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De Arequipa à Cusco (du 12 Septembre au 5 Octobre 200!)

 

C’est en faisant la lippe que nous quittons Arequipa. Il faut dire que nous étions tellement bien dans le jardin de l’hôtel « Las Mercedes » et qu’en plus nous y avons retrouvé beaucoup d’amis voyageurs que nous avions déjà vus plusieurs fois. Il y a eu Jean-Jacques et Marie-Hélène, les Guyanais, Lise et Michel, les Canadiens, Suzanne et Andréas, les Allemands, Marie-Claude et Georges, les Français, mais aussi une famille allemande et une famille française que nous rencontrions pour la première fois. Autant dire que nous avons vécu de bons et grands moments avec tout ce petit monde.

 

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Allez, tous en piste, c’est parti pour le Canyon de la Colca qui est le royaumes du condor, alors ne nous en privons pas.

 

Très jolie route pour accéder à ce canyon, bien grimpante aussi et qui nous fait franchir les 4000 mètres. Elle est toute en lacets avec de nombreux et spectaculaires à-pics, c’est plutôt vertigineux. Les paysages sont superbes, les montagnes ici ont des tons plus doux que ceux que nous avions dans les autres pays, mais ils n’en sont pas moins diversifiés ; ils sont plutôt clairs tout en étant chauds. C’est plus reposant pour l’oeil ! Ces montagnes sont plus paisibles ici, on ne voit pas des dents ou des pics sortir de partout sur les massifs ; c’est la rondeur des sommets généralement avec toute la douceur qu’elle représente, pour un peu on irait caresser ces sommets ! De temps en temps cela s’agite un peu sur certains massifs, mais de façon très raisonnable. Beaucoup de troupeaux de lamas et d’alpagas et quand ils sont sur la route le Canon carbure à fond la caisse !

 

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Quand on commence à apercevoir le village de Chivay de tout en haut de notre montagne, il nous faudra rouler encore plus de 35 kilomètres avant de l’atteindre. Au fil de ces kilomètres, nous voyons ce village grossir un peu plus à chaque kilomètre et nous commençons aussi à découvrir le début du Canyon de la Colca, bien large et bien découpé. Nous commençons également à découvrir toutes les belles cultures en terrasses de cette région très agricole.

 

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Après le village, nous nous « attaquons » à la piste qui borde le canyon et, si elle est très belle, elle n’est pas bonne du tout. Jules claque des dents tant il est secoué par cette surface tôle ondulée.

 

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Mais que ce canyon est beau. En effet, les paysages sont grandioses, c’est un cirque de montagnes que domine le Navado Mismi (5597 mètres ; où naît le fleuve Amazone) et tous les flancs de ces montagnes sont couverts par des cultures en terrasses jusqu’au fond de la vallée. De cette façon, ce sont 6000 hectares qui sont récupérés pour la culture. L’eau de la fonte des glaciers, à pratiquement 6000 mètres d’altitude, est capturée par un astucieux système de canalisation et redistribuée de terrasses en terrasses. Ce système d’irrigation date de l’époque des Collaguas, ethnie pré-Inca. Quand on voit toutes ces cultures, on ne peut s’empêcher de penser combien, ici aussi, le travail de la terre dans cette région doit être très difficile et fatigant.

 

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Au plus fort de la colère du Rio Colca, le canyon atteint une profondeur de 3191 mètres ; c’est le second au monde au niveau de la profondeur.

 

 

Après une quarantaine de kilomètres de pistes, nous nous arrêtons au point « Cruz del Condor » car c’est ici que l’on peut voir au petit matin les condors « s’amuser » avec les vents dans le canyon. Nous y arrivons en début d’après-midi et nous nous installons sur le parking pour passer la nuit. L’après-midi, nous faisons une bien jolie balade sur les bords du canyon en espérant qu’au moins un condor se pointera, mais nada ! Par contre, les cactus en fleurs ne manquent pas.

