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De Arequipa à Cusco (du 12 Septembre au 5 Octobre) 

 

Arequipa - Altitude 2335 mètres – 820 000 hab.

 

Bien isolée entre désert et montagnes, Arequipa est la deuxième ville du Pérou. On l’appelle également la « Ville Blanche » parce que ses maisons et ses monuments sont construits en sillar, pierre de taille volcanique très claire. L’environnement de la ville est particulièrement beau avec les trois volcans (déjà cités) pratiquement à ses pieds, mais c’est le Misti qui s’impose le plus et que l’on peut voir de partout dans la ville. C’est vraiment un très gros morceau ce volcan et encore une fois qu’il est beau et qu’il va bien à cette belle ville. Bien sûr, Arequipa et sa région sont souvent « secouées » par des tremblements de terre. Arequipa y résiste assez bien car ses constructions, pour la plupart, sont particulièrement massives et robustes ; il en va différemment, notamment, pour les clochers de sa cathédrale et pour la région.

 

Arequipa se symbolise par son élégance et dégage beaucoup de raffinement. Elle est dotée de magnifiques édifices d’un étage tout au long de nombreuses avenues et rues. Tous ces édifices et maisons rivalisent d’ingéniosité pour avoir les plus belles fenêtres, les plus belles grilles, les plus beaux balcons et les plus beaux porches aux frontons très travaillés et tous y réussissent bien pour le bonheur des promeneurs. Dès qu’un porche est ouvert, l’on peut voir de magnifiques patios colorés, eux, avec de jolis escaliers et balcons. L’originalité aussi est bien présente dans ces patios.

 

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Dans cette ville aussi, la place principale est la « Plaza de Armas ». Elle est très belle, très vaste, très animée et foisonne d’arbres en tout genre. Elle est composée, sur trois côtés d’une double rangée d’arcades et sur le quatrième côté, c’est la cathédrale qui prend tout l’espace, elle est plus qu’imposante. Lors du tremblement de terre de 2001, une de ses tours s’est écroulée et est aujourd’hui reconstruite.

 

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La ville possède beaucoup d’attraits culturels avec musées, demeures anciennes ouvragées des XVIe et XVIIe siècles, un artisanat remarquable, le travail du cuir s’ajoute à celui des tissages et des poteries, mais là, ou plutôt les fiertés d’Aréquipa ce sont le « Monasterio de Santa Catalina » et « Juanita, la Princesse des Glaces ».

 

Le Monastère Santa Catalina a vu le jour, en 1579, grâce une veuve fortunée, pieuse et sans enfant, Dona Maria de Guzman qui voulut ce monastère dans sa ville pour y finir ses jours. Elle fit don de sa fortune au couvent. Elle réserva l’accès du monastère aux filles cadettes de familles espagnoles nobles, qu’elle choisissait et qui devaient être nanties d’une dot.

 

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Suite à un tremblement de terre, en 1582, qui endommagea gravement le monastère, les familles acceptèrent de participer financièrement à sa reconstruction, sous réserve, que les lieux soient modifiés et que les femmes, religieuses ou non, soient mieux loties et puissent disposer d’espaces suffisants pour pourvoir recevoir famille et amis au monastère et qu’elles puissent en sortir. Le résultat est celui que l’on peut voir aujourd’hui. Chaque pensionnaire disposait alors d’une sorte de petite maison individuelle avec chambre, séjour, cuisine et petite cour-jardin. Elles pouvaient meubler leur espace avec leurs propres biens. C’est ainsi que l’on peut y voir, notamment de très belles porcelaines anciennes de Limoges, de Sèvres, chinoises et d’autres choses encore. De même, les pensionnaires pouvaient disposer de domestiques, le plus souvent des esclaves noires ; certaines en avaient jusqu’à 4. Elles pouvaient également sortir du couvent en étant accompagnées.

 

Au plus fort de son « activité », le monastère comptait 480 femmes.

 

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L’attrait principal de ce monastère pour le visiteur, c’est qu’en fait, c’est un petit village. Il faut dire qu’il est de taille ; sa superficie est de plus de 20 000 mètres carrés. De l’extérieur, on ne voit que de hauts murs et l’on pourrait croire qu’il s’agit d’une forteresse. Le mur d’enceinte est construit en sillar et est donc très clair. Dès que l’on franchit la porte, tout change et l’on se retrouve dans une mini-cour, tout est mini quand même ici, très colorée avec fleurs et plantes et jolis bancs, c’est ravissant et, tout de suite, on a envie d‘aller plus avant. Pour la visite, nous prenons un guide pour ne rien louper et nous avons bien fait.

