous, nous n'avons pas osé.... On voit beaucoup de chevaux en liberté.

De grands mystères pèsent sur cette île et plus on cherche à élucider ces mystères, plus on leur donne d'espace et alors plus ils s'étalent et s'épaississent : d'où sont venus les premiers habitants ? Comment transportaient-ils leurs statues ? Que signifie leur écriture rongo-rongo ? Pourquoi n'y-a-t-il pas eu de transmission de la culture ? Pourquoi tout s'est-il arrêté brusquement ? Pour toutes ces questions et pour bien d'autres, des théories existent mais aucune certitude sur toutes les interrogations.

Maintenant vous parler de tous les sites que l'on a pu voir semblent vraiment difficile. On ne peut vous donner que quelques impressions. L'île est un musée à ciel ouvert. Il n'y a pas un kilomètre tout au tour de l'île sans qu'il n'y ait un sanctaire ou des ruines. Notre « bible » pour comprendre ce quii être compris et découvir cette île a été le petit livre de la collection « Découverte » de chez Gallimard « L'Île de Pâques : Des Dieux qui regardent les étoiles ». Si l'histoire de cette ïle vous intéressen, achetez-le.

485 ahu akivi
Pour le visiteur, ce qui peut être le plus frappant dans la culture de Rapa Nui, c'est évidemment les Moai. On en trouve répartis sur toute l'ïle qui en compte 887. Ces statues ont été créées pour représenter les ancêtres de chaque lignée. Elles étaient érigées sur des plateformes appelées Ahu, c'était, et ce sont, des lieux sacrés. Aucun Moai n'était orienté vers la mer. C'était un peu comme si l'ancêtre voulait toujours regarder dans la direction de sa lignée et la surveiller.
517 ahu tongariki
C'est fou l'émotion que l'on ressent lorsque l'on se trouve face à ces statues. On ne peut s'empêcher de les regarder dans les yeux, qu'elles n'ont pas, et on peut même leur trouver l'orbite expressif...... Toutes, ou presque toutes, les statues sont sur le même modèle, seule la taille peut varier. Ce sont seulement des troncs avec tête et bras et d'une façon générale, ils ont le nez un peu retroussé, les lèvres pincées et les bras le long du corps avec les mains à plat sous le ventre. Le Moai, le plus grand, encore dans la carrièree, mesure 21,60 m pour un poids estimé à 170 tonnes, le plus grand érigé fait 9,80 mètres pour un poids de 74 tonnes et le plus petit érigé mesure 1,13 mètre. Un seul Moai, et c'est le plus ancien, est assis sur les genoux, on peut voir ses pieds.
571 anakena
Ces statues étaient sculptées directement sur les pentes du volcan. Dans la carrière, on peut encore voir aujourd'hui plusieurs statues dont la scuplture est bien avancée et ainsi comprendre un peu mieux la méthode de travail. Mais aussi on se pose les fameuses questions : pourquoi tout s'est-il arrêté et qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

Tout autour de cette carrière, nous pouvons voir énormément de Moai qui au fil du temps se 510_ahu_akahanga.jpgsont retrouvés partiellement entérrés. Ce lieu est540_volcan_rano_raraku.jpg particulièrement émouvant. Toutes ces têtes qui dépassent du sol plus ou inclinées en avant ou en arrière, ou encore d'autres face contre terre, laissent dans l'expectative, et là encore, 510 les interrogations affluent dans les esprits.... Dans l'environnement de la carrière il y a 397 Moai.
Les coiffes étaient sculptées sur un autre volcan où la roche, rouge, est plus tendre. Dans l'environnement de ce volcan, on peut encore voir de nombreuses coiffes terminées. Leur taille est impressionnante.

Les quatre sites où l'on trouve des Moai debout sur les plateformes  sont Ahu Tahai, Ahu Akivi, Ahu Tongariki et Ahu Nau Nau, sur la plage d'Aneka. C'est sites sont très impressionnants et émouvants. On ne peut s'empêcher de tourner et re-tourner  tout autour de ces statues, de les regarder dans les yeux, de les « jauger » et on voudrait qu'il se passe quelque chose...

On trouve aussi un peu partout dans l'île des vestiges des villages du passé. Leurs 513_ahu_akahanga.jpgmaisons n'étaient pas hautes, environ 1,40 mètre. C'était plus des abris que des maisons. Elles avaient la forme d'un bateau renversé. Elles étaient faites de pierres et recouvertes de végétaux. On peut voir aussi des grottes, des cavernes, dont certaines sont décorées de peintures rupestres.

Le petit musée de la ville mérite le détour. On peut y voir notamment les tablettes sur lesquelles figure des textes en écriture rongo-rongo ainsi que l'unique oeil de Moai qui a été retrouvé en 1978. Les yeux des statues étaient faits de corail blanc et d'un disque de scories rouges.

Le dimanche, sur les conseils de Maria Goretti, nous sommes allés à la messe. 327 hanga roa
Messe qui avait, pour nous, des allures de spectacle de chants et de musique. Les chants étaient en langue Rapa Nui, et tous chantent, et pour la musique c'était guitares et tambourins. Les prêtres avaient des colliers de fleurs et l'un des deux avait une belle chevelure coiffée queue de cheval. Il y avait un monde fou, l'église était pleine et le parvis aussi. Il faut dire qu'ici, portes et fênêtres sont ouvertes pendant la messe. Bon moment.

Nous sommes aussi allés voir le« Ballet Cultural Rapa Nui », spectable de danse et chants. C'était très beau à regarder mais aussi à écouter. La musique locale est très belle.

Penant nos trois premiers jours sur place, nous avons visité l'ïle à pied et nous avons fait plus de 80 kilomètres. Ensuite, nous avons pris un guide, pour visiter les sites éloignés.

Cette île a été pour nous une 334_hanga_roa.jpgsource d'étonnements et d'émerveillements et nous a souvent laissé sans voix, mais elle nous a donné beaucoup de joies et d'émotions. C'est vraiment un bout de terre pas comme les autres et nous ne l'oublierons jamais. Et nous savons bien que c'est une chance de pouvoir y être aller.

L'ïle de Pâques est classée au Patrimoine Mondiale de l'Unesco et postule pour faire partie des sept merveilles du monde.

Et pour finir, une phrase de Pierre Loti après son passage ici en 1872 :

... « Il est au milieu du Grand Océan, dans une région où l'on ne passe jamais, une île mystérieuse et isolée ; aucune terre ne gît en son voisinage et, a plus de 800 lieues de toutes parts, des immensités vides et mouvantes l'environnent. Elle est plantée de hautes statues monstrueuses, oeuvres d'on ne sait quelles races aujourd'hui disparues, et  son passé demeure une énigme ».....
383 hanga roa 

Et rien n'a changé depuis.