 

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Le lendemain matin, dès 6 heures, nous sommes au garde-à-vous au bord du canyon, bien impatients. Il nous aura fallu attendre jusqu’à 8 heures pour enfin voir arriver un premier condor, bien majestueux mais un peu haut dans le ciel ; et puis, un peu plus tard, ce sont deux magnifiques spécimens qui sont arrivés dans le canyon, donc sous nos yeux, et nous avons pu les admirer avant qu’ils ne montent dans le ciel y faire leurs belles arabesques. Ces « bestioles » sont vraiment superbes et génèrent une grande émotion mais aussi une grande frustration. On aimerait tellement pouvoir les contempler plus longtemps…. Nous en espérions d’autres, mais ils ne sont pas venus.

  

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Chez les Indiens, encore aujourd’hui, cet animal est sacré. Pour eux, il est celui qui flirte avec le soleil, c’est le Dieu des Anciens et il est donc vénéré. Les Indiens ont de tout temps protégé cet animal. Par contre, les Espagnols, dès leur arrivée sur le continent, ont commencé à le chasser. Hélas, aujourd’hui l’espèce tend à disparaître.

 

Ce parking, en pleine nature, au bord du canyon, est un bien joli bivouac.

 

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Nous quittons l’endroit par le même chemin qu’à l’aller pour une bonne partie. La piste le matin est bien différente de la veille. En effet, si nous avons vu quelques animaux en venant, en repartant c’est carrément la transhumance sur la piste. Des troupeaux en tout genre surgissent à chaque instant, quel régal. De même, ici, dans ces villages qui bordent le canyon, nous retrouvons le folklore vestimentaire et les femmes sont joliment habillées. Ce ne sont plus les jupes à volants que nous avons vues dans le sud et en Bolivie, mais des jupes froncées à la taille avec de jolies broderies en bandes dans le bas et ces femmes sont bien joliment chapeautées.

 

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Nous poursuivons notre route toujours dans un magnifique environnement de montagnes, mais de montagnes qui raccourcissent à vue d’œil tellement nous grimpons, Jules souffre. Nous finissons par arriver au col de Patapampa à 4800 mètres et là, il y a un mirador. De ce mirador, la vue est saisissante, comme le vent. Nous avons sous les yeux sept volcans qui, vus d’ici, à cette altitude, ressemblent à de grosses mottes de beurre tant ils semblent petits ! Mais c’est si beau. De même, sur ce col, sont dressées de nombreuses « apachetas », amoncellements de pierres, destinées aux divinités de la montagne. L’endroit est magnifique, mais nous n’y restons pas 107 ans tant le vent est violent et si froid et nous avons tous les poils au garde-à-vous ….

 

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Après une belle descente avec la montagne assez proche de nous, nous nous retrouvons dans l’altiplano bien vaste avec ses troupeaux de lamas et ses routes rectilignes. Puis nous arrivons dans la ville de Juliaca où nous nous installations dans une station-service pour passer la nuit. L’endroit n’est pas joyeux-joyeux et tellement sale, mais la sécurité prime tout….

 

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Le lendemain matin, nous avons à peine franchi 100 mètres après la station, voilà Jules qui tombe en panne : black out total, plus rien d’allumé, la batterie nous joue un tour. Chouchou regarde et ne voit pas ce qui se passe. Les deux camionneurs qui ont dormi à côté de nous à la station et qui ont vu que nous avions des ennuis arrivent et nous demandent ce qui se passe. L’un d’eux qui connaît bien la mécanique, examine tous les fusibles puis revient sur la batterie et c’était bien là qu’était le problème. Il trouve et règle le problème. Nous avons eu de la chance.