 

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Ainsi nous passons de ruelles en ruelles, de placettes en placettes en nous arrêtant et visitant les maisonnettes, les églises, le jardin rempli d’arbres fruitiers, le lavoir qui est une série de grandes amphores coupées au milieu et dans lesquelles un système d’irrigation ingénieux amène l’eau et cela fonctionne encore ; nous pouvons voir aussi une sorte de « jacuzzi » en plein air où elles prenaient leur bain.

 

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L’endroit est magnifique, empreint de sérénité bien sûr, mais l’on peut s’imaginer ce que devait être la vie des femmes ici et surtout, l’on peut penser que la vie dans ce monastère, à cette époque, devait être bien joyeuse par rapport à la vie dans les autres monastères.

 

 Mais, les meilleures choses ont une fin et, en 1870, le Pape de l’époque, qui n’était pas un rigolo, envoya au couvent Josefa Cadena, dominicaine rabat-joie au possible, mener enquête sur la vie dans ce monastère. Alors ce fut presque pire qu’un tremblement de terre pour la vie des femmes de ces lieux. Elle renvoya les dots en Europe, libera les domestiques, certaines du coup ont pris le voile, et les sorties et visites furent interdites, dur-dur…

 

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Aujourd’hui, 5000 mètres carrés sont réservés à la trentaine de religieuses qui vivent ici.

 

 Les lieux se visitent depuis 1970. Ne pas hésiter à prendre un guide, d‘autant que l’on peut refaire la visite seul ensuite.

 

Endroit magique, à ne manquer sous aucun prétexte….

 

Et puis, il y a « Juanita, Princesse des Glaces », c’est la jeune fille du volcan Ampato (6380 mètres) découverte le 8 Septembre 1995 par le Docteur Johan Reinard, anthropologue Américain. Son histoire remonte à plus de 500 ans.

 

C’est grâce à Miguel Zarate, andiniste Péruvien, alors qu’il guidait une expédition sur l’Ampato, en 1992, il découvrit différents signes lui permettant de penser qu’il y avait là un site funéraire Inca. À son retour, il persuada l’Américain de faire une expédition avec lui. Les éruptions du volcan Sabancaya, tout proche, avaient projeté des cendres chaudes sur l’Ampato et fait ainsi fondre ses glaces. C’est ainsi qu’ils finirent par découvrir le corps de Juanita enveloppé dans des couvertures. Juanita n’est pas une momie et son corps est intact. Aujourd’hui, on peut la voir au Museo Santuarios Andinos d’Arequipa. Elle est dans un « cercueil » de verre à une température de -20°, dans une position fœtale, revêtue de ses vêtements de cérémonie et portant de longs cheveux. Elle est très, très émouvante. Elle avait entre 12 et 14 ans quand elle fut « offerte » aux divinités.

 

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Que son histoire est triste pour nous. Juanita, dès son plus jeune âge, paraît-il, a été choisie en raison de sa noblesse et de sa beauté pour être offerte aux montagnes qui étaient vénérées comme des divinités par les Incas et auxquelles ils offraient des sacrifices humains vivants pour se prémunir des éruptions. Jusqu’à ce jour, c’est 18 corps d’enfants qui ont été retrouvés dans tout l’Empire Inca.

 

L’histoire de Juanita n’est pas achevée et passionne de nombreux scientifiques qui, aujourd’hui encore, travaillent sur son corps.

 

Notre rencontre avec Juanita a été très émouvante, mais nous laisse un goût bizarre….

 

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Après cela, un petit tour dans les quartiers populaires tout autour du « mercado central » nous fait un bien fou. Comme toujours, ces quartiers sont les plus animés et ce sont ceux qui attisent le plus la curiosité et le mieux l’appétit !

 

Aujourd’hui, Arequipa est un pôle commercial important au sud du pays. La production de textiles en laine d’alpaga et de baby alpaga de qualité « exportation » se démarque de ses autres activités commerciales. Le tourisme y tient également une part importante.

 

 

Arequipa c’est que du beau, que du bonheur, que du plaisir et c’est pas pour rien que ses habitants disent : « nous sommes Aréquipéens et non Péruviens »….. Le temps y est parfait, chaud, parfois très chaud et le bleu du ciel, intense !

 

Arequipa est classée au Patrimoine Mondial Culturel de l’Humanité.

 

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