 

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C’est reparti, mais pas pour longtemps. En effet, un peu plus loin, Jules allume son voyant « problème d’injection » et finit même par ne plus rien vouloir savoir. Nous voilà en plan dans cette ville sordide, et c’est samedi. Valérie va voir s’il y a un garage dans le coin et finit par trouver un mécanicien. Lequel revient vers Jules avec elle et finalement il ne s’est pas quoi faire, alors il nous dit : « c’est le diesel, allez voir les pompiers pour qu’ils vous vident le réservoir et trouver un autre diesel », édifiant ! Nous finissons par décider de laisser Jules tout seul dans cette vilaine zone et partons au centre ville pour essayer de trouver un vrai mécanicien. Dans un carrefour, tout d’un coup, Chouchou voit une affiche « Laboratorio de Technologia del Diesel », on y file comme des voleurs. Là, un mécanicien, un vrai, nous reçoit, nous lui expliquons nos problèmes ; alors, il prend son ordinateur et nous ramène dans sa voiture vers Jules. Il branche l’ordinateur sur Jules et le résultat de l’analyse est : « injecteurs encrassés et manque d’oxygène ». Il fait redémarrer Jules et nous l’emmenons au garage.

 

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Ils ont travaillé sur Jules toute la journée à 4 mécaniciens et en fin de journée, l’ordinateur n’indiquait plus aucun défaut, si ce n’est toujours le manque d’oxygène, mais il faut dire que Juliaca est à 3822 mètres d’altitude. Nous avons été bien étonnés de trouver un tel mécanicien dans cette ville et surtout équipé comme il l’était avec tous les outils informatiques à la pointe du progrès. De plus, ses installations ont la propreté d’une clinique. Ce jeune mécanicien venait de Lima et était ici pour former une équipe. Une fois de plus, nous avons eu de la chance avec le hasard.

 

C’est bien dommage que dans ce pays aussi, la qualité du diesel soit aussi mauvaise, il paraît qu’on y rajoute de l’eau…. Il y a deux réseaux de distribution, le bon avec les marques Repsol, Shell, Pecsa et le second avec une énorme quantité de distributeurs. Le problème c’est que parfois, le bon réseau n’est pas présent quand nous avons besoin de carburant. Nous avons acheté une grande quantité d’additif qui permet le nettoyage des injecteurs et nous espérons bien en avoir fini avec les problèmes dus à la mauvaise qualité du diesel. Quand Jules va mal, nous, nous allons très mal !

 

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Comme nous récupérons Jules à 18 heures et qu’il fait nuit, nous retournons bivouaquer à la même station-service, mais ce n’est pas de gaîté de cœur.

 

Et c’est dans la joie que nous repartons, tant nous sommes heureux de quitter cette ville et c’est vers Cusco que nous nous dirigeons

 

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Pour cette route non plus les qualificatifs ne changent pas, Elle est belle, bordée de montagnes, comme toujours et, comme au cinéma, « au milieu coule rivière », mais sans Robert Redford. Au début du parcours, la montagne est recouverte de la fameuse herbe que l’on aura beaucoup vue dans l’altiplano, la « Ichu » qui donne une si jolie teinte à l’environnement et pour lui donner plus de contraste encore, la neige fait parfois son apparition sur quelques cimes. Quelques petits villages aux maisons en briques de terre complètent le tableau. Certes, ces villages sont beaux et « exotiques » pour nous, mais la vie ne doit pas y être facile et précarité et pauvreté semblent y être les conditions dominantes.

 

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Et puis, la montagne donne, au fil des kilomètres, de plus en plus d’espace, tout en restant présente à l’œil, et nous passons successivement de mini-plaines à de vastes plaines, alors ça y va : ça laboure, ça sème, ça cueille, ça ratisse, et ça pousse partout, et tout plein de monde partout. On sent que dans ces plaines cela vit bien et cela vibre bien ! Les petites villes qui bordent toutes ces plaines ont des maisons plus importantes et qui semblent beaucoup plus confortables. Dommage que leur toit soit en tôle…. Au bord de la rivière aussi l’animation est importante, tout plein de monde à y faire la lessive, c’est très coloré et le jour de la lessive semble être ici jour de fête (nous sommes un dimanche). Les petits marchés envahissent les places des villages et, là aussi, c’est de la couleur et du folklore, superbe !

 

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Plus nous approchons de Cusco et plus les petites villes deviennent élégantes, les toits de tôle sont remplacés par des toits de tuiles et la coquetterie est au rendez-vous dans ces petites villes. Et enfin, Cusco est là…..

 